Friday, December 20, 2019

Blanc bonnet bonnet blanc


Seuls ceux qui observent loin la scène politique de loin auront été surpris par l'annonce de l'intérêt de Jean Charest pour la direction du Parti conservateur du Canada(PCC). Les «virages de capot» de l'homme n'ont plus rien pour nous surprendre.  En 1998, il était passé sans état d'âme du Parti progressiste conservateur à la direction du Parti libéral du Québec(PLQ), pour «sauver le Canada».
Entendra-t-il encore cet appel à sauver le pays de ses divisions Est-Ouest, pour faire le chemin inverse.  Les conservateurs qui se sont offusqués de voir Andrew Scheer recourir à la caisse du PCC pour défrayer les coûts de la scolarité de ses enfants à Ottawa sont mieux de se préparer à se boucher le nez tout de suite, l'homme ne vient pas gratuitement, il avait fait le saut d'Ottawa à Québec en 1998 à condition de disposer d'un confortable parachute doré. Pour les partisans de Jean Charest, il faut souhaiter que les goussets du PCC soient très profonds. Les journalistes du ROC se passionneront pour l'histoire du «salaire» supplémentaire versé par le Parti libéral du Québec (PLQ) à Jean Charest alors même qu'il touchait déjà son salaire de premier ministre, une fois sur la piste, ils s'intéresseront aussi aux rumeurs voulant que le PLQ ait aussi remboursé une partie de l'hypothèque de la maison de Charest à Westmount (Parti libéral de Jean Charest: révélations troublantes sur une enquête inachevée, Journal de Montréal, 29 octobre). Pour un homme nouveau, Jean Charest a beaucoup de cadavres dans ses garde-robes. Il semble moins soucieux de servir, que de se servir. 



Contrairement à ce qu'affirment certains journalistes paresseux ou mal informés, Jean Charest n'a jamais dirigé le PCC, mais il a dirigé le Parti progressiste conservateur, un parti, certains s'en rappelleront qui ne fut jamais qu'une mauvaise copie du Parti libéral du Canada. Un parti capable de se donner comme chefs des personnages aussi faibles que Joe Clark ou Kim Campbell méritait les défaites qu'il a connu.
la rumeur de la candidature éventuelle de Jean Charest  a réjoui la presse québécoise: «Si la nouvelle est confirmée, il s'agirait d'une candidature remarquée à la succession d'Andrew Scheer. Elle répondrait notamment à plusieurs critères évoqués par certains élus et militants conservateurs du Québec, à savoir que l'on souhaite un chef bilingue, originaire de l'est du pays et en phase avec les enjeux sociaux qui ont nui à la formation politique durant la dernière campagne électorale (comprendre l'avortement, le mariage gay et le catholicisme d'Andrew Scheer, à ce chapitre, pas d'inquiétudes à y avoir, la seule religion que Jean Charest semble pratiquer est l'adoration du Veau d'Or).

Si les conservateurs pensent reprendre le pouvoir avec Jean Charest, c'est qu'ils sont bien naïfs. Que pensera l'électorat canadien de deux chefs issus du Québec, rien pour soulager le sentiment d'aliénation de l'Ouest. Les Canadiens sont intelligents et ils sauront choisir l'original, face à un bellâtre comme Justin Trudeau, Jean Charest et ses cheveux grisonnants et ses traits allourdis par l'âge ne fera pas le poids dans une ère de politique spectacle. Les journalistes du Canada anglais n'ignoreront pas longtemps les travaux de la Commission Charbonneau et les ratages de l'UPAC pour brosser des portraits peu flatteurs du nouveau chef conservateur. Avec Jean Charest, le PCC se choisirait d'abord un chef très intérimaire, à qui la suite, à Kim Campbell. plus largement, le passage éventuel de Jean Charest du PLQ au PCC montre bien que les grands partis, les partis de gouvernement en fait, sont interchangeables, leur alternance n'est qu'un trompe l'oeil. Les vrais dirigeants de nos sociétés, patrons de grandes entreprises, grands banquiers. etc. changent de marionnettes à l'occasion. mais ils conservent le contrôle en coulisse, Jean Charest n'est que l'une de ces marionnettes, plus vénales que les autres peut-être?

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