Wednesday, September 7, 2022

Les voisins gonflables


Les campagnes électorales peuvent s’avérer des exercices périlleux pour les partis politiques en lice.  Emportés par la compétition, ces derniers sont amenés à dévoiler leurs batteries, La campagne électorale actuellement en cours au Québec constitue une illustration de mon propos. Les formations en présence ont ainsi fait connaître à l’électorat leurs positions sur le nombre d’immigrants que le Québec devrait admettre dans le contexte de pénurie de main d’œuvre que connaîtrait le Québec.
Cette pénurie de main-d’oeuvre est-elle la seule explication à la surenchère à laquelle nous assistons actuellement. 




En tête du peloton, Québec solidaire (QS) et Gabriel Nadeau-Dubois (GND): «Le porte-parole de Québec Solidaire a fait cette déclaration lors d’une entrevue à RDI, à l’occasion de l’émission Cinq chefs, une élection, «Moi, je pense qu’entre 60 000 et 80 000 immigrants, immigrantes par année, ça ben du bon sens», a t-il affirmé» (GND ouvre la porte à 80 000 immigrants, Journal de Montréal, 4 septembre). GND prend la tête du peloton, mais de peu; Pour le Parti libéral du Québec, le Québec devrait accueillir 60 000 immigrants par année, pour la Coalition avenir Québec et le Pari conservateur du Québec, le chiffre magique est de 50 000. Dans cette guerre de «voisins gonflables», seul le Parti québécois semble vouloir «raison garder». Le Parti québécois et le chroniqueur Mathieu Bock-Côté (MBC), de ce dernier, il faut lire 35 000, sa chronique du 6 septembre. Il y écrit: « La question de l’immigration est probablement la plus importante pour notre avenir, et elle fut longtemps censurée. (Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre d’ou pouvait venir cette censure; la crainte de passer pour xénophobes ou pire pour racistes suffisait à inhiber la classe politique et journalistes. Il n’est  impossible de passer sous silence le rôle d’aiguillon joué par les organismes représentant le «milieu des affaires» ( Le milieu des affaires veut une  hausse de l’immigration, Le Devoir, 25 août 2022)NDA). Une position dominait politiquement : toujours plus! Les seuils n’étaient jamais assez élevés. C’est d’ailleurs position traité comme un dogme par le Parti libéral et Québec solidaire-sur les questions identitaires, nous ne sommes pas loin de partis jumeaux, de deux partis qui n’en font qu’un. On l’appellera le PLQS. Le PLQ en souhaite 70 000, et QS, entre 60 000 et 80 000. On appelle cela courir à la noyade démographique. La CAQ elle, fait semblant de vouloir baisser les seuils. Dans les faits, elle consent à l’immigration massive. Elle a adopté les seuils d’immigration fixés par le Parti libéral des années Charest et Couillard. Voyons-y de la soumission maquillée en pragmatisme. Le PQ vient de rompre avec ce consensus insensé en demandant de les ramener à 35 000. Bravo au PQ! Car  l’immigration massive est la cause première et principale, de l’anglicisation accélérée de Montréal et Laval.» ( 35 000, Journal de Montréal, 6 septembre).
Nos «voisins gonflables» ne sont pas en compétition pour savoir lequel des deux a le véhicule le plus luxueux ou le plus gros barbecue; ils jouent avec le sort et l’avenir de la nation québécoise.  




Nous les laissons méditer la conclusion de la chronique de MBC: «35 000! C’est encore beaucoup. Beaucoup trop, en fait À la fin des années 1990, quand  nos capacités d’intégration étaient bien plus élevées, nous en recevions moins de 30 000 par année.»

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