La
gent journalistique québécoise se passionne à l’heure actuelle pour la
question des «professeurs non qualifiés». Non-qualifiés parce qu’ils ne
détiendraient pas leur diplôme en pédagogie. la plupart de ces
enseignants ont en main un baccalauréat qui en mathématiques, qui en
histoire, qui en géographie. Mais, voilà sans le diplôme en pédagogie,
ils sont considérés comme «non-qualifiés». À mon souvenir, personne ne
m’a enseigné la pédagogie au secondaire, mais j’ai eu d’excellents
enseignants en français, en histoire et en géographie. Pour les
mathématiques, j’étais une cause perdue (pardonnez-moi, Monsieur
Trottier), idem en physique (pardonnez-moi Monsieur Dionne)!
Cette
question du diplôme en pédagogie m’apparaît comme l’exemple même du
genre de«faux problème» comme nous les affectionnons Québec. Ma mère,
enseignante au primaire dans les années 1950, avant son mariage, était
nantie d’un brevet A, ce qui était suffisant à l’époque pour accéder à
une salle de classe au primaire. Je n’ai jamais vérifié ces
équivalences, pour «parler moderne». pas de mention de collège, d’école
normale ou d’université. Ma mère fille de famille nombreuse (12 enfants)
avait eu droit comme ses soeurs au couvent et au pensionnat. Bonne
école visiblement car des années plus tard, c’est avec confiance que je
lui présentais mes travaux scolaires au secondaire pour qu’elle en
révise le français, il ne me serais pas venu à l’esprit de contester ses
avis!
Les
Français ont connu sous la IIIe République, les « hussards noirs». Nous
n’avons as eu d’«hussards noirs», nos «hussards noirs» ont été des
cohortes jeunes femmes, presque des adolescentes, investies de la tâche
de scolariser les villes et campagnes du Québec. Tâche menée tambour
battant sans «diplômes en pédagogie». les Américains parlent avec fierté
de leur Greatest generation, ces adolescentes armées de craies et d’un tableau noir font partie de notre Greatest generation.
Ces jeunes femmes, comme toutes les infirmières et bonnes soeurs
emportées par la laïcisation de la Révolution tranquille méritent que
l’on se souvienne d’elles.
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