Friday, September 6, 2019

PQ un bel effort, mais insuffisant


Les élus et la direction du Parti québécois (PQ) sont bien conscients depuis la défaite crève-coeur du 1er octobre dernier qu'ils doivent redéfinir le rôle du parti sur la scène politique québécoise. L'heure de cet exercice a apparement sonné. En effet réuni à Salaberry-de Valleyfield au cours des derniers jours, l'état-major du PQ est revenu sur l'ADN du parti: «L'état-major du Parti Québécois recentre son action sur la fondation d'un pays , non pas sur la gestion ordinaire d'une province » (Le PQ remet le projet de pays à l'avant scène, Le Devoir, 4 septembre). L'ère des « bons gouvernements » serait donc révolue, nous y croirons lorsqu'en, 2022, le parti aura de nouveau rendez-vous avec l'électorat et cherchera la faveur de ces électeurs, c'est sans surprise, à notre avis , que nous verrons le retour du «bon gouvernement» afin de gagner la faveur des électeurs. Retour d'autant plus prévisible que dans cette «déclaration de principes », l'état-major du PQ, « appelle les indépendantistes, mais aussi les nationalistes de tout poil à se joindre à son «mouvement». Les bases du retour du « bon gouvernement » sont déjà posées, le thème du « bon gouvernement servira à séduire les électeurs « nationalistes de tout poil » dont certains pourraient se montrer réfractaires à « la fondation d'un pays» la jugeant peut-être prématurée ou trop radicale. Une partie de ces « nationalistes de tout poil » se retrouvent depuis le 1er octobre dernier sous la bannière de la Coalition Avenir Québec (CAQ) et ils s'y trouvent probablement confortables, quelques projets de loi comme ceux sur l'immigration et la laïcité et pourraient les décider à y demeurer, invalidant ainsi la stratégie de l'état-major du PQ. Souhaitons que les dirigeants du PQ redécouvre que le PQ ne peut être un parti comme les autres se contentant d'une « alternance» au pouvoir, hier avec le Parti libéral du Québec, demain avec la CAQ. Le PQ doit s'efforcer de redevenir un véritable mouvement, son aspiration à l'indépendance ne peut se limiter à entrer dans la sage « alternance » évoquée plus haut. Le PQ doit représenter plus que cela, il porte en lui les espoirs de dizaines de générations qui ont patiemment survécu après les défaites de 1760 et de 1837 en espérant discrètement réaliser leur rêves d'affirmation nationale, plus qu'un parti, le PQ doit être un mouvement, cette volonté retrouvée de « fonder un pays » va dans ce sens. Ce premier pas est méritoire, mais il n'est pas suffisant. D'autant plus que la « Déclaration de principes » n'est pas exempte d'ambiguïtés. L'état- major du PQ promet ainsi que « le temps de l'éparpillement est terminé «tout en affirmant du même souffle que les «nationalistes de tout poil»,devront souscrire à « quatre «valeurs fondamentales», c'est à dire la liberté, la justice et l'équité, le nationalisme ainsi que la protection de l'environnement. « la pérennité du français est [le] défi permanent [du Québec], auquel s'ajoutent, à présent, des écueils qui dépassent largement ses frontières : la crise climatique menace sa société, l'accroissement des inégalités divise sa population et la baisse de confiance envers la démocratie mine l'engagement citoyen. Pour relever ces défis, la nation québécoise doit puiser dans ce qui la distingue pour agir , de concert avec les autres nations du monde. Elle doit se saisir de tous les pouvoirs nécessaires à son émancipation. » peut-on lire. Difficile d'être contre la vertu surtout lorsqu'elle recourt à des terme non définis. La définition des termes « liberté, justice et équité » reçoit quelques clarifications dans la « Déclaration du Parti Québécois »( La déclaration du parti Québécois, Le Devoir, 4 septembre),  ainsi pour reprendre les termes mêmes de la déclaration:«la LIBERTÉ, qui s'incarne à travers le pouvoir de faire ses propres choix, l'accès universel à une éducation de qualité et l'atteinte de l'autonomie financière.  [...] «  Pourquoi faire compliqué lorsque l'on peut faire simple, ainsi définie , la liberté, c'est l'indépendance. Le parti qui veut « recentrer son action politique sur la fondation d'un pays », se montre bien timide dans son recentrage, l'accès à une éducation de qualité sensée être atteinte depuis la Révolution tranquille et le Rapport Parent n'est qu'un élément de gestion administrative qui n'a rien à voir avec la LIBERTÉ, c'est volontairement que nous reprenons les majuscules de la Déclaration. "La JUSTICE et l' ÉQUITÉ, car la santé d'une société se mesure à son niveau de bien-être et à sa qualité de vie, (s'il faut comprendre La JUSTICE et l'ÉQUITÉ, comme une défense résolue de la sociale-démocratie et du filet social québécois, va pour nous). Ces valeurs donnent une chance à tous de s'épanouir pleinement et assurent l'équilibre entre les droits collectifs et individuels."
Le NATIONALISME qui regroupe les individus en une collectivité plus forte que la somme de ses parties . L'affirmation fière de l'affirmation de chaque peuple est le fondement de la diversité culturelle mondiale. » Rien de bien exaltant dans cette définition du nationalisme, définition qui pourrait être celle du nationalisme gabonais. On y cherchera en vain dans cette « valeur fondamentale » trace des francophones d'Amérique pour qui le nationalisme fut, est et demeurera une condition essentielle à leur survie. L'éparpillement a la vie dure.



Une Déclaration bien plus conçue en définitive comme un appel non pas pour les « nationalistes de tout poil» et notamment les électeurs de la CAQ, mais aux électeurs de Québec solidaire, avec ses JUSTICE et ÉQUITÉ. Curieusement les plans de Jean-François Lisée de convergence Parti Québécois Québec solidaire ne semblent pas définitivement enterrés. 

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