Wednesday, September 18, 2019

Un Harvey Weinstein d'ici et d'autrefois


Probablement lasse des histoires autour de Gilbert Rozon et des vagues suscitées par le #moi aussi, Odile Tremblay tourne son attention vers le frère Marie Victorin. Sous sa plume nous n'allons pas à la rencontre du célèbre botaniste, mais à la découverte d'un Harvey Weinstein d'ici et d'autrefois (Celle qui aimait le frère Marie-Victorin, Le Devoir, 14 septembre). C'est la publication de Lettres au frère Marie-Victorin. Correspondance sur la sexualité humaine (Éditions du Boréal), livre qui répond en fait à de Lettres biologiques, dans la mesure ou il offre les réponses de Marcelle Gauvreau aux missives du Frère Marie-Victorin, à elle adressée . Lettres biologiques paru en 2018 et consistant en fait la correspondance du frère Marie-Victorin à son assistante Marcelle Gauvreau: »Entre 1933 et 1944, le fondateur du Jardin botanique de Montréal avait entretenu avec son assistante Marcelle Gauvreau une correspondance sur la sexualité humaine. Phénomène quasi inouï dans le Québec puritain d'alors. Les tabous entourant la chose étaient d'autant plus aigus chez un homme voué à la vie religieuse. Pour les enfreindre, ça prenait toute la curiosité scientifique et la liberté d'esprit de l'auteur de Flore laurentienne. Un manque à combler aussi . En des termes très crus, il explorait sa génitalité, demandant à sa correspondante d'en faire autant: comptes rendus précis à l'appui.» Cette lecture, qui montrait en creux les affres d'une chasteté douloureuse à vivre par le frère botaniste , m'avait passionnée, mais rendue mal à l'aise. Non pas à cause de ses descriptions sexuelles, très cliniques au fait, mais parce que cet homme admiré de tous me semblait utiliser son pouvoir pour manipuler une jeune femme amoureuse de lui. Elle n'avait pas, de son côté, fait voeu de chasteté, s'y voyait contrainte de facto. tout rapport charnel leur était proscrit sous la pression sociale et religieuse de l'époque. Il n'auront jamais enfreint cet interdit. Si le botaniste voyageur se permettait quelques écarts auprès de prostituées cubaines, Marcelle Gauvreau n'avait personne avec qui partager son érotisme, explorant son corps à la demande Marie-Victorin, lisant les livres qu'il lui envoyait sur le sujet, enquêtant auprès de ces amies mariées, troublée et instrumentalisée par son supérieur, m'avait-il semblé.» À quoi rime ce procès d'intentions au frère Marie-Victorin. Sinon à diffamer un ecclésiastique hors du commun et belle illustration de ce que l'Église du Québec de la « Grande Noirceur » pouvait produire de mieux. Odile Tremblay change d'époque, mais le vocabulaire lui ne change pas, lorsqu'elle parle de Gauvreau, « troublée et instrumentalisée », elle puise à pleine mains dans le vocabulaire du #moi aussi. Combien de de temps, Les progressistes québécois souffriront-ils encore de leur anti cléricalisme primaire et combien de « Révolution tranquille » leur faudra-ils pour « en revenir »? Combien de temps encore nos Vandales considéreront-ils faire oeuvre utile à déboulonner nos rares monuments  scientifiques ou culturels?



Est-il nécessaire de défendre la mémoire de frère Marie-Victorin?
Probablement pas, il suffirait à la défense de déposer devant le juge, Flore Laurentienne et de rappeler au jury, l'existence du Jardin Botanique de Montréal pour obtenir le non-lieu.  Odile Tremblay n'a jamais entendu d'amour platonique. Sans vouloir excuser un ecclésiastique hors du commun, il n'est pas inutile de remarquer que s'il a rompu son voeu de chasteté, ce fut avec des prostituées cubaines(selon Wikipedia, la prostitution était alors légale à Cuba),  pour cela, il ne doit de compte qu'à son Créateur, gardien de son voeu de chasteté.

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