L’ex-député
et ex-ministre du Parti québécois, Lucien Lessard, prend la plume pour
étriller Gilles Proulx: «Dans sa chronique du 1er septembre 2022, Gilles
Proulx s’interrogeait sur le silence d’ex-péquistes influents qui sont
maintenant silencieux. Il citait entre autres les Lucien Bouchard ,
Pauline Marois et Louise Harel, qui demeurent bouche cousue dans cette
campagne, qui est si importante pour l’avenir du Québec si l’on
considère notre langue et notre situation démographique au sein du
Canada. […] on semble oublier quelquefois que le parti Québécoise pas
commencé lors de l’élection de 1976. Il y a eu des gens qui se sont
battus pour l’indépendance du Québec auparavant, et les sondages
n’étaient pas toujours favorables. Rappelons quelques faits. Comme on
oublie vite notre histoire, vous me permettrez de me présenter même si
mon nom, n’a pas même notoriété quelles personnes nommées précédemment.
En 1970, je fus le premier député du Parti Québécois déclaré élu par
Radio-Canada dans l’actuelle circonscription de René-Lévesque, autrefois
nommé Saguenay. Avec plus de 30%du vote, seuls 7 députés furent élus.
Souvenons-nous des Camille Laurin, Robert Burns, Charles-HenriTremblay,
Marcel Léger , Claude Charron et Guy Joron. En 1973, se sont joints à
nous Marc André Bédard et Jacques-Yvan Morin, mais nous avions perdu
Camille Laurin et Charles-Henri Tremblay. Si je rappelle ces faits,
c’est pour qu’on se souvienne que le parti Québécois n’est pas venu de
nulle part. L’indépendance d’un peuple se gagne avec des gens qui
persévèrent dans leurs convictions et continuent de se battre.»(Pourquoi
je voterai pour le PQ, Journal de Montréal, 9
septembre)
Il faut saluer la fidélité de Lucien Lessard à ses camarades
de cette première fournée de députés péquistes). Fidélité sélective,
chez un homme qui se donne la peine d’écrire «c‘est pour qu’on se
souvienne que le Parti Québécois n’est pas venu de nulle part…»
Il
est regrettable que la petite cohorte des premiers élus péquistes
de1976 semble agir aux yeux de Lucien Lessard comme un écran. L’idée
d’indépendance nationale du Québec n’est pas sortie toute armée de la
cuisse de René Lévesque. Le voile de l’oubli est malheureusement tombé
sur Jules-Paul Tardivel, catholique ultramontain, auteur Pour la patrie,
publié en 1895, roman, évoquant un Québec français et catholique
indépendant.Le voile de l’oubli est aussi tombé sur l’Abbé Wilfrid Morin
(auteur de Nos droits à l’indépendance politique, en 1938), sur Raymond Barbeau et son Alliance laurentienne, sur Marcel Chaput (auteur de Pourquoi je suis séparatiste et
son Parti républicain du Québec. Il est vrai que, pour leur plus grand
malheur, Barbeau et Chaput furent et sont tenus pour des hommes de
Droite, même péché originel pour le Ralliement National.
Qui dans le
Québec «laïc» de 2022 voudra s’inspirer d’un journaliste ultramontain
comme Tardivel, d’un prêtre catholique comme l’abbé Morin. La même
question se pose pour le patriarche de l’indépendantisme qu’est le
chanoine Lionel Groulx. Encore un effort, Monsieur Lessard. Lucien
Lessard oublie aussi Raoul Roy et son Action socialiste pour
l’indépendance du Québec, de même, qu’il oublie un peu rapidement Pierre
Bourgault et le Rassemblement pour l’indépendance nationale.Monsieur
Lessard a une mémoire bien sélective.
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