Saturday, April 24, 2021

Le poids d'un mot

 


«Accusé d'avoir réservé des «miettes» pour lutter contre la violence conjugale en pleine crise des féminicides, le gouvernement Legault répond par des investissements importants de l'ordre de 223 millions $ sur cinq ans. Cette somme, annoncée vendredi par la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, comprend un montant de 90 millions $ destiné aux maisons d'hébergement pour femmes.[...] Le budget total dédié à la lutte aux violences conjugales s'élève donc maintenant à 425 millions $ sur six ans. Après avoir déploré les délais pour le décaissements des sommes - des millions annoncés dans le budget de 2019 n'avaient toujours pas été reçus par les organismes un an plus tard-la Fédération des maisons d'hébergement pour femmes (FMHF) s'est réjouie vendredi de ce revirement de situation». (Québec double d'urgence le budget pour lutter contre les violences conjugales, Journal de Montréal, 23 avril). 
 

 
 
 
Déblocage sur fond de crises de féminicides.  Il ne s'agit pas de nier l'importance de cette crise, mais nous pouvons nous demander si ce déblocage aurait eu lieu si les média s'étaient contentés de parler de meurtres de femmes, meurtres qui auraient probablement été confondus avec avec les autres meurtres commis au Québec. Le recours au terme féminicide est beaucoup plus percutant, tant par sa parenté avec le terme génocide, il évoque une menace pesant sur l'ensemble des femmes du Québec, des femmes qui ne peuvent être menacées que par «les» hommes du Québec.  Alors que nous sommes en présence d'autant d'affaires distinctes. les voilà opportunément regroupées sous le vocable féminicide.

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