Thursday, August 15, 2019

La diversité corporelle, danger!


L'auteure compositrice interprète, Safia Nolin a participé à un vidéo ou elle apparaît nue. Le grand public est peu familier avec l'oeuvre de Madame Nolin (le grand public est probablement plus familier avec les provocations de cette dernière, le destin de Safia Nolin est probablement de finir en note en bas de page, dans une histoire de la chanson québécoise), son oeuvre jouit d'une diffusion confidentielle, qu'importe, elle jouit visiblement de la cote d'amour de Radio-Canada et des média qui prétendent définir ce que le public québécois doit aimer et consommer, plus diseuse que véritablement chanteuse. Tous les goûts sont dit-on dans la nature. Madame Nolin est consciente qu'elle n'est pas Marylin Monroe. Dans cette vidéo . Lesbian Break-up song , Safia Nolin apparaît entourée de femmes nues, des femmes plus proche de l'esthétique des vierges paléolithiques et de la Vénus de Willen dorf que de Grace Kelly, plus près de nous, nous pourrions évoquer les sujets de Fernando Botero.  
 

 
 
On peut certes souhaiter que notre société ne juge pas les gens sur leur apparence (ce que je suis en train de faire) sans toutefois adhérer au vent de « diversité corporelle » qui souffle sur nos sociétés. Ce n'est après tout qu'un diversité de plus pour dynamiter les normes sociales. La diversité de genre entend faire oublier le fait qu'il y des hommes et des femmes qui nonobstant leurs physiologies considère appartenir à l'autre genre et nous imposer la conviction que l'identité de genre est une construction, étape ultime de l'individualisme, chacun peut se reconstruire et prétendre être ce qu'il souhaite être quelquefois pour satisfaire une psyché troublée. La diversité corporelle peut apparaître moins subversive car elle ne vise pas à abattre les identités masculine ou féminine. Elle n'en est pas moins subversive, individualiste comme l'identité de genre elle conduit ceux qui y adhère à se considérer comme uniques et non réductibles aux canons de la beauté, jetant aux orties le statuaire grec ou celui de la Renaissance italienne et à travers ce geste la quête de beauté de la civilisation occidentale depuis l'Antiquité. Une quête poursuivie par l'Occident chrétien, la sainteté y étant rarement associée à la laideur. Cette fuite en avant dans la « diversité corporelle» est un véritable, chacun pour soi pour le plus grand bonheur des chirurgiens esthétiques et des centres de conditionnement physique, Chacun  est appelé à devenir sa propre norme esthétique. Safia Nolin déclare en effet: «J'ai envie d'être la seule juge de mon image, de me foutre de ce que les autres pensent.Et c'est l'ADISQ qui m'a donné ce « kick » là » (Safia Nolin aborde se dénude dans son dernierclip, La Presse, 13juillet ). À ceux qui douteraient du caractère métapolitique de l'initiative, nous rappelons les réactions de certaines de nos femmes politiques à l'initiative, Catherine Dorion de Québec solidaire et Hélène David du Parti libéral du Québec ne s'y sont pas trompées; la première a invité les abonnés de son compte Facebook à visionner le vidéoclip sur Facebook:" C'est doux. Audacieux. Et tellement fort ». 
« La député libérale et ex-ministre de Culture, Hélène David, a également tenu à féliciter Safia Nolin. « C'est un clip empreint de sensibilité, de beauté et de vérité.  Message magnifique pour notre société. Je vous invite à apprécier ces images comme elles ont été créées, dans le respect et l'ouverture ! » a-t-écrit sur Twitter ».(Safia Nolin se dénude dans son dernier clip, La Presse, 13 août).  Nous sommes dans ce culte de la diversité qui pour les historiens du futur sera la marque de notre époque. Le vidéoclip de Safia Nolin a suscité une agitation médiatique qui va bien au-delà de son intérêt. Le chroniqueur du Journal de Montréal, Steve E. Fortin, écrit: « Quand Safia Nolin révèle son corps, c'est la grossièreté des bornés qui est mise à nu. Safia Nolin fait scandale. Elle a osé se mettre à nu. Et pourtant c'est son droit le plus strict. Que cela plaise aux curés de la rectitude ou non.» (Ça vous dérange? pas moi Le Journal de Montréal, 14août), Grâce à Steve E. Fortin, je sais désormais à quel camp j'appartiens. son texte est une intéressante pièce de littérature journalistique. il est en effet consacré à l'évocation de Raoul Duguay, du poète Denis Vanier et de la contre-culture des années 1970. Qui vit dans le passé?

Sophie Durocher se penche aussi sur l'incident, adepte de la facilité, elle en tient pour la thèse de la provocation (Sofia Nolin et la vérité toute nue, Le Journal de Montréal, 14 août) . 

L'adhésion d'une société à des types  physiques idéaux fait partie du mécanisme normal de représentation d'elle-même, La « diversité corporelle » doit être tenue pour une forme d'anarchie et d'inutile valorisation des marges. Il nous faut trouver nos idéaux physiques, sans la pression de média de masse et de leurs produits de consommation; nous sommes tout de même quelques millions au Québec, hommes ou femmes entre Hubert Lenoir et Arnold Schwarzenneger, entre Safia Nolin et Pamela Anderson.

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