Thursday, December 5, 2019

De l'audace, encore de l'audace


Le gouvernement du Québec et la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) ont conclu une entente sur la rémunération des médecins spécialistes(entente avec les médecins spécialistes: Québec récupérera 500 millions par année, Radio-Canada, 15 novembre), il y a déjà un certain temps que ces sommes astronomiques n'étonnent plus les Québécois( les années Bolduc, Barrette ayant vu les médecins spécialistes québécois atteindre des sommets dans l'indécence. En attendant la prochaine ronde de négociations entre les spécialistes et le gouvernement québécois, le temps est peut-être venu, au-delà des négociations qui viennent de prendre fin, de chercher une solution permanente à ses négociations un peu absurdes entre une fédération qui représente d'abord des travailleurs supposément autonomes oeuvrant tous ou presque dans le cadre de la Régie de l'assurance maladie du Québec(RAMQ) (il y a très peu de médecins désaffilliés, la RAMQ a recours au terme « non-participants» pour les décrire), la plupart de ces médecins travaillent d'ailleurs dans les installations des établissements de santé publique.
Le gouvernement du Québec devrait adopter la solution qui s'impose dans ce contexte, passer au salariat des médecins et mettre un terme aux folles exigences de ces derniers, folles exigences satisfaites par les Yves Bolduc et Gaétan Barrette, s'empressant d'aller au-devant des caprices des médecins spécialistes. On ne voit pas pourquoi , la rémunération des médecins devrait demeurer régie par l'archaïque système de la rémunération à l'acte.  Il y a longtemps que la rémunération à l'acte par un poulet ou une livre de lard est affaire du passé. D'autres professionnels sont à l'emploi du gouvernement et vivent avec le salariat comme mode de rémunération. Ingénieurs, avocats et notaires du gouvernement fonctionnent dans ce cadre. Il est temps d'entrer dans le XIXe siècle. On voit mal, au nom de quel principe, les médecins feraient exception. Les Québécois ont sous les yeux l'exemple des dentistes qui agissent en véritables travailleurs autonomes avec leurs outils de travail et leurs cabinets, la même remarque s'appliquent aux optométristes. C'est au gouvernement par voie législative à assurer à la population qu'elle recevra les soins nécessaires, on peut penser ici au programme de soins optométriques pour les personnes de moins de dix-huit ans et dentaires pour celles de moins de dix ans. La santé publique est assurée et les optométristes et les dentistes y trouvent leur compte en étant assurés d'être rémunérés pour leur prestation de services.



Dans un milieu ou les autres travailleurs (infirmières,  inhalothérapeutes, physiotérapeutes, etc.) travaillent à salaire , pourquoi les médecins devraient-ils pouvoir encore «facturer à l'acte ». Les médecins sont de bien opportunistes professionnels, s'ils étaient cohérents avec leur credo « professionnel», ils devraient se désaffilier en masse de la RAMQ et se faire vraiment payer à l'acte par des patients faisant eux-mêmes affaire avec des assureurs privés ou non et acceptant l'idée que s'il ne sont pas payés , ils devront se présenter devant les tribunaux ou à la Cour des petites créances pour obtenir le règlement de leur travail.

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