Denise Bombardier s'est fendue récemment (lundi 15 février) d'une chronique sur le vent de conformisme woke qui souffle sur nos sociétés.
Elle
écrit: «Ceux qui ont compris que la rectitude politique devant laquelle
nos sociétés occidentales se sont lâchement inclinées est une menace à
la pensée doivent cesser de se taire» (L'avenir est aux résistants, Journal de Montréal, 15 février).
D'un
ton résolu, elle déclare: »Non, le racialisme ne passera pas. Le
courant woke qui le portera n'a rien à envier toutes les tyrannies
intellectuelles dans sa manière, car il cherche à abattre des esprits
libres. C'est pourquoi s'attaque avant tout aux lieux de la pensée, de
la culture des médias. Faudra-t-il être héroïque bientôt pour résister
aux appels à la censure, à l'exclusion, à la diffamation systémique, ces
armes redoutables qu'utilisent les racialistes pour mettre K.-O. leurs
ennemis.»
Qu'il
nous soient permis de diverger d'avis avec Mme Bombardier autant sur sa
perspective que sur sa terminologie; ceux qu'elle dénonce se drapent
déjà eux-mêmes dans les plis du drapeau de la Résistance, ne
résistent-ils pas au «suprémacisme blanc» et au «Privilège blanc», à
l'héritage de siècles d'esclavagisme et de racisme (afin de dissiper
toute équivoque venant du vocabulaire auquel elle a recours, nous
parlerons d'»esprits libres» plutôt que de résistants. Toute à son
apologie de la Résistance et à sa volonté d'assimiler cette dernière a
la Résistance française de la dernière guerre mondiale, Mme Bombardier
ne peut pas ne pas ne pas avoir compris que dans sa perspective, Les
« esprits libres» qui disent non à la vague wokiste, ne peuvent être que
cantonnés dans les rôles des occupants allemands et des Français
tenants d'une collaboration avec les Allemands, la Collaboration d étant
ici une collaboration avec le«privilège blanc» et le «suprémacisme
blanc».Ce changement complet de perspective invalide la réflexion de Mme
Bombardier. Autre angle mort dans la réflexion de Mme B, elle ne peut
ignorer le fait qu'une partie de la Résistance française en dehors des
grands centres, pris le maquis pour poursuivre son combat pour chasser
l'occupant. Des maquis quelquefois constitués au début avec la
bienveillante complicité des autorités de Vichy. Madame Bombardier ne
peut ignorer que les résistants de 1942-1944 se transformèrent sans
états d'âme en épurateurs inflexibles en 1944-45. Les évènements qui se
déroulent sous nos yeux, nous condamnent à conclure ici que les
épurateurs sont déjà dans nos murs. S'il est possible de comprendre le
recours de Mme Bombardier au mythe de la Résistance française, toute à
sa francophilie on imagine Mme Bombardier nourrie d'image héroïques,
quoique un peu faciles et galvaudées (de l'Appel du 18 juin à la
Libération de Paris, du sacrifice de Jean Moulin à l'entrée dans Paris
de la 2e Division blindée du général Leclerc à la libération de
Strasbourg). L'histoire de la Résistance française est encore un sujet
rempli de pièges (quel y fut exactement le rôle du Parti communiste
français) Madame Bombardier aurait eu la main plus heureuse en évoquant
la situation de l'ex Union soviétique et son totalitarisme et sa chape
de plomb intellectuelle, en effet après la censure s'exerçant sur les
médias sociaux, il n'y aura plus de maquis disponibles et la Résistance
risque de s'éteindre faute d'oxygène. La Résistance devra accepter de
n'être tôt ou tard qu'un discret samizdat limité à l'imprimante
d'ordinateur et à la photocopieuse. Pour ceux qui disposerons encore du
privilège de pouvoir détenir l'un et l'autre. Contrairement à Mme
Bombardier , nous ne croyons pas que l'avenir appartienne aux
résistants, l'avenir appartiendra plus probablement à quelques «esprits
libres» clandestins se donnant de discrets signes de reconnaissance et
se rencontrant occasionnellement pour échanger librement et parler
d'homme et de femme et non de parent 1 et de parent 2, pour s'échanger
sous le manteau des exemplaires de leurs samizdats personnels peut être
quelques livres mis à l'Index de la nouvelle religion wokiste. Il
ne restera à ces «esprits libres» que le secret de leurs âmes, ce en
quoi je veux croire que les Chrétiens familiers avec la prière
intérieure disposeront d'un avantage. Souhaitons que Mme B réalise sa
chance de disposer encore d'une tribune jouissant de la diffusion du Journal de Montréal, cela ne saurait durer.
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