Tuesday, March 12, 2019

Le chien dans le jeu de quilles


Son élection a d'abord de quoi surprendre dans l'Amérique de Donald Trump. Ilhan Omar est un véritable Ovni sur la scène politique américaine, l'élue démocrate du Minnesota est en effet l'une des deux femmes musulmanes à avoir été élu à la Chambre des représentants aux récentes élections de mi-mandat, l'autre étant Rashida Tlaib, démocrate du Michigan. L'élection de ces deux femmes démontrent l'évolution démographique de certains États américains. Ilhan Omar affirme sa différence en siégeant foulard islamique sur la tête. Son entrée en fonction a fait l'objet de débats. Quelle est la valeur de son serment de représentante sur la Constitution, quelle sera sa loyauté à cette Constitution, ses opposants les plus convaincus allant jusqu'à rappeler l'autorisation faite par la taqqiya  aux musulmans de prêter de faux serments à des Infidèles pour faire avancer la cause de l'Islam. La jeune élue n'a pas tardé à se faire remarquer.



Quelques semaines après son entrée en fonction, elle a, a deux occasions créées des polémiques qui ont secoué la classe politique américaine. Première salve, elle a affirmé que le puissant American Israel Political Action Comitee (AIPAC) finançait les responsables politiques américains pour être pro-Israël, pour Eliot Engel, président démocrate de la puissante commission des affaires étrangères de la chambre des représentants, cette déclaration s'inspire «d'une réthorique antisémite sur l'»argent juif» », deuxième salve, Ilhan Omar a affirmé que les militants pro-Israël « prônent l'allégeance à un pays étranger». Cette fois, l'élue démocrate a été accusé faire appel à la vieille réthorique de la « double loyauté » des Juifs et de leur absence de loyauté à l'égard de leurs pays d'accueil. Les propos d'Ilhan Omar rappellent curieusement les propos tenus il y a plusieurs années par le paléoconservateur Pat Buchanan polémiquant alors avec les néoconservateurs et qui affirmait que « le Congrès des États-Unis est un territoire occupé par Israël». Il faut ajouter que Ilhan Omar et Rashida Tlaib supportent le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) appelant entre autres à l'évacuations territoires palestiniens occupés par Israël.

Les déclarations d'Ilhan Omar ont causée une certaine commotion au sein du parti démocrate.  Nancy Pelosi, Le leader du parti à la Chambre des Représentants a fait adopter une résolution condamnant la «haine» , résolution jugée insuffisante par les républicains car elle ne condamne pas nommément Ilhan Omar et qu'elle ne prévoit aucune sanction à l'égard de cette dernière.  
Il aurait été étonnant que Donald Trump ne prenne pas position dans cette polémique. il n'a pas tardé à accuser le parti démocrate d'être devenu « anti-juifs»("Donald Trump accuse le parti démocrate d'être devenus «anti-juifs», Le Journal de Montréal, 8 mars), Ajoutant que les déclarations de Ilhan Omar sont une «honte ».  Difficile de savoir qui parle? Est-ce le président qui parle, le candidat à la réélection à l'élection présidentielles de 2020 ou l'homme? Le président américain le plus pro-Israël depuis la création d'Israël, a à son crédit: la promesse de transférer l'ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem, le retrait de l'Accord nucléaire iranien, le retrait américain du conseil des droits de l'homme l'ONU au motif du parti-pris anti-israélien de ce dernier, le blocage des fonds destinés à l'Autorité palestinienne jusqu'à ce que cette dernière accepte de reprendre les négociations avec Israël. Le candidat à la réélection à l'élection présidentielle de 2020. Le candidat n'ignore pas l'importance du vote juif dans des swing states comme l'État de New-York ou la Floride avec ses retraités juifs, à moins que se ne soit l'homme, dont la fille Ivanka s'est convertie au judaïsme et dont le gendre , Jared Kushner est présenté par la presse américaine comme un juif orthodoxe. Pour reprendre les propos de Pat Buchanan, il faut considérer que Donald Trump est à lui seul un territoire occupé par Israël. En accusant les démocrates d'être « anti-juifs» Donald Trump joue probablement sciemment sur l'ambiguïté entre antisionisme et antisémitisme. Les déclarations d'Ilhan Omar relève du premier. Dans sa volonté de dénoncer l'influence d'israël et du lobby pro-israélien aux États-Unis, Ilhan Omar en dépit de son foulard islamique se montre peut-être plus patriote américaine qu'un matamore comme Donald Trump.

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