Wednesday, August 21, 2019

La fin de la récréation, même pas.


La Cour d'appel du Québec (CAQ) vient de trancher, un enfant ne peut avoir plus de deux parents: « Pas plus de deux parents par enfant, confirme la Cour d'appel, La Presse, 20 août). La CAQ a rendu ce jugement dans l'une de ces affaires dont notre époque est malheureusement trop prodigue.  « Au printemps 2018, le juge Gary Morrison s'était penché sur la situation d'un enfant conçu « coopérativement » par un couple de lesbiennes et un homme trouvé sur Internet. Les trois individus avaient signé une entente qui prévoyait qu'ils l'élèveraient conjointement . Le nom des deux femmes, dont l'une avait accouché, a été inscrit sur l'acte de naissance. » Le couple a éclaté, mais les trois individus continuaient de prendre soin de la fillette, maintenant âgée de 4 ou 5 ans. Toutefois, le père biologique souhaitait maintenant être inscrit sur l'acte de naissance. Le juge Morrison a dû à contrecoeur expulser la mère non biologique de l'acte afin de faire de la place pour lui. La loi devrait reconnaître que l'enfant a effectivement trois parents, selon le magistrat. parce que l'impossibilité actuelle «pose problème eu égard à la réalité sociale d'aujourd'hui. Il a appelé les élus à se pencher sur cette question. Il faut souhaiter que les élus demeurent sourds à l'appel du juge Morrison et qu'ils ne succombent pas à cet appel à la « triparentalité ». Heureusement la Cour d'appel ferme la porte à cette hypothèse: «Dans une décision datée de vendredi dernier, le juge de la Cour d'appel Nicholas Kasirer a confirmé la conclusion du juge Morrison, tout en se gardant  bien de formuler la même proposition de changement.  Le juge Kasirer,  après un raisonnement complexe sur le plan technique, a toutefois décidé que c'étaient des deux membres de l'ex-couple lesbien qui devaient être considérés comme parents sur l'acte de naissance. Leur projet d'avoir un enfant existait avant qu'elles rencontrent l'homme qui les a aidées. L'entente qu'ils ont tous les trois signée concernait essentiellement la vie de l'enfant, pas sa filiation, a-t-il tranché. Alain Roy , professeur de droit de la famille à l'Université de Montréal a agi comme consultant pour l'homme qui a obtenu l'inscription de son nom sur l'acte de naissance en première instance, puis a perdu devant la Cour d'appel. C'est un argument qui démontre encore une fois les carences du droit «, a dit Me Roy en entrevue. »C'est dommage qu'on soit obligé de mettre un parent de l'enfant de côté alors que la réalité de l'enfant , c'est qu'il a trois parents.[...] les projets parentaux à trois, ça existe. on ne peut le nier». Nous ne jouerons pas l'autruche, des lesbiennes débrouillardes ont depuis longtemps trouvé des moyens « originaux» d'accéder à la maternité de concevoir « coopérativement » des enfants , cela ne signifie pas pour autant q'elles vont constituer des familles. Le jugement de la Cour d'appel  et important alors que la France est plongée dans un vif débat sur la Gestation pour autrui (GPA) et la procréation médicale assistée (PMA). Débat qui tôt ou tard débarquera chez nous, nous en avons eu un avant-goût avec l'idée d'autoriser la rémunération des mères porteuses, idée lancée par le député libéral Anthony Housefather.  
 
 
 
Nous ne sommes pas en mesure de présumer de la qualité de l'enseignement de Me Roy, mais nous savons que ses idées « avancées » sont au diapason d'une époque déboussolée. Me Roy est plus du genre à parler de projet parental que de famille. Me Roy a certes droit à son opinion, mais il semble plus soucieux du bien-être des animaux de rodéo que de la santé et de l'équilibre des enfants(Rodéos: des images qui montrent « clairement » une violation de la loi, La Presse,11 avril 2018 ). Le jugement de la CAQ signifie-t-il pour autant la fin de cette triste histoire, n'oublions pas que la Cour Suprême du Canada peut encore renverser le jugement de la CAQ et rétablir le père dans ses « droits ».

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