Le
30e anniversaire de la tuerie de Polytechnique a été fêté en grande
pompe. Remise de médailles de l'Assemblée nationale à certaines victimes
(La médaille de l'Assemblée nationale aux victimes de Polytechnique, Radio Canada,
5 décembre), illumination du ciel de Montréal, dévoilement d'une plaque
commémorative à Montréal. Quand l'évènement passera-t-il de la mémoire à
l'histoire et quand les familles des victimes visiblement satisfaites
d'être instrumentalisées accepteront-elles finalement de vivre deuil et
peine à l'abri des regards d'un public voyeur et de politiciens en mal
de soigner leur image et de s'acheter une conduite féministe.
En
attendant le 31e anniversaire de Polytechnique, l'année qui vient
pourrait-elle être utilisée à la réflexion, l'événement ne c'est
heureusement pas répété et il demeure isolé dans l'histoire des
relations hommes-femmes au Québec, Le temps est venu de tourner la page
et de considérer le geste de Marc Lépine ( Gamil Gharbi) non pas comme
un geste politique, mais pour ce qu'il est, un geste relevant de la
psychiatrie criminelle. Une tuerie orchestrée par une « chance pour le
Québec».
Nous
sommes peut-être entrés cette année dans une nouvelle phase de la saga
Polytechnique, l'évènement a été reconnu cette année comme «anti
féministe». Tuerie dirigée contre les femmes certes, mais pourquoi tenir
à en faire un évènement anti féministe. Les féministes sont elles à ce
point des êtres d'exception qu'il faille les distinguer des «femmes».
Autre nouveauté, l'émergence du terme «féminicide», s'agit-il d'une
position de repli si l'effet Polytechnique devait un jour s'estomper.
Les «drames familiaux» ou «drames conjugaux »ne sont pas sur le point de
disparaître, les expressions elles vivent leurs dernières heures, ces
drames n'ont en effet rien de familial ou de conjugal. Le terme de
féminicide va probablement s'imposer rapidement d'autant plus que les
féministes françaises, Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat chargée de
l'Égalité femmes-hommes, dans le gouvernement Macron, en tête,
s'efforcent de l'imposer dans le débat Outre Atlantique. Démarche qui
trouve un écho ici dans les propos d'une Manon Massé: «Je me souviens de
ces deux petits mots qu'on ne dit qu'une fois:»Plus jamais». Nous
l'avons dit la main sur le coeur en espérant, en priant à dire vrai.
Puis nous l'avons répété encore et encore. « Plus jamais » sauf les 1005
femmes assassinées entre 1997 et 2005 sauf les milliers de femmes
autochtones disparues sans faire de bruit . «Plus jamais» sauf les 12
femmes tuées par leur conjoint ou leur ex au cours de la dernière année,
une par mois comme à toutes les années a tristement rappelé Mme Massé.
(La médaille de l'assemblée nationale aux victimes de Polytechnique, Radio Canada,
5 décembre). Seul parallèle à faire entre Polytechnique et les «drames
conjugaux ou familiaux», ils sont peu susceptibles de se répéter.
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