La
situation du français au Québec, et notamment à Montréal, inquiète.
Alors que nous devrions nous attendre à ce que le premier ministre de la
nation française d'Amérique joue un rôle de pointe dans le combat pour
la défense, pas seulement la défense, mais surtout la promotion du
français.
Ce
n'est visiblement pas l'opinion de François Legault, peut-être grisé,
par ses points de presse et quelques chroniques de l'obséquieuse Denise
Bombardier, François Legault considère que la pandémie passe avant la
défense de la langue française. ¨Je pense que l'heure actuelle, nous
devons nous concentrer sur la pandémie, car je suis toujours inquiet
[de la situation]et il y a encore un important défi devant nous» a fait
valoir jeudi François Legault.» (Déclin du français: la pandémie avant
la langue, dit Legault, Journal de Montréal, 18 février). Le
temps perdu ne sera pas repris, nous en sommes rendus au temps de
l'action. Au Québec, il n'y a pas de cause plus importante que la
défense de la langue française. Si François Legault n'est pas en mesure
de marcher et de «mâcher de la gomme» en même temps, il faudra conclure
qu'il n'est pas l'homme de la situation.
Depuis
la Conquête, la défense de notre langue, de notre identité doivent être
la priorité des nos autorités politiques et ne pas souffrir d'être
reléguée au second plan, même pour motif de pandémie. Ceux qui ont
combattu contre la loi XVII du gouvernement ontarien en 1917, n'ont pas
baissé les bras pendant la crise de la grippe espagnole. Ils doivent
nous inspirer et inspirer François Legault. Un François Legault qui
confirme son statut de nationaliste assez tiède et surtout, de
nationaliste qu'apparaît surtout comme un nationaliste à temps partiel,
un nationaliste qui préfère s'absorber dans l'insignifiant Popcorngate, à
chacun ses priorités. Le fait de reléguer la langue française après la
pandémie est déjà en soi inquiétante, non moins inquiétante; la façon
dont François Legault aborde la problème. Pandémie ou pas, force est de
constater que le projet de réforme de la loi 101 n'est pas encore
ficelé. Le premier ministre a admis jeudi que les discussions se
poursuivent quant aux moyens qui seront pris pour renforcer la Carte de
la langue française. S'il n'est pas question d'étendre la loi 101 aux
cégeps, le gouvernement caquiste étudie une autre avenue. «On veut, par
exemple, que les francophones qui veulent perfectionner leur anglais
puissent aller au cégep en anglais, mais on regarde la possibilité, il
n'y a rien de décider encore, de limiter le nombre de places dans les
cégeps anglophones» a-t-il précisé. C'est justement là que le bât
blesse, pour ces centaines de francophones ou d'allophones «qui veulent
perfectionner leur anglais», francophones ou allophones qui n'hésiteront
pas par la suite à vouloir «perfectionner leur anglais» à l'université.
La tâche de François Legault apparaît simple, refuser d'abord
l'agrandissement du cégep Dawson, puis étendre la loi 101 aux cégeps en
alternative, ramener le financement des cégeps anglophones au prorata de
la population anglophone du Québec. Les idées sont là, il ne manque que
le courage. Car aujourd'hui, plus qu'hier, le combat pour la survie et
le développement du français, doivent être la priorité du gouvernement,
encore, toujours et plus que jamais.
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