Monday, August 26, 2019

Au-dessus de tout soupçon



Les quotidiens du week end des 23, 24 et 25 août ont fait un large écho à l'agression «homophobe » dont aurait été victime le designer Markantoine Lynch-Boisvert battu alors qu'il se trouvait dans un bar de La Malbaie, avec son «fiancé» (Battus parce qu'ils sont gais, Journal de Montréal, 24 août ).  Nous utilisons les guillemets car l'incident fait encore l'objet d'une enquête policière. La rixe en question est donc présentée comme « homophobe » par la victime, combien y a-t-il de ces rixes à travers le Québec chaque week end, des dizaines, pourquoi la presse doit-elle s'intéresser à cet incident en particulier, la presse doit s'intéresser à cet incident car il serait « homophobe» et qu'il serait de mauvais ton d'insulter le lobby en n'accordant pas une importance suffisante à l'incident importance suffisante et couverture significative.  On doit admirer les ficelles journalistiques à l'oeuvre, Markantoine est probablement connu dans un milieu restreint, mais influent: « Je ne peux pas croire à la haine, à la connerie à la méchanceté, a écrit sur Facebook l'actrice et amie de Lynch-Boisvert , Catherine Brunet, Le travail doit continuer. On doit prendre les armes. Les armes d'amour, d'éducation, d'ouverture.» Laissons à Madame Brunet ses excès de langage, dans de telles circonstances une comédienne ne saurait faire dans la mesure et il lui faut probablement dramatiser l'évènement pour le faire comprendre aux quidams que nous sommes. Difficile de parler de la véritable popularité des vêtements désignés par Mark-Antoine(son site web parle de High Fashion), qu'importe, une comédienne active à la télévision, le connaît, le voilà introduit dans le Landerneau médiatico-artistique et de, ce fait, élevé au rang de « personnalité ». L'incident n'est pas passé inaperçu, il a été rapidement mis à profit par le lobby. Sautant sur l'occasion, le président de Fierté Montréal, Jean-Sébastien Boudreault, qui n'a vu les feux des média se tourner vers lui depuis le week end dernier (le weekend de la marche de Fierté Montréal), probablement en manque de micros et de projecteurs, s'est fendu d'une déclaration qui fera date: »Ce ne sont pas seulement des voies de fait, mais c'est un crime haineux, car il y a de la haine derrière ça », se désole-t-il, L'hypothèse d'une querelle entre clients un peu avinés dans un bar et des remarques inappropriées est probablement trop simple pour J.-B. Boudreault. Petit rappel, l'enquête est toujours en cours. 
« Julie Dubois, la directrice de l'alliance Arc-en-ciel de Québec a dénoncé l'épisode « cruel et barbare » rapporté par M.Lynch-Boisvert . Cette agression alléguée survient une semaine après la fierté de Montréal quelques jours avant le lancement la Fête Arc-en-ciel dans la capitale nationale « on entend souvent des gens qui demandent pourquoi les évènements sont nécessaires en 2019, et là on en a la preuve.Il y a encore de la défense des droits à faire, il faut continuer de lutter », a commenté Mme Dubois au Devoir.» Difficile dans ce cas, de ne pas penser à une autre communauté qui elle aussi réagit au quart de tour de tour et n'hésite pas à crier au scandale lorsque l'un de ses membres se fait marcher sur les pieds. 
 
 
 
Pour rassurer Jean-Sébastien Boudreault et lui démontrer que nous ne sommes pas face à un simple fait-divers, les réactions de la classe politique devraient le satisfaire: «Un geste inacceptable et révoltant qui n'a pas sa place au Québec » a écrit le premier ministre François Legault sur son compte Tweeter. (La classe politique dénonce l'attaque contre le designer Markantoine, La Presse, 25 août) Quelqu'un de l'entourage de François Legault pourrait-il lui dire que cette expression est malheureuse. Malheureuse parce qu'elle sous-entend que de tels gestes seraient acceptables ailleurs qu'au Québec.François Legault a, pour reprendre l'expression populaire, « mis le doigt dans le tordeur » le weekend dernier en se présentant à la  marche de Fierté Montréal, il lui sera maintenant difficile de faire marche arrière et au gré des incidents « homophobes » de donner à chaque fois des gages.  
Ne tenant pas a être en reste, «La mairesse de Montréal  a exprimé son indignation sur les réseaux sociaux. »De tout coeur avec@MARKANTOINEMTL et son amoureux qui ont été attaqués à La Malbaie pour avoir été eux-mêmes. Triste et inquiétant de constater de tels gestes homophobes. Voilà pourquoi il faut continuer de sensibiliser , éduquer et condamner de tels comportements » a-t-elle commenté. L'idée n'est pas venue à Mme plante, qu'ils ont peut-être «été trop eux-mêmes parmi des clients avinés » et que cela n'a peut-être pas plu. Faut-il comprendre du message de Mme Plante qui précise comme si cela était nécessaire qu,ils ont été attaqués dans La Malbaie, sous-entendu, ils n'auraient pas été attaqués dans le village gay.  L'attaque a eu lieuses déroulée à des lieux du Village gay, dans le Québec profond que les Montréalais aiment tant opposer au Montréal évolué, multiculturel, pour un peu Me plante nous dirait qu'il ont couru après leur malheur et qu'il aurait mieux valu finalement qu'ils demeurent à Montréal.  

Samedi, la ministre fédérale du Tourisme, Mélanie Joly, avait écrit que l'agression était « complètement  inacceptable , Ces actes d'homophobie n'ont pas leur place ici chez nous.  Mes pensées sont avec vous deux. » Voir, plus haut, le commentaire sur la déclaration de François, il est vrai que dans ce cas, il ne s'agit que de Mélanie Joly. Mme Joly qui , pour emprunter un expression à Manon Massé, n'a jamais  été le Pogo le plus dégelé de la boîte.

On pourra demeurer surpris et déçu devant cette unanimité de la classe politique, il faut des mois sinon des années pour en arriver à un accord sur le tramway de Québec. Les pourparlers pour la future ligne rose du métro de Montréal sont toujours en cours et ils ne semblent pas sur le point d'aboutir.  Devant cette belle et rare unanimité qui émerge en quelques heures , faut-il parler d'»arc-en-ciel constitutionnel»pour une communauté visiblement parfaite et au-dessus de tout soupçon. 
Communauté parfaite, mais surtout communauté constituée de DINK (les fameux Double Income No kids qui peuvent voyager facilement). Probablement peu soucieuse d'effrayer le tourisme gay-friendly: « Tout acte de violence à la Malbaie, selon moi et les citoyens que je représente, est déplorable , que ce soit envers un gai, une lesbienne ou tout autre LBGT «  a fait savoir le maire de la municipalité de 8200 résidents, Michel Couturier. »( La Malbaie se dissocie de l'attaque homophobe , Journal de Montréal, 25 août), circulez, il n'y a rien à voir, Nous sommes ouverts, Business pas usual.  

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