Sunday, August 27, 2023

Faux problème

 



La gent journalistique québécoise se passionne à l’heure actuelle pour la question des «professeurs non qualifiés». Non-qualifiés parce qu’ils ne détiendraient pas  leur diplôme en pédagogie. la plupart de ces enseignants ont en main un baccalauréat qui en mathématiques, qui en histoire, qui en géographie. Mais, voilà sans le diplôme en pédagogie, ils sont considérés comme «non-qualifiés». À mon souvenir, personne ne m’a enseigné la pédagogie au secondaire, mais j’ai eu d’excellents enseignants en français, en histoire et en géographie. Pour les mathématiques, j’étais une cause perdue (pardonnez-moi, Monsieur Trottier), idem en physique (pardonnez-moi Monsieur Dionne)! 
Cette question du diplôme en pédagogie m’apparaît comme l’exemple même du genre de«faux problème» comme nous les affectionnons Québec. Ma mère, enseignante au primaire dans les années 1950, avant son mariage, était nantie d’un brevet A, ce qui était suffisant à l’époque pour accéder à une salle de classe au primaire. Je n’ai jamais vérifié ces équivalences, pour «parler moderne». pas de mention de collège, d’école normale ou d’université. Ma mère fille de famille nombreuse (12 enfants) avait eu droit comme ses soeurs au couvent et au pensionnat. Bonne école visiblement car des années plus tard, c’est avec confiance que je lui présentais mes travaux scolaires au secondaire pour qu’elle en révise le français, il ne me serais pas venu à l’esprit de contester ses avis! 
 
 


Les Français ont connu sous la IIIe République, les « hussards noirs». Nous n’avons as eu d’«hussards noirs», nos «hussards noirs» ont été des cohortes jeunes femmes, presque des adolescentes, investies de la tâche de scolariser les villes et campagnes du Québec. Tâche menée tambour battant sans «diplômes en pédagogie». les Américains parlent avec fierté de leur Greatest generation, ces adolescentes armées de craies et d’un tableau noir font partie de notre Greatest generation. Ces jeunes femmes, comme toutes les infirmières et bonnes soeurs emportées par la laïcisation de la Révolution tranquille méritent que l’on se souvienne d’elles.

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