Thursday, June 5, 2025

Mark idée fixe Carney

 

Quelques jours après son assermentation à titre de premier ministre, Mark Carney a dévoilé ses «lettres de mandat». «lettres de mandat»??? «En arrivant au pouvoir , en 2015, L’ex-premier ministre Justin Trudeau avait décidé de rendre de rendre publics les documents individuels qui précisaient ses attentes envers chaque ministre. Intitulés «lettres de mandat», ces documents personnalisés permettent normalement de comprendre la tâche exacte de tout le monde au cabinet. Il faut comprendre qu’elles n’ont pas plus de caractère officiel qu’une conversation informelle entre deux portes à la sortie d’une réunion du cabinet. Il faut y voir la «feuille de route» dictée par le premier ministre à ses ministres: quelque chose entre «la petite tape dans le dos» et l’avertissement du genre «file droit». «Le document dévoilé mercredi par le premier ministre du Canada du Canada, Mark Carney, n’est pas une vraie «lettre de mandat» et s’apparente davantage à un résumé superficiel de la plateforme libérale, estiment des politologues consultés par Le Devoir.[…] Avec sa déclaration du Lorsque le professeur Emmett Macfarlane a pris connaissance de l’unique lettre signée par le premier ministre et envoyée à l’identique à tous ses ministres , il a décidé de prendre le clavier. «Ce n’est pas une lettre de mandat. Ce n’est qu’une déclaration », a-t-il publié sur le réseau social Bluesky. «Cette déclaration est très vague et, est est loin de comporter le niveau de détails auquel on peut s’attendre d’une lettre de mandat» explique dans un appel au Devoir celui qui enseigne à l’Université de Waterloo en Ontario.


«Élu, il y a un peu plus de trois semaines, Mark Carney a plutôt décidé mercredi publier un document d’un peu moins de 1000 mots centré sur une courte liste de sept priorités valables pour toute l’équipe du Conseil des ministres. En tête de liste se trouve «établir de nouveaux rapports avec les États-Unis dans les domaines de l’économie et de la sécurité», par exemple. M. Carney a aussi pour priorité d’abattre les obstacles au commerce interprovincial, de réduire le coût de la vie , de rendre les logements abordables, d’augmenter les dépenses militaires, d’abaisser les niveaux d’immigration et de rationaliser les dépenses gouvernementales. «Voilà comment nous allons construire [ce pays] encore mieux. Il est temps de construire, de construire en grand, de construire audacieusement, de construire maintenant» a-t-il déclaré mercredi devant les journalistes lors d’un point de presse en début de soirée.» (Mark Carney n’a pas vraiment dévoilé de lettres de mandat, déplorent les experts, Le Devoir, 22 mai). Sa volonté d’abattre les obstacles au commerce interprovincial a pris la forme suivante dans le discours du Trône lu par Charles III:«L’objectif général du Gouvernement-ou sa mission fondamentale-est de bâtir la plus forte économie du G7. Pour ce faire, il fut d’abord créer une seule économie , et non treize. Les obstacles au commerce intérieur et à la mobilité de la main-d’oeuvre coûte pas moins de 200 milliards de dollars par année au Canada. Le gouvernement présentera aussi des projets de loi pour éliminer tous les obstacles fédéraux au commerce intérieur et à la mobilité de la main-d’oeuvre d’ici la fête du Canada.»(source, Sa majesté le roi Charles III prononce le discours du Trône, bureau du premier ministre, 27 mai)


La volonté de Mark Carney d’abattre les obstacles au commerce interprovincial ne devrait pas surprendre les lecteurs de l’article de Rock Tousignant, intitulé Son Canada, dans la dernière livraison du Harfang (LeHarfang, printemps 2025).

L’auteur y décrit un Mark Carney fortement tenté par un Canada unitaire en écrivant «…il rêve d’un Canada unitaire débarrassé de ces vieilleries que sont les provinces et leurs institutions.»  LeHarfang, printemps 2025).

 

Mark Carney celebrates victory in Canada election, securing fourth term ...

 

 Alors qu’il n’était que candidat à la direction du Parti libéral du Canada, Mark Carney pouvait encore tenter de nous faire croire qu’il n’était qu’un unitaire circonstanciel. Avec sa lettre de mandat et la mobilisation de l’ensemble de son Conseil des ministres afin d’«abattre les obstacles au commerce interprovincial» nous découvrons ce qui semble être un unitaire de conviction.

Si Parti conservateur veut véritablement défendre l’Ouest canadien et le Bloc Québécois entend faire de même pour le Québec, ils auront fort à faire pour surveiller et contrer Mark Carney et ses velléités unitaires. Ces velléités unitaires pourraient représenter une menace aussi sérieuse pour le Canada que nous connaissons que la volonté de Donald Trump de transformer le Canada en 51e État américain. Alors que ces velléités unitaires constituent une attaque frontale contre les économies et les prérogatives des provinces et territoires canadiens, pas une voix pour s’élever et dénoncer cette attaque frontale.

Mieux, un François Legault pour un, se précipite à la soupe ( Legault a une liste d’épicerie de plusieurs milliards pour Carney, La Presse 30 mai). Le curieux «autonomiste» qu’est François Legault se précipite dans les bras «centralisateurs» de Mark Carney. Un François Legault prêt à sauter à pieds joints dans les propositions à saveur unitaire de Mark Carney. Québec répond à l’appel de Mark Carney pour créer une seule économie canadienne. Le gouvernement Legault fera tomber les barrières interprovinciales sur les marchandises les travailleurs du reste du Canada, en plus dÉtudier avec ouverture les projets d’oléoducs (Barrières interprovinciales : (Le Québec s’ouvre au reste du Canada, Journal de Montréal, 30 mai). Certains de mes correspondants voient dans cette offensive centralisatrice une opportunité pour le mouvement indépendantiste québécois. Ils sont convaincus que cette offensive galvanisera les indépendantistes québécois et conduira à une relance d’un indépendantisme radical.

Jusqu’à ce matin (3 juin), je me trouvais bien seul à me méfier de «L’idée fixe de Mark Carney: j’ai semble-t-il trouvé un complice pour partager ma méfiance à l’égard du premier ministre canadien. Le chroniqueur du Journal de Montréal, Antoine Robitaille écrit: «Sous Mark Carney, le Canada compte se redéfinir économiquement coûte que coûte et rapidement , ce qui devrait susciter de l’inquiétude au Québec. La menace Trump n’est pas imaginaire certes. Mais la réponse doit-elle être de sacrifier le fédéralisme canadien et l’autonomie québécoise? Certes, hier à Saskatoon, le programme Carney semblait plutôt flou. Peut-être qu’une «nuit des longs couteaux» économiques se prépare, mais pour l’instant, les tenants aboutissants n’ont rien d’évident. Il faudrait aussi se méfier du slogan carnéyen visant à faire du Dominion non pas 13 économies , mais «une seule». […]Carney devait justement présenter les grandes lignes d’une législation fédérale qui imposerait un processus d’approbation de deux ans pour les grands projets «d’intérêt national». Ce vocabulaire devrait inquiéter à Québec. Invoquer l’ »intérêt national» ou plus fortement encore, «l’avantage général du Canada » donne à Ottawa les pouvoirs de contourner bien des principes fédéraux élémentaires. Il faudrait aussi se méfier du slogan carnéyen visant à faire du Dominion non pas 13 économies , mais «une seule».[…] Le Royaume-Uni, royaume qu’admire, M.Carney , a choisi de s’extirper de l’Union européenne, notamment parce que plusieurs de ses citoyens étaient exaspérées par des règles d’harmonisation des normes «élaborées par d’innombrables technocrates»à Bruxelles. 

 


 

 

En tentant d’unifier le Dominion à toute vapeur le gouvernement Carney pourrait bien favoriser à moyen terme la redécouverte des vertus d’un fédéralisme ouvert , voire d’un «Québexit». (la «nouvelle économie» canadienne de Carney risque de saper l’autonomie du Québec, Journal de Montréal, 3 juin)

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