Saturday, June 28, 2025

La guerre de douze jours



Avec l’opération Midnight Hammer; les États-Unis se sont immiscés dans le conflit Israël-Iran. Faut-il parler des ÉtatsUnis ou de Donald Trump? Tant la décision semble relever de la seule impulsivité de l’occupant de la Maison blanche.

L’opération Midnight Hammer soulève suffisamment de questions pour que cela vaille la peine de s’y arrêter en dépit de la courte durée de cet épisode  de la guerre Israël-Iran  afin de tenter de faire un tour de la question.
En lançant le Marteau de minuit, Donald Trump a-t-il considéré les éventuelles réactions des alliés de l’Iran: le Hamas, le Hezbollah et les Houtis? Après s’en être pris à chacun d’entre eux, les tient-ils maintenant pour inoffensifs? 
Question centrale lorsque l’on envisage cette opération: comment l’intervention contre l’Iran, sera-t-elle reçue par la base des républicains MAGA, de sensibilité plutôt isolationniste, comment réagira-t-elle à ce qu‘elle pourrait concevoir comme une «aventure» digne de faucons néo-conservateurs, telles l’invasion de l’Irak (Opération Iraqi Freedom) ou  celle de l’Afghanistan(Enduring Freedom) toutes les deux oeuvres  du président Bush, un républicain honni par l’électeur trumpiste de base.  Faut-il voir dans la paix rapidement intervenue entre Israël et l’Iran, une tentative pour apaiser cette base? Ce n’est pas la première fois que des considérations de politique intérieure dicteraient des décisions en matière de politique extérieure


 


Autre question soulevée par Midnight Hammer: la destruction des sites nucléaires iraniens était-il le véritable et le seul but de cette opération militaire.  La question se pose à la lecture d’une déclaration de Donal Trump suite à l’opération militaire: «Le président  américain Donald Trump, a évoqué la possibilité de mettre fin au pouvoir du guide suprême iranien Ali Khamenei, dans une publication sur son réseau social Truth Social. «Ce n’est pas politiquement correct d’utiliser le terme «changement de régime», mais si le régime iranien actuel est incapable de RENDRE SA GRANDEUR À L’IRAN (MAKE IRAN GREAT AGAIN), pourquoi n’y aurait-il pas  un changement de régime? s’est interrogé Donald Trump, avant de conclure son message par le mot «MIGA», en référence à son slogan «MAGA»(Make America Great Again), utilisé lors de sa première campagne présidentielle.  Ces nouvelles déclarations de Donald Trump font écho à celles de son homologue israélien, Benyamin Nétanyahou. Ce dernier a en effet évoqué à plusieurs reprises la possibilité qu’un changement de régime soit orchestré en Iran.[…] Pourtant pas plus tard qu’aujourd’hui, de hauts responsables américains ont assuré que les récentes opérations menées contre l’Iran ne visaient pas à imposer un changement de régime, selon ce que rapporte l’agence Reuters. «Cette mission n’avait pas pour objectif de changer de régime », a déclaré  le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegset, lors d’une conférence de presse au Pentagone. Le vice-président , américain, J.D. Vance , a également précisé que les États-Unis n’étaient pas en guerre contre l’Iran, soulignant que l’objectif restait limité au programme nucléaire iranien. (Donald Trump évoque un changement de régime en Iran,Journal de Québec, 22 juin). Qui faut-il croire  le menu fretin comme J.D. Vance et Pete Hegset ou le sommet de la chaîne alimentaire, à savoir Benyamin Nétanyahou. Pour notre part, nous n’avons guère d’hésitations à considérer  Nétanyahou comme le véritable Parrain de toute l’opération.

Le fait qu’un changement de régime à Téhéran puisse être le véritable objectif de l’agression américaine sur l’Iran a donné du grain à moudre à certains journalistes. la possibilité d’un changement de régime à Téhéran a conduit ces journalistes à chercher qui serait susceptible de remplacer l’actuel guide suprême de la République islamique d’Iran, Ali Kahmeini. Les recherches des journalistes de l’Agence France Presse (AFP) convergent vers un homme. Cet homme est Reza Pahlavi, le fils de l’ancien Shah d’Iran. Pour Reza Pahlavi: «La fin du régime est proche , c’est pour nous un moment semblable à la chute du mur de Berlin,  a affirmé l’ancien prince héritier dans un entretien accordé  à lAFP à Paris(…) Le régime est en train de s’effondrer (…) il faut faciliter ce mouvement en se tenant aux côtés du (peuple iranien) pas en lançant  une nouvelle bouée de sauvetage au pouvoir dirigé depuis 1989  par l’Ayatollah Ali Kahmeini, a-t-il lancé  à l’adresse de l’Europe des États-Unis , en référence à d’éventuelles négociations avec Téhéran. Je ne peux pas imaginer qu’un régime aussi sévèrement diminué et concrètement humilié soit d’humeur à négocier de nouveau, a ajouté l’ancien prince héritier, aujourd’hui âgé de 64 ans , qui vit en exil aux États-Unis.[…] Reza Pahlavi est un partisan de longue date de renouer des liens et de reconnaître Israël, et a refusé de condamner  les frappes israéliennes.» («La fin du régime est proche» estime Reza Pahlavi, figure de l’opposition iranienne, L’Express, 23 juin) Si Les États-Unis entendent sérieusement procéder à un «changement de régime», il leur faudra trouver mieux que Reza Pahlavi. Quelle serait la légitimité d’un homme revenant dans les fourgons des Américains? Quelle serait la Quelle serait la légititimé d’un homme qui se refuse à condamner les frappes israéliennes sur son pays? L'installation au pouvoir de Reza Pahlavi déboucherait rapidement et inéluctablement sur l’avènement d’une nouvelle République islamique . Il doit bien se trouver en Iran, un mollah modéré ou un Gardien de la révolution susceptible de «retourner sa veste», mieux, il doit bien être possible. de trouver un militaire, héros de la guerre contre l’Irak , donnant aux Iraniens de véritables gages de son patriotisme.  
De certaines déclarations de Donald Trump, ils est possible de comprendre le véritable objectif de cet affrontement: le véritable objectif n’était peut-être pas la destruction des installations nucléaires iraniennes, mais un changement de régime nous ont 
Peu importe les déclarations de Donald Trump, il est probablement le seul à vouloir croire à la fin de la guerre Israël-Iran. Le seul à y croire parce que cela cadre trop bien avec son ambition de recevoir un jour le prix Nobel de la paix, 
Toute cette intervention américaine démontre que si la marionnette est américaine, la main qui l’agite est, elle, a refusé de condamner les frappes israéliennes sur son pays.?

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