Thursday, December 3, 2020

Prétexte et vrai coupable



L'histoire d'abord, depuis le début de la pandémie, l'Association des libraires du Québec  (ALQ) a organisé une activité baptisée «Lire en choeur», une activité sur Facebook Live. La vedette de l'une de ces capsules était François Legault, grand lecteur, M. Legault a notamment recommandé la lecture d'une dizaine d'ouvrages dont il a apprécié la lecture. Des livres de Marie Laberge, David Gaudreault, Dany Laferrière, Michel Jean, mais aussi un essai du chroniqueur Mathieu-Bock Côté [...]. « La vidéo de François Legault a suscité de nombreuses réactions «La vidéo de François Legault a suscitée nombreuses réactions au cours des derniers jours sur les réseaux sociaux et dans les médias», note l'ALQ dans son communiqué. Certains ont critiqué le fait d'avoir donné la parole à un politicien; d'autres que ce politicien ait recommandé un livre de M. Mathieu Bock-Côté. Des reproches ont été émis par rapport à la présence à «Lire en coeur» d'un homme qui ne reconnaît  pas le racisme systémique. C'est un mélange de tout cela qui a incité Mme Katherine Fafard (la directrice de l'association) à retirer la liste des recommandations de M. Legault-tout en laissant en ligne la vidéo de 30 minutes. Le geste a néanmoins été perçu comme une forme de censure, notamment par Mathieu Bock-Côté, qui parlait dimanche d'une «décision lunaire» de l'ALQ,» qui décide de censurer les suggestions de lecture [de M. Legault] parce qu'elle n'aime pas son propos sur le racisme systémique et ses recommandations de livres» (L'Association des libraires du Québec réintègre la liste de lecture de François Legault, Le Devoir, 30 novembre). 




Anecdotique, mais exemplaire, l'affaire illustre les progrès d'une censure qui s'avance vêtu des frusques des meilleures intentions, mais qui n'est toujours qu'une censure. Difficile de ne pas penser à l'affaire du mot en n de l'université d'Ottawa.  Le mot en n n'étant qu'un prétexte pour sanctionner Verushka Lieutenant-Duval qui a fait l'objet d'une suspension, il y a lieu de croire quelle  a saisi le message et qu'on ne la reprendra pas à contester les diktats de la pensée woke  en salle de cours. Pour le «Lire en coeur» de Francois Legault, le prétexte étant les «Lire en coeur» de François Legault, il est assez évident que François Legault n'est que le prétexte et que la vraie cible du retrait est Mathieu Bock-Côté, peut-être avec l'intention d'inciter son employeur (Québécor) à le convaincre de faire montre de plus de retenue dans ces chroniques. Mathieu Bock-Côté étant l'un des rares, sinon le seul, chroniqueur franchement à droite dans la presse québécoise, il y a quelques rats progressistes qui doivent ardemment souhaiter qu'il soit condamner au silence.  
À la lecture de la liste de François Legault; Frida , la reine des couleurs, Sophie Faucher, Cara Carmina (littérature jeunesse)
Kukum, Michel Jean
L'Empire du politiquement correct, Mathieu Bock-Côté 
La promesse de l'aube , Romain Gary
Le soleil des loutres, Marie-Christine Chartier
Les filles de Caleb, Arlette Cousture
Traverser la nuit, Marie Laberge
Une vie sans peur et sansregrets, Denise Bombardier 
Liste finalement peu originale et assez conformiste à l'exception justement de L'Empire du politiquement correct.




Une liste pour laquelle ils s'en est trouvé pour suggérer qu'il s'agissait peut-être plus de la liste de l'épouse de François Legault que de celle du Premier ministre. l'absence de livres d'histoire et d'essais politiques (à l'exception de L'empire du politiquement correct) frappe.

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