Friday, June 27, 2025

Ottawa au Salon bleu

 



Certains parmi nous, l’avait probablement oublié, j’en suis, je le confesse, avant le hidjab, le Québec a vécu des tensions autour du kirpan, ce petit poignard recourbé porté par les Sikhs. C’est une question que l’Assemblée nationale a réglé voilà quelques lustres: «Rappelons que le kirpan est interdit dans l’enceinte du Parlement québécois depuis 15 ans maintenant. À deux reprises depuis, les tribunaux ont donné raison aux élus du Québec de pouvoir établir leurs propres règles de sécurité, même s’il y atteinte à un droit constitutionnel.» (Lever l’interdiction du kirpan à l’Assemblée nationale? Une réflexion s’impose, selon une députée libérale, Journal de Montréal, 21 juin). «La libérale Brigitte Garceau croit qu’une réflexion s’impose quant à la possibilité de permettre nouveau le port du kirpan dans l’enceinte du Parlement québécois, quelques jours avant d’être élu chef du parti libéral du Québec, Pablo Rodriguez a participé à un évènement organisé par la communauté sikhe montréalaise en compagnie de la députée de Robert-Baldwin. Notre Bureau parlementaire a mis la main sur la «note de breffage»destinée l’ancien mistre fédéra pour le préparer en vue de la rencontre.[…]On précise à l’aspirant -chef qu’il doit se montrer sensible à l’importance du kirpan , un des cinq symboles devant être arborés par les sikhs. Et que le petit poignard courbé n’est pas banni des édifices fédéraux de ceux d’autres provinces, comme la Colombie-Britannique.[…] La député Garceau, qui fit ainsi écho à la communauté sikhe de son comté, estime que le moment est venu de réfléchir à la pertinence d’une telle mesure , qui empêche les citoyens pratiquant cette religion de pouvoir pénétrer dans la Maison du peuple avec leur petit couteau sacré .»(Lever l’interdiction du kirpan à l’Assemblée nationale, op.cité). 

 


 

 

Il y aurait beaucoup à dire à Brigitte Garceau, premièrement, elle n’est pas députée de la communauté sikhe de Robert-Baldwin, mais députée à l’Assemblée nationale comme députée du peuple québécois: à ce titre, il lui incombe de faire «oeuvre pédagogique » auprès de ses électeurs sikhs en informant ces derniers des raisons d’être de la laïcité québécoise. Il serait étonnant que Brigitte Garceau s’acquitte jamais d’une telle tâche. Avec Brigitte Garceau, nous sommes en face d’un cas de chassez le naturel, il revient au galop, Mme Garceau est une ancienne vice-présidente du Parti libéral du Canada. Rien de surprenant donc à ce qu: «En ouvrant la porte à un débat sur le kirpan à l’Assemblée nationale, le Parti libéral de Pablo Rodriguez démontre qu’il est devenu une simple succursale  du Part libéral du Canada, raillent en choeur péquistes et caquistes»(Débat sur le kirpan l’Assemblée nationale: Le PLQ de Pablo Rodriguez est devenu une  succursale du PLC, raillent péquistes et caquistes , Journal de Montréal, 24 juin). Cette histoire est intéressante pour ce qu’elle nous révèle sur le fonctionnement de la «famille libérale» au Québec, l’ex-vice-présidente du PLC devient députée PLQ et se fait le cheval de Troie des revendications communautarismes de la communauté sikhe. De toute évidence, le PLQ et Brigitte Garceau sont plus soucieux de tendre la main à la communauté sikhe que d’établir des ponts avec la majorité francophone du Québec.

Probablement conscient qu’il s’apprêtait à ouvrir une boîte de Pandore. Pablo Rodriguez a choisi de ne pas s’engager dans cette voie: «le kirpan n’est pas permis à l’Assemblée nationale et je n’ai aucune intention de revisiter cette question. Ce débat est derrière nous»a-t-il fait valoir, mardi soir, dans une déclaration transmise à notre Bureau parlementaire.» (Port du kipan à l’Assemblée nationale: Pablo Rodriguez promet de ne pas rouvrir le débat, Journal de Montréal, 24 juin).Pablo Rodriguez développerait-il une sensibilité québécoise? Si c’est le cas, l’homme n’en sera que plus dangereux. À nous, nationalistes, à être sur nos gardes et à demeurer vigilants. 

No comments:

Post a Comment