Quel vent souffle sur l’Europe? En moins d’une quinzaine, le Vieux Continent a vu les Démocrates de Suède (11 septembre) et les Fratelli d’Italia
(25 septembre) accéder au pouvoir dans leur pays respectifs. Il n’y a
pas eu de Marche sur Stockholm, pas plus qu’il n’y a eu de seconde
Marche sur Rome. Les deux victoires ont été acquises«à la régulière»
suite à des élections au suffrage universel. Pas de chemises noires non
plus, à Rome c’est le tailleur qui a triomphé, la blonde Giorgia Meloni
présidente des Fratelli d’Italia devrait prendre la tête du prochain gouvernement italien, Fratelli d’Italia
s’étant imposé comme la composante majoritaire de la coalition de
centre droite (Fratelli d’Italia et la Ligue de Matteo salvini ainsi que
Forza Italia de Silvio Berlusconi) que les électeurs italiens ont
plébiscité.
Comment
expliquer que des froides rives de la Baltique aux chauds rivages de la
Méditerranée, Suédois et Italiens à quelques jours d’intervalle
décident de porter au pouvoir des coalitions nationales conservatrices?
Faut-il conclure que les mêmes causes produisent les mêmes
conséquences? Peu importe les latitudes; Suédois et Italiens en ont-ils
soupé de l’immigration incontrôlée et de l’islamisation rampante de
l’Europe.
Les partis nationalistes conservateurs que sont les Démocrates de Suède et les Fratelli d’Italia rejoignent
la Hongrie d’Edmond Orban et le Pologne d’Andrzej Duda, sans oublier
les excellents scores électoraux du Rassemblement national en France.
Assistons-nous à une reconfiguration de l’Europe et à l’émergence d’une
Europe «éveillée». Nous le souhaitons, sans entretenir d’illusions la
coalition italienne compte dans ses rangs, outre Fratelli d’Italia, le Forza Italia
d’un personnage aussi déconsidéré que Silvio Berlusconi. « Silvio
Berlusconi s’est lui voulu rassurant sur l’orientation du prochain
gouvernement , promettant d’en «garantir le profil européen et
atlantiste» et soulignant «qu’un bon rapport avec nos alliés historiques
des États-Unis et des grands pays de l’UE est essentiel pour l’avenir
de l’Italie.( La victoire de Giorgia Meloni plonge l’Italie dans une ère
d’incertitude, La Presse, 26 septembre)» L’Italie demeurera donc étroitement inféodée aux intérêts américains.
Ce
qui inquiète la classe politique bruxelloise c’est moins la politique
extérieure de Giorgia Meloni que ses valeurs personnelles: «Elle avait
campagne sous la devise «Dieu, patrie, famille. Ces dernières années, la
leader de Fratelli d’Italia et future première ministre d’Italie a tenu
des propos qui inquiètent les défenseurs des droits des femmes et des
LBGT.» (Pourquoi les prises déposition de Giorgia Meloni sur
l’avortement et les LBGT inquiètent, France Radio, 26
septembre). Il y a mieux, « La présidente de Fratelli d’Italia se dit
très inquiète du déclin démographique enregistré par l’Italie. Le taux
de natalité était en 2022 de 1,24 enfant par femme, soit l’un des plus
bas de l’Union Européenne. Pour faire remonter ce chiffre, Giorgia veut
limiter le recours à l’IVG. « Nous ne toucherons pas à la loi sur
l’avortement, nous voulons juste que (les femmes) sachent qu’il y a
d’autres options. Mais dans un discours prononcé en Espagne devant des
militants du parti d’extrême droite Vox, la tonalité était bien
différente: «Oui à la culture de vie, non à celle de mort.»
Méritant
une médaille d’or dans la catégorie , «De quoi j’mèle», il faut saluer
la performance d’Elisabeth Borne, première ministre de France,
déclarant:«La France sera «attentive» au «respect des droits humains et
du droit de l’avortement en Italie», a affirmé ce matin Élisabeth Borne .
La première ministre réagissait après la victoire du parti
post-fasciste de Georgia Meloni dimanche lors des élections législatives
italiennes.
Avant
de conclure que Suède et Italie viennent de «virer à droite», gardons
en mémoire que dans les deux pays; la «droite» est représentée par une
coalition faisant une large place à des formations modérées. Nous avons
déjà mentionné les alliés de Fratelli d’Italia en déplorant la présence du Commandatore au sein de la nouvelle coalition gouvernementale. En Suède, les Démocrates de Suède accèdent
au pouvoir avec les partis Modéré (conservateurs), Chrétiens-Démocrates
et Libéraux. Il ne faut pas attendre de grands bouleversements de ces
«coalitions» Suédois et italiens seront peut-être gouvernés «moins à
gauche» ce qui ne veut pas nécessairement dire «plus à droite». L’Europe
s’éveille, mais le réveil est encore timide.
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