Il
fallait être un trumpiste exalté ou un néoconservateur convaincu pour
croire que la «défaite» du groupe Ètat islamique dans son fief
irako-syrien marquait la fin dudit État islamique. C'était faire fi de
l'existence de Boko Haram déjà actif au Sahel, c'était aussi ignorer le
prosélytisme de l'Islam sunnite. Un groupe État islamique qui continue
de menacer l'Occident à travers un terrorisme du pauvre et des attentats
individuels comme celui ayant coûté la vie à Samuel Paty à Paris. Trop
vite donné pour mort, l'État islamique connaît une nouvelle vie;
retrouvant un nouvel élan à des milliers de kilomètres de son berceau
natal. Le voilà, qui refait surface au Mozambique: «Le groupe armé État
islamique (EI) a revendiqué lundi la série d'attaques des derniers jours
contre la ville portuaire de Palma, au Mozambique, devenue une ville
fantôme alors que des milliers de civils continuent à fuir par tous les
moyens. Par l'entremise de son agence de propagande, le groupe EI a
affirmé lundi qu'il contrôlait la ville de quelques 75 000 habitants.
[...] «Les États-Unis se sont quant à eux dits «déterminé» à assister le
gouvernement mozambicain contre les djihadistes. Le porte-parole du
Pentagone, John Kirby, n'a toutefois pas précisé de quelle manière
l'armée américaine pourrait aider les autorités à reprendre le contrôle
de la ville portuaire.» ( Au Mozambique ,la ville portuaire de Palma est
tombée au mains des djihadistes, Le Devoir, 30mars). John Kirby
ne peut dire comment l'armée américaine pourrait aider les autorités
mozambicaines à reprendre le contrôle de Palma, probablement parce qu'il
sait que l'armée américaine ne fera rien; premièrement, au Sahel, c'est
l'armée française qui est à la peine, avec l'Opération Barkhane (une
armée française engagée au Sahel depuis 2013-2014), deuxièmement, parce
que le désengagement américain n'est pas complété en Afghanistan et
qu'il serait surprenant que les États-Unis engagent des troupes au sol
dans ce qui pourrait devenir un autre bourbier. Joe Biden ne tenant
sûrement pas à faire campagne en 2024 avec l'épine au pied de troupes
américaines enlisées au Mozambique Il n'y a pas longtemps, les
Occidentaux auraient pu faire appel aux troupes sud-africaines pour
rétablir a situation. Il ne faut cependant pas exclure complètement une
éventuelle intervention américaine; c'est le quotidien français
Boulevard Voltaire qui en donne le possible motif: «La première, c'est
qu'en cette région déshéritée, des compagnies telles le Français Total,
l'Italien End et l'Américain Exxon sont en train d'explorer des
gisements gaziers à peu près aussi gigantesques que ceux du Qatar.»
(Pourquoi L'État islamique est en train de se répandre en Afrique noire,
Boulevard Voltaire, 31 mars).
À moins que les Occidentaux ne se
lavent les mains de ces métastases islamiques et considèrent que dans
un proche avenir le problème ne soit celui des Chinois, laissant ces
derniers, libres de toutes préoccupations énergétiques.
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