L'auteure compositrice interprète,
Safia Nolin a participé à un vidéo ou elle apparaît nue. Le grand public
est peu familier avec l'oeuvre de Madame Nolin (le grand public est
probablement plus familier avec les provocations
de cette dernière, le destin de Safia Nolin est probablement de finir
en note en bas de page, dans une histoire de la chanson québécoise), son
oeuvre jouit d'une diffusion confidentielle, qu'importe, elle jouit
visiblement de la cote d'amour de Radio-Canada
et des média qui prétendent définir ce que le public québécois doit
aimer et consommer, plus diseuse que véritablement chanteuse. Tous les
goûts sont dit-on dans la nature. Madame Nolin est consciente qu'elle
n'est pas Marylin Monroe. Dans cette vidéo .
Lesbian Break-up song , Safia Nolin apparaît entourée de femmes
nues, des femmes plus proche de l'esthétique des vierges paléolithiques
et de la Vénus de Willen dorf que de Grace Kelly, plus près de nous,
nous pourrions évoquer les sujets de
Fernando Botero.
On peut certes souhaiter que notre
société ne juge pas les gens sur leur apparence (ce que je suis en train
de faire) sans toutefois adhérer au vent de « diversité corporelle »
qui souffle sur nos sociétés. Ce n'est
après tout qu'un diversité de plus pour dynamiter les normes sociales.
La diversité de genre entend faire oublier le fait qu'il y des hommes et
des femmes qui nonobstant leurs physiologies considère appartenir à
l'autre genre et nous imposer la conviction
que l'identité de genre est une construction, étape ultime de
l'individualisme, chacun peut se reconstruire et prétendre être ce qu'il
souhaite être quelquefois pour satisfaire une psyché troublée. La
diversité corporelle peut apparaître moins subversive car
elle ne vise pas à abattre les identités masculine ou féminine. Elle
n'en est pas moins subversive, individualiste comme l'identité de genre
elle conduit ceux qui y adhère à se considérer comme uniques et non
réductibles aux canons de la beauté, jetant aux
orties le statuaire grec ou celui de la Renaissance italienne et à
travers ce geste la quête de beauté de la civilisation occidentale
depuis l'Antiquité. Une quête poursuivie par l'Occident chrétien, la
sainteté y étant rarement associée à la laideur. Cette
fuite en avant dans la « diversité corporelle» est un véritable, chacun
pour soi pour le plus grand bonheur des chirurgiens esthétiques et des
centres de conditionnement physique, Chacun est appelé à devenir sa
propre norme esthétique. Safia Nolin déclare
en effet: «J'ai envie d'être la seule juge de mon image, de me foutre
de ce que les autres pensent.Et c'est l'ADISQ qui m'a donné ce « kick »
là » (Safia Nolin aborde se dénude dans son dernierclip,
La Presse, 13juillet ). À ceux qui douteraient du caractère
métapolitique de l'initiative, nous rappelons les réactions de certaines
de nos femmes politiques à l'initiative, Catherine Dorion de Québec
solidaire et Hélène David du Parti libéral
du Québec ne s'y sont pas trompées; la première a invité les abonnés de
son compte Facebook à visionner le vidéoclip sur Facebook:" C'est doux.
Audacieux. Et tellement fort ».
« La député libérale et ex-ministre de
Culture, Hélène David, a également tenu à féliciter Safia Nolin. « C'est
un clip empreint de sensibilité, de beauté et de vérité. Message
magnifique pour notre société. Je vous
invite à apprécier ces images comme elles ont été créées, dans le
respect et l'ouverture ! » a-t-écrit sur Twitter ».(Safia Nolin se
dénude dans son dernier clip,
La Presse, 13 août). Nous sommes dans ce culte de la diversité
qui pour les historiens du futur sera la marque de notre époque. Le
vidéoclip de Safia Nolin a suscité une agitation médiatique qui va bien
au-delà de son intérêt. Le chroniqueur
du Journal de Montréal, Steve E. Fortin, écrit: « Quand Safia
Nolin révèle son corps, c'est la grossièreté des bornés qui est mise à
nu. Safia Nolin fait scandale. Elle a osé se mettre à nu. Et pourtant
c'est son droit le plus strict. Que cela
plaise aux curés de la rectitude ou non.» (Ça vous dérange? pas moi
Le Journal de Montréal, 14août), Grâce à Steve E. Fortin, je sais
désormais à quel camp j'appartiens. son texte est une intéressante pièce
de littérature journalistique. il est en effet consacré à l'évocation
de Raoul Duguay, du poète Denis Vanier et de
la contre-culture des années 1970. Qui vit dans le passé?
Sophie Durocher se penche aussi sur
l'incident, adepte de la facilité, elle en tient pour la thèse de la
provocation (Sofia Nolin et la vérité toute nue,
Le Journal de Montréal, 14 août) .
L'adhésion d'une société à des types
physiques idéaux fait partie du mécanisme normal de représentation
d'elle-même, La « diversité corporelle » doit être tenue pour une forme
d'anarchie et d'inutile valorisation des
marges. Il nous faut trouver nos idéaux physiques, sans la pression de
média de masse et de leurs produits de consommation; nous sommes tout de
même quelques millions au Québec, hommes ou femmes entre Hubert Lenoir
et Arnold Schwarzenneger, entre Safia Nolin
et Pamela Anderson.
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