Montréal-Nord pavoise. L’arrondissement de Montréal-Nord a habituellement peu de raisons de se réjouir. Il est donc possible de comprendre l’allégresse que peut vivre Montréal-Nord, même lorsque cette allégresse trouve sa source a des lieux de Montréal-Nord! «La fierté est grande, et particulièrement dans l’arrondissement de Montréal-Nord, après le triomphe du joueur de basketball Luguentz Dort, dimanche, à l’issue du septième match de la finale de la NBA(opposant le Thunder d’Oklahoma City et les Pacers d’Indianapolis. «Des moments de fierté pour toute la communauté»vient résumer la mairesse de Montréal-Nord, Christine Black. «Ça envoie un message très clair aux jeunes qui s’investissent dans le sport et qui veulent avancer : il y a des possibilités d’aller plus loin»,a-t-elle notamment ajouté dans une entrevue accordée à LCN, lundi matin.
La veille, Madame Black faisait partie des gens présents au parc Pilon , coin Henri-Bourassa et Pie-IX, pour la diffusion de cette fameuse partie en plein air.» Au cours de l’été, la mairesse de l’arrondissement de Montréal-Nord attend maintenant celui qu’on surnomme «Lu Dort» pour une cérémonie avec le trophée Larry O’Brien.[…]» (Luguentz Dort champion de la NBA: un message clair pour les jeunes de MontréalNord, Le Journal de Montréal, 23 juin).
Parmi les autres politiciens , Abdelhaq Sari, député fédéral de Bourassa(PLC, NDA), a également souligné les explois de Dort et Mathurin. «Le comté de Bourassa est fier d’avoir parmi ses fils deux joueurs extraordinaires: Luguentz et Bennedict Mathurin, qui ont tous les deux brillé au plus haut niveau du basketball professionnel de la NBA a-t-il réagi, via les réseaux sociaux. Leur parcours inspire une génération entière.»
«une victoire historique pour toute la communauté de Bourassa-Sauvé» a pour sa part qualifié Madwa-Nika Cadet, députée provinciale, (PLQ, NDA) en félicitant également Dort et Mathurin.»(Un message clair pour les jeunes de Montréal-Nord, op. cité)
Abdelhaq Sari et Madwa-Nika Cadet ont toutes les raisons de se réjouir de la victoire de Luguentz Dort, ce dernier étant un fier représentant du Canada post national dont les libéraux se font les ambassadeurs: «Au moment de commenter le triomphe du Thunder devant les médias, Dort a par ailleurs trimballé deux drapeaux, celui du Canada , mais aussi celui d’Haïti. «Je suis Canadien, mais mes parents ont immigré d’Haïti», at-il ajouté «Je suis toujours fier de les représenter sur la plus grande scène. Haïti en a vu de toutes les couleurs et je suis fier d’être Haïtiens et d’être champion.» (représenter le Canada, mais aussi le Canada et Haïti, Journal de Montréal, 23 juin)
Montréal-Nord peut donc compter sur deux champions: un champion Canadien et un champion Haïtien, mais pas de champion québécois (sa plaque d’immatriculation de son véhicule est probablement ce que Luguentz Dort a de plus québécois), Que monsieur Dort ignore ou de trouve Montréal-Nord n’a finalement que peu d’importance pour un journaliste comme Benoît Rioux qui écrit sans hésiter dans le Journal de Montréal: «En gagnant le Championnat de la NBA, dimanche soir, Luguentz Dort du Thunder d’Okhlahoma City est devenu le seul 4e Québécois à réaliser l’exploit. ( représenter le Canada, mais aussi le Canada et Haïti, Journal de Montréal, 23 juin).
Toute cette diarrhée sportive et son exemplarité auprès des jeunes de Montréal-Noir, me rappelle des propos tenus par le comédien Afro américain Bill Cosby en 2004 devant le congrès du NAACP (National Association for the advancement of Coloured People). Il s’y désolait de voir les jeunes Afro américains trop s’inspirer des vedettes de la chanson et de la pop et des vedettes du monde sportif comme modèles, négligeant leurs études pour céder aux charmes de réussites faciles et lucratives. Ce discours fut par la suite connu sous le nom de Cake Pound Speech. Souhaitons que les jeunes de Montréal-Nord ne se laissent pas séduire par la facilité de la voie empruntée par Luguentz Dort et Benedict Mathurin en se souvenant qu’ils y a beaucoup d’appelés et peu d’élus et que ceux qui ne sont pas appelés finissent piétaille des Bloods ou des Crips, victimes tôt ou tard d’un règlement de compte jamais résolu.
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