Tuesday, September 13, 2022

Faites ce que je dit, pas ce que je fais



L’ex-député et ex-ministre du Parti québécois, Lucien Lessard, prend la plume pour étriller Gilles Proulx: «Dans sa chronique du 1er septembre 2022, Gilles Proulx s’interrogeait sur le silence d’ex-péquistes influents qui sont maintenant silencieux. Il citait entre autres les Lucien Bouchard , Pauline Marois et Louise Harel, qui demeurent bouche cousue dans cette campagne, qui est si importante pour l’avenir du Québec si l’on considère notre langue et notre situation démographique au sein du Canada. […] on semble oublier quelquefois que le parti Québécoise pas commencé lors de l’élection de 1976. Il y a eu des gens qui se sont battus pour l’indépendance du Québec auparavant, et les sondages n’étaient pas toujours favorables. Rappelons quelques faits. Comme on oublie vite notre histoire, vous me permettrez de me présenter même si mon nom, n’a pas même notoriété quelles personnes nommées précédemment. En 1970, je fus le premier député du Parti Québécois déclaré élu par Radio-Canada dans l’actuelle circonscription de René-Lévesque, autrefois nommé Saguenay. Avec plus de 30%du vote, seuls 7 députés furent élus. Souvenons-nous des Camille Laurin, Robert Burns, Charles-HenriTremblay, Marcel Léger , Claude Charron et Guy Joron. En 1973, se sont joints à nous Marc André Bédard et Jacques-Yvan Morin, mais nous avions perdu Camille Laurin et Charles-Henri Tremblay. Si je rappelle ces faits, c’est pour qu’on se souvienne que le parti Québécois n’est pas venu de nulle part. L’indépendance d’un peuple se gagne avec des gens qui persévèrent dans leurs convictions et continuent de se battre.»(Pourquoi je voterai pour le PQ, Journal de Montréal, 9 septembre) 
 
Lucien Lessard

 
 
 Il faut saluer la fidélité de Lucien Lessard à ses camarades de cette première fournée de députés péquistes). Fidélité sélective, chez un homme qui se donne la peine d’écrire «c‘est pour qu’on se souvienne que le Parti Québécois n’est pas venu de nulle part…»
Il est regrettable que la petite cohorte des premiers élus péquistes de1976 semble agir aux yeux de Lucien Lessard comme un écran. L’idée d’indépendance nationale du Québec n’est pas sortie toute armée de la cuisse de René Lévesque. Le voile de l’oubli est malheureusement tombé sur Jules-Paul Tardivel, catholique ultramontain, auteur Pour la patrie, publié en 1895, roman, évoquant un Québec français et catholique indépendant.Le voile de l’oubli est aussi tombé sur l’Abbé Wilfrid Morin (auteur de Nos droits à l’indépendance politique, en 1938), sur Raymond Barbeau et son Alliance laurentienne, sur Marcel Chaput (auteur de Pourquoi je suis séparatiste et son Parti républicain du Québec. Il est vrai que, pour leur plus grand malheur, Barbeau et Chaput furent et sont tenus pour des hommes de Droite, même péché originel pour le Ralliement National.
 
Jules-Paul Tardivel

 
 
 Qui dans le Québec «laïc» de 2022 voudra s’inspirer d’un journaliste ultramontain comme Tardivel, d’un prêtre catholique comme l’abbé Morin. La même question se pose pour le patriarche de l’indépendantisme qu’est le chanoine Lionel Groulx. Encore un effort, Monsieur Lessard. Lucien Lessard oublie aussi Raoul Roy et son Action socialiste pour l’indépendance du Québec, de même, qu’il oublie un peu rapidement Pierre Bourgault et le Rassemblement pour l’indépendance nationale.Monsieur Lessard a une mémoire bien sélective.

No comments:

Post a Comment