François
Legault vient de procéder à la nomination de Benoit Charette à titre de
ministre responsable de la lutte au racisme, affirmant réaliser ainsi
l'une des recommandations du Groupe d'action contre le racisme. La
nomination de Benoit Charette a surpris: «On s'attendait à Nadine
Girault ou Lionel Carmant. Mais un ministre responsable de la lutte
contre le racisme n'a pas à être une personne issue d'une minorité,
estime le premier ministre François Legault [...]. (La nomination de
Benoit Charette accueille en demi-teinte , La Presse, 24
février). «Mercredi, François Legault a expliqué qu'il a eu des
«discussions» avec Mme Girault et M. Carmant sur le sujet et qu'il a
conclu que les deux ministres étaient déjà fort occupés. «Ce n'est pas
parce que quelqu'un fait partie du groupe qui est victime que c'est
nécessairement la personne la mieux placée pour lutter» contre le
racisme, selon lui. En pensant ainsi et en mentionnant expressément
Nadine Girault et Lionel Carmant (pour le racisme anti noir), François
Legault accrédite l'idée qu'il n'y a qu'un racisme et que
subsidiairement le racisme anti blanc ne saurait exister. Dans ce
combat, «on s'adresse entre autres aux personnes qui font partie des
Québécois qu'on appelle Blancs ou de souche», «une minorité qu'on doit
faire changer faire changer d'idée» a-t-il relevé. Pour ce que nous en
sachions, les Québécois Blancs et de souche sont encore une majorité. La
minorité qu'il évoque est peut-être constituée de la minorité plus
éveillée, plus identitaire en un mot, Le premier ministre est
aujourd'hui sur une corde raide; trop d'actions et une volonté trop
empressée de «faire changer d'idée» ces «Blancs et de souche» pourrait
provoquer un backlash et convaincre un nombre croissant de
Québécois à se méfier des initiatives antiracistes. Ce que François
Legault nous annonce c'est surtout une véritable «rééducation» des
Blancs et et des «de souche» nous voilà prévenus, nous devons «changer
d'idée». N'en déplaise à François Legault, cette «idée» est aussi mon
identité et je ne compte pas en changer
Il
a choisi Benoit Charette parce qu'il «a le dossier à coeur», qu'il est
«la meilleure personne pour faire reculer le racisme» et poser des
actions rapidement». «En aucun cas la couleur de la peau ne doit être un
argument pour disqualifier quelqu'un»a fait valoir de son côté Benoit
Charette. Il dit avoir « une sensibilité à la base au sujet des
relations interculturelles, notamment parce qu'il a déjà travaillé à
l'étranger.
Sa
conjointe est d'origine haïtienne et ses trois enfants sont métissés.
Ils ont vécu «différentes expériences»au cours desquelles ils ont été
victimes de racisme , de façon «subtile»ou «directe.» Nous voilà à
l'heure des couples au Conseil des ministres.
Les
prochains titulaires du ministère devront-ils présenter un(e)
conjoint(e) racisée, un amant (il ne faut pas exclure l'hypothèse de la
ministre responsable de la lutte au racisme ou une maîtresse racisée
constitueront-ils une carte de visite suffisante, à défaut de quoi de
quoi sera-t-il possible d'évoquer d'éventuels contacts avec une «belle
de nuit» pour prouver son «ouverture» à l'Autre. Que faut-il conclure de
la «profondeur» (pour emprunter un terme au vocabulaire sportif) du
caucus caquiste lorsque le premier ministre doit recourir aux services
de son ministre de l'Environnement pour occuper ce nouveau maroquin
ministériel
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