Sunday, September 15, 2019

La politique de l'utérus


Justin Trudeau aime se présenter comme un politicien ardemment féministe. Il ne souhaite pas  que les Canadiennes oublient ce volet essentiel de son personnage. Dès le début de la campagne, il a fait en sorte d'accuser Andrew Sheer de vouloir réouvrir le débat sur l'avortement et les libéraux eux protégeraient le droit des femmes à l'avortement Prenant la parole devant des partisans libéraux lors de l'assemblée de nomination de l'écologiste Steven Guilbeault, candidat du parti libéral du Canada dans la circonscription montréalaise de Laurier-Sainte-Marie : «il a soutenu que son parti protégera « toujours » le droit des Canadiennes de choisir si elles mettent fin à leur grossesse ou non (qu'en termes choisis, les Canadiennes qui choisissent de mettre fin à leur grossesse ne font pas que mettre fin à leur grossesse, elles mettent aussi fin à celle du foetus.). « C'est à la femme-et à la femme seulement -de prendre les décisions qui concernent son corps et son avenir » a-t-il poursuivi sous un tonnerre de cris et d'applaudissements. » (Justin Trudeau revient sur l'avortement à Montréal, La Presse, 13 septembre).  Sans entrer dans le débat du «corps des femmes», disons simplement que nous ne sommes pas de ceux que cet argument  convainc. Il nous semble plus logique et scientifiquement défendable de considérer le foetus comme un être humain en gestation (ADN différente, organes destinés à fonctionner indépendamment de ceux de la mère dès la naissance). Biologiquement, pendant les neuf mois de la grossesse, la mère est un life supporting system pour le foetus. Les prises de position de Justin Trudeau conduisent à conclure que pour lui, les questions relatives aux femmes se résument à leur «santé reproductive», une santé reproductive vite réduite à la seule question de l'avortement. Les femmes n'existent et ne valent que par leur utérus. C'est à cette conclusion que nous conduit le discours réducteur du premier ministre. 
 
 
 
Comme tous les esprits simples, Justin Trudeau est inaccessible au doute et les questions éthiques sont exclues de son univers intellectuel: «Certains chroniqueurs ont notamment fait valoir que Justin Trudeau privera ses troupes de candidats qui seraient pro-choix, mais auraient des doutes éthiques sur le recours aux avortements sélectifs (avortements pratiqués dans certaines communautés notamment asiatiques et connu sous le nom de « foeticide féminin») ou tardifs quitte à laisser mourir des enfants nés vivants suite à avortements bâclés. (Trudeau défend le droit absolu des femmes à l'avortement, Le Devoir, 26 mai). Le féministe convaincu réduit ainsi les femmes à leur utérus, si pour De Gaulle « l'épée était l'axe du monde », nous avons aujourd'hui un Justin Trudeau pour qui « l'utérus serait l'axe du monde «pour les femmes.» Les Québécois accordent, croyons-nous, plus de valeur à leurs compagnes, à leur filles que leur seule valeur reproductive. L'erreur volontaire de Justin est de s'en tenir au seul point de vue de la femme et ne pas vouloir tenir compte de celui des enfants à naître.

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