Le PQ a visiblement de la difficulté à
se remettre de la raclée subie au soir du 1er octobre. il cherche sa
voie entre Coalition Avenir Québec (CAQ) et Québec solidaire (QS), lePq à
de la difficulté à se positionner,
semblant considérer que les électeurs sont à la CAQ et le idées à QS.
Les manoeuvres de rapprochement de la période pré-électorale indiquaient
un « penchant » solidaire dans les hautes instances dirigeantes du PQ,
les yeux doux n'ont pas suffi, sentant probablement
des vents favorables se lever, QS a choisi d'aller seul à la bataille.
Le vote du 1er octobre incline plutôt à penser que les gros bataillons
de l'électorat québécois se trouvent désormais du côté de la Coalition.
Règle d'or en analyse électorale, cherchez
la base sociologique.
Quelle est la base sociologique du
Parti Québécois? Nous y reviendrons. Celle du parti libéral du Québec
est bien connue, anglophones et allophones en constituent les
principales troupes, troupes à laquelle il faut
ajouter un certain nombre d'électeurs francophones fédéralistes,
entrepreneurs et professionnels, un électorat que l'on imagine
volontiers fréquenter les Chambres de commerce. Cette base est solide,
dans la mesure ou elle repose moins sur des idées que sur
des intérêts. Le monolithisme de sa base sociologique permet au PLQ de
s'imposer contre des formations politiques à la base sociologique plus
instables. La durée et les succès du PLQ à travers l'histoire tiennent
moins à ces politiques qu'a la solidité de
cette base sociologique, elle lui a permis de survivre à l'Union
nationale pourtant dominante pendant plusieurs décennies. Passé au
tordeur de l'histoire, l'Union nationale et les Créditistes (l'Union
nationale avait une base sociologique fragile car elle
résultait initialement d'une coalition entre un parti conservateur
provincial victime de sa proximité avec les conservateurs fédéraux
(l'affaire Riel, puis la Crise de la Conscription de 1917) et les
réformistes de l'Action libérale nationale fragile, formation
originale et intéressante dans l'histoire du Québec, parti
d'individualités fortes (Paul Gouin, Oscar Drouin, Philippe Hamel,
Ernest Grégoire), mais trop jeune et insuffisamment enracinée en 1936.
Les succès de l'Union nationale tenaient aussi à la popularité
de Maurice Duplessis et à l'amitié de l'Église catholique (la crise de
l'Église suite à VaticanII, privait l'Union nationale d'un électorat qui
lui avait été fidèle jusque là. L'Union nationale est morte du
tassement de son électorat rural et du passage d'une
partie de son électorat nationaliste au PQ. Les Créditistes ont
traversé le ciel politique québécois tel un météorite. Plombé par
l'absence d'une véritable base sociologique. Son électorat
nationaliste-conservateur pouvant aussi aller à l'Union nationale
sans crise de conscience. L'éthérodoxie de la doctrine économique du
Crédit Social plombait aussi les créditistes, dirigés par de véritables
tribuns populaires, mais volontiers tentés par les effets de tribune,
dépourvu d'intellectuels organiques, Le Ralliement
créditiste n'était pas en mesure de se doter de l'armature
intellectuelle permettant à un parti de survivre et de convaincre.
Profitant de cette base sociologique monolithique, le PLQ était donc en
mesure de faire face à ces adversaires sans craindre l'effritement
de sa base électorale. Compte tenu du monolithisme de cette base
sociologique, il ne faut pas être grand clerc pour envisager une
victoire possible du PLQ sur la CAQ en 2022, d'autant plus les efforts
de renouvellement du PLQ suite à sa défaite n'indisposeront
visiblement pas sa base angloallophone, adossée à cette base, le PLQ a
de beaux jours devant lui, d'autant qu'aucun parti ne lui disputera sa
base angloallophone de crainte de s'aliéner à son tour sa base
francophone, Seul peut-être QS pourrait être tenté
de séduire les électeurs anglophones progressistes sans pour autant
risquer de s'aliéner son électorat francophone, malgré les velléités
indépendantistes de QS.
Pour Québec Solidaire (QS), il a été
facile et commode un temps de parler d'un électorat cantonné au Plateau
Mont-Royal Présenté sur un mode qui relevait de la caricature comme un
parti progressiste, mais surtout comme
un parti à la remorque de toutes les modes à la mode (climat,
alimentation, libéralisme sociétal (droits des homosexuels, théorie du
genre, ouverture à la «diversité» et à l'»inclusion»), la percée hors
Plateau de QS le 1er octobre montre que ses analyses
avaient tout faux, sauf à considérer que le libéralisme sociétal et les
autres idées de QS gagne des adeptes à travers le Québec, hypothèse
possible, mais peu séduisante pour la suite des choses. Le parti
Québécois (PQ) était lui le parti des enseignants
et des fonctionnaires syndiqués liés au développement de la fonction
publique suivant la Révolution tranquille.
La CAQ semble pouvoir compter sur
l'électorat du 450 et des banlieue de la troisième couronne,
banlieusards, jeunes familles, etc. La base sociologique de la CAQ est
encore mal connue et en raison de son apparition
récente, elle apparaît fragile, elle n'est pas encore cristallisée, il
faudra pour cela quelques scrutins victorieux pour coaguler le tout et
assurer une personnalité à la CAQ, le temps est donc encore propice pour
« plumer la volaille ». Pour récupérer la
clientèle nationaliste de la CAQ, le PQ doit donc se hâter.. Le PQ doit
donc agir de telle sorte que que cette clientèle composée de
nationalistes mous et d'identitaires
soft ne s'installe à demeure à la CAQ. Le parti Québécois doit
donc réfléchir à un programme qui lui assurera une nouvelle base
sociologique, il semble difficile de concilier les aspirations de
l'électorat du 450 de la CAQ avec les convictions
libérales sociétales de QS, le PQ devra choisir. Le nouvel électorat du
PQ devrait regrouper les souverainistes identitaires, et au delà de ces
souverainistes identitaires, tenter de retrouver l'»électorat bleu» qui
a permis la percée des conservateurs dans
la région de Québec (Chaudière-Appalaches, Rive sud de Québec)et en
Beauce et travailleurs syndiqués du secteur privé (construction, par
exemple)et finalement les identitaires
soft. C'est une partie de l'électorat de la CAQ qu'il faut
chercher à reconquérir. Plusieurs considèrent que le destin futur du PQ
s'il échoue dans cette tache sera celui de la lente agonie de l'Union
nationale (UN) après 1966. le PQ a plus
besoin d'une bonne base sociologique que d'un discours décomplexé ou
d'une refondation. Entretemps, le PQ peut s'illusionner avec l'idée que
Catherine Fournier et Jean-Martin Aussant amèneront de nouvelles
clientèles au PQ.
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