Wednesday, August 30, 2023

Est-ce bien nécessaire?

 



J’ai devant les yeux à l’écran de mon ordinateur , la première page de l’édition électronique du Journal de Montréal. Figurant en bonne place sur cette première page du quotidien de la rue Frontenac, la photographie de Ianick Lamontagne et des deux fils jumeaux: Antoine et Tristan.  (Drame familial dans Lanaudière: le père souffrait d’une dépression sévère, selon une amie de la famille de la famille, Journal de Montréal, 27 août), «L’identité des jeunes victimes et du père qui a tué ses enfants avant de s’enlever la vie dans un terrible drame familial survenu à Notre-Dame des Prairies, dans Lanaudière, samedi après-midi, est maintenant connue. […] Ce sont les corps de Ianick Lamontagne, 46 ans, et de ses deux garçons, Antoine et Tristan, des jumeaux âgés de trois ans et demi. Interrogée par Le Journal, une amie de la famille, qui a choisi de garder l’anonymat, affirme que Ianick Lamontagne souffrait de dépression sévère depuis quelque temps déjà […]. Selon elle, le père de famille et son ex-conjointe étaient séparés depuis une certaine période. «Ce n’était pas tout blanc comme relation. Ils se sont souvent séparés, et après ils revenaient ensemble», a-t-elle souligné.» pour cette «amie de la famille» «anonyme» étalant sans pudeur aucune les crises vécue par de cette petite famille, je n’ai que deux mots, Fermes là, pour demeurer poli; ce qui me traverse l’esprit en réalité est: Ta yeule. Avec de telles «amies» pas besoin d’ennemies. 
 

 

L’évènement est suffisamment triste en soi sans qu’il soit nécessaire d’en remettre une couche. nous n’avons pas à supporter le défilé de voisins venant «témoigner» et trop heureux de savoir qu’ils verront leur photos dans le journal du lendemain ou, mieux, qu’ils «passeront». à la TiVi le soir même. Comme si ce défilé de «corneilles» ne suffisait pas, il faut aussi accepter la parade de Psys de tout poil. nous expliquant doctement ce qui s’est produit en ne manquant pas de nous exhorter à demander de l’aide si nous ressentons les premiers signes de détresse psychologique. Faut-il en conclure que les codes d’éthique et de déontologie des différentes corporations de Psys sont muettes sur cette question des interventions médiatiques.
 

 

Je n’ai pas besoin d’en savoir autant sur cette triste histoire, je vis très bien sans ces informations qui relèvent des «fait divers» et des «chiens écrasés». L’histoire est suffisamment triste sans qu’il soit nécessaire d’en rajouter. Cette hécatombe, laisse dans le deuil, la mère des deux garçonnets, comme il y lieu de croire que ces garçonnets avaient des grands -parents, eux aussi dans le deuil. Le seul respect de ces deuils ne commanderait-il pas que l’«amie de la famille» et la journaliste du Journal de Montréal (Audrey Robitaille) fassent montre d’un minimum de pudeur dans les circonstances. Loin de moi l’idée de lancer la pierre à Mme Robitaille, collaboratrice de l’empire Québécor, empire demeurant fidèle à la marque de commerce Québécor, une marque de commerce définie sur les fonds baptismaux de l’entreprise par son fondateur, Pierre Péladeau, inspirée par la presse populaire britannique. Le succès du Journal de Montréal s’est bâti sur un savant et vendeur mélange de faits divers et de sports. Ce qui est désolant, c’est que Le Journal de Montréal a depuis fait école. La consultation du site électronique du quotidien La Presse, est de la même eau, faisant la part belle à cette triste affaire de Notre-Dame-des-Prairies. Le quotidien montréalais présente lui aussi une photographie de Ianick Lamontagne serrant ses deux fils dans ses bras.

Nous ne sommes pas devant un cas d’exception de traitement d’un fait divers. Nous avons déjà été témoins de ce traitement dans les affaires Guy Turcotte et plus récemment dans celle des soeurs Carpentier (Romy et Norah) assassinées par leur père Matin Carpentier. Les pauvres victimes de ces drames méritent mieux que ce déplorable défilé de vautours se repaissant de leurs chairs.


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