Justin Trudeau aime se présenter comme
un politicien ardemment féministe. Il ne souhaite pas que les
Canadiennes oublient ce volet essentiel de son personnage. Dès le début
de la campagne, il a fait en sorte d'accuser
Andrew Sheer de vouloir réouvrir le débat sur l'avortement et les
libéraux eux protégeraient le droit des femmes à l'avortement Prenant la
parole devant des partisans libéraux lors de l'assemblée de nomination
de l'écologiste Steven Guilbeault, candidat du
parti libéral du Canada dans la circonscription montréalaise de
Laurier-Sainte-Marie : «il a soutenu que son parti protégera
« toujours » le droit des Canadiennes de choisir si elles mettent fin à
leur grossesse ou non (qu'en termes choisis, les Canadiennes
qui choisissent de mettre fin à leur grossesse ne font pas que mettre
fin à leur grossesse, elles mettent aussi fin à celle du foetus.).
« C'est à la femme-et à la femme seulement -de prendre les décisions qui
concernent son corps et son avenir » a-t-il poursuivi
sous un tonnerre de cris et d'applaudissements. » (Justin Trudeau
revient sur l'avortement à Montréal,
La Presse, 13 septembre). Sans entrer dans le débat du «corps
des femmes», disons simplement que nous ne sommes pas de ceux que cet
argument convainc. Il nous semble plus logique et scientifiquement
défendable de considérer le foetus comme
un être humain en gestation (ADN différente, organes destinés à
fonctionner indépendamment de ceux de la mère dès la naissance).
Biologiquement, pendant les neuf mois de la grossesse, la mère est un
life supporting system pour le foetus. Les prises de position de
Justin Trudeau conduisent à conclure que pour lui, les questions
relatives aux femmes se résument à leur «santé reproductive», une santé
reproductive vite réduite à la seule question
de l'avortement. Les femmes n'existent et ne valent que par leur
utérus. C'est à cette conclusion que nous conduit le discours réducteur
du premier ministre.
Comme tous les esprits simples, Justin Trudeau est
inaccessible au doute et les questions éthiques
sont exclues de son univers intellectuel: «Certains chroniqueurs ont
notamment fait valoir que Justin Trudeau privera ses troupes de
candidats qui seraient pro-choix, mais auraient des doutes éthiques sur
le recours aux avortements sélectifs (avortements pratiqués
dans certaines communautés notamment asiatiques et connu sous le nom de
« foeticide féminin») ou tardifs quitte à laisser mourir des enfants
nés vivants suite à avortements bâclés. (Trudeau défend le droit absolu
des femmes à l'avortement,
Le Devoir, 26 mai). Le féministe convaincu réduit ainsi les
femmes à leur utérus, si pour De Gaulle « l'épée était l'axe du monde »,
nous avons aujourd'hui un Justin Trudeau pour qui « l'utérus serait
l'axe du monde «pour les femmes.» Les Québécois
accordent, croyons-nous, plus de valeur à leurs compagnes, à leur
filles que leur seule valeur reproductive. L'erreur volontaire de Justin
est de s'en tenir au seul point de vue de la femme et ne pas vouloir
tenir compte de celui des enfants à naître.
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