Sunday, April 4, 2021

Métastases

 


Il fallait être un trumpiste exalté ou un néoconservateur convaincu pour croire que la «défaite» du groupe Ètat islamique dans son fief irako-syrien marquait la fin dudit État islamique.  C'était faire fi de l'existence de Boko Haram déjà actif au Sahel, c'était aussi ignorer le prosélytisme de l'Islam sunnite. Un groupe État islamique qui continue de menacer l'Occident à travers un terrorisme du pauvre et des attentats individuels comme celui ayant coûté la vie à Samuel Paty à Paris. Trop vite donné pour mort, l'État islamique connaît une nouvelle vie; retrouvant un nouvel élan à des milliers de kilomètres de son berceau natal. Le voilà, qui refait surface au Mozambique: «Le groupe armé État islamique (EI) a revendiqué lundi la série d'attaques des derniers jours contre la ville portuaire de Palma, au Mozambique, devenue une ville fantôme alors que des milliers de civils continuent à fuir par tous les moyens. Par l'entremise de son agence de propagande, le groupe EI a affirmé lundi qu'il contrôlait la ville de quelques 75 000 habitants. [...] «Les États-Unis se sont quant à eux dits «déterminé» à assister le gouvernement mozambicain contre les djihadistes. Le porte-parole du Pentagone, John Kirby, n'a toutefois pas précisé de quelle manière l'armée américaine pourrait aider les autorités à reprendre le contrôle de la ville portuaire.» ( Au Mozambique ,la ville portuaire de Palma est tombée au mains des djihadistes, Le Devoir, 30mars). John Kirby ne peut dire comment l'armée américaine pourrait aider les autorités mozambicaines à reprendre le contrôle de Palma, probablement parce qu'il sait que l'armée américaine ne fera rien; premièrement, au Sahel, c'est l'armée française qui est à la peine, avec l'Opération Barkhane (une armée française engagée au Sahel depuis 2013-2014), deuxièmement, parce que le désengagement américain n'est pas complété en Afghanistan et qu'il serait surprenant que les États-Unis engagent des troupes au sol dans ce qui pourrait devenir un autre bourbier. Joe Biden ne tenant sûrement pas à faire campagne en 2024 avec l'épine au pied de troupes américaines enlisées au Mozambique Il n'y a pas longtemps, les Occidentaux auraient pu faire appel aux troupes sud-africaines pour rétablir a situation. Il ne faut cependant pas exclure complètement une éventuelle intervention américaine; c'est le quotidien français Boulevard Voltaire qui en donne le possible motif: «La première, c'est qu'en cette région déshéritée, des compagnies telles le Français Total, l'Italien End et l'Américain Exxon sont en train d'explorer des gisements gaziers à peu près aussi gigantesques que ceux du Qatar.» (Pourquoi L'État islamique est en train de se répandre en Afrique noire, Boulevard Voltaire, 31 mars).  
 

 
 
À moins que les Occidentaux ne se lavent les mains de ces métastases islamiques et considèrent que dans un proche avenir le problème ne soit celui des Chinois, laissant ces derniers, libres de toutes préoccupations énergétiques.

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