Son élection a d'abord de quoi surprendre dans l'Amérique de Donald Trump.
Ilhan Omar est un véritable Ovni sur la scène politique américaine,
l'élue démocrate du Minnesota est en effet l'une des deux femmes
musulmanes à avoir été élu à la Chambre des représentants aux récentes
élections de mi-mandat, l'autre étant Rashida Tlaib,
démocrate du Michigan. L'élection de ces deux femmes démontrent
l'évolution démographique de certains États américains. Ilhan Omar
affirme sa différence en siégeant foulard islamique sur la tête. Son
entrée en fonction a fait l'objet de débats. Quelle est
la valeur de son serment de représentante sur la Constitution, quelle
sera sa loyauté à cette Constitution, ses opposants les plus convaincus
allant jusqu'à rappeler l'autorisation faite par la taqqiya aux
musulmans de prêter de faux serments à des Infidèles
pour faire avancer la cause de l'Islam. La jeune élue n'a pas tardé à
se faire remarquer.
Quelques semaines après son entrée en
fonction, elle a, a deux occasions créées des polémiques qui ont secoué
la classe politique américaine. Première salve, elle a affirmé que le
puissant
American Israel Political Action Comitee (AIPAC) finançait les
responsables politiques américains pour être pro-Israël, pour Eliot
Engel, président démocrate de la puissante commission des affaires
étrangères de la chambre des représentants,
cette déclaration s'inspire «d'une réthorique antisémite sur l'»argent
juif» », deuxième salve, Ilhan Omar a affirmé que les militants
pro-Israël « prônent l'allégeance à un pays étranger». Cette fois,
l'élue démocrate a été accusé faire appel à la vieille
réthorique de la « double loyauté » des Juifs et de leur absence de
loyauté à l'égard de leurs pays d'accueil. Les propos d'Ilhan Omar
rappellent curieusement les propos tenus il y a plusieurs années par le
paléoconservateur Pat Buchanan polémiquant alors
avec les néoconservateurs et qui affirmait que « le Congrès des
États-Unis est un territoire occupé par Israël». Il faut ajouter que
Ilhan Omar et Rashida Tlaib supportent le mouvement BDS (Boycott,
Désinvestissement, Sanctions) appelant entre autres à l'évacuations
territoires palestiniens occupés par Israël.
Les déclarations d'Ilhan Omar ont
causée une certaine commotion au sein du parti démocrate. Nancy Pelosi,
Le leader du parti à la Chambre des Représentants a fait adopter une
résolution condamnant la «haine» , résolution
jugée insuffisante par les républicains car elle ne condamne pas
nommément Ilhan Omar et qu'elle ne prévoit aucune sanction à l'égard de
cette dernière.
Il aurait été étonnant que Donald Trump
ne prenne pas position dans cette polémique. il n'a pas tardé à accuser
le parti démocrate d'être devenu « anti-juifs»("Donald Trump accuse le
parti démocrate d'être devenus «anti-juifs»,
Le Journal de Montréal, 8 mars), Ajoutant que les déclarations
de Ilhan Omar sont une «honte ». Difficile de savoir qui parle? Est-ce
le président qui parle, le candidat à la réélection à l'élection
présidentielles de 2020 ou l'homme? Le président
américain le plus pro-Israël depuis la création d'Israël, a à son
crédit: la promesse de transférer l'ambassade américaine de Tel Aviv à
Jérusalem, le retrait de l'Accord nucléaire iranien, le retrait
américain du conseil des droits de l'homme l'ONU au motif
du parti-pris anti-israélien de ce dernier, le blocage des fonds
destinés à l'Autorité palestinienne jusqu'à ce que cette dernière
accepte de reprendre les négociations avec Israël. Le candidat à la
réélection à l'élection présidentielle de 2020. Le candidat
n'ignore pas l'importance du vote juif dans des swing states
comme l'État de New-York ou la Floride avec ses retraités juifs, à moins
que se ne soit l'homme, dont la fille Ivanka s'est convertie au
judaïsme et dont le gendre , Jared Kushner
est présenté par la presse américaine comme un juif orthodoxe. Pour
reprendre les propos de Pat Buchanan, il faut considérer que Donald
Trump est à lui seul un territoire occupé par Israël. En accusant les
démocrates d'être « anti-juifs» Donald Trump joue
probablement sciemment sur l'ambiguïté entre antisionisme et
antisémitisme. Les déclarations d'Ilhan Omar relève du premier. Dans sa
volonté de dénoncer l'influence d'israël et du lobby pro-israélien aux
États-Unis, Ilhan Omar en dépit de son foulard islamique
se montre peut-être plus patriote américaine qu'un matamore comme
Donald Trump.
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