J’ai devant les yeux à l’écran de mon ordinateur , la première page de l’édition électronique du Journal de Montréal.
Figurant en bonne place sur cette première page du quotidien de la rue
Frontenac, la photographie de Ianick Lamontagne et des deux fils
jumeaux: Antoine et Tristan. (Drame familial dans Lanaudière: le père
souffrait d’une dépression sévère, selon une amie de la famille de la
famille, Journal de Montréal, 27 août), «L’identité des
jeunes victimes et du père qui a tué ses enfants avant de s’enlever la
vie dans un terrible drame familial survenu à Notre-Dame des Prairies,
dans Lanaudière, samedi après-midi, est maintenant connue. […] Ce sont
les corps de Ianick Lamontagne, 46 ans, et de ses deux garçons, Antoine
et Tristan, des jumeaux âgés de trois ans et demi. Interrogée par Le Journal,
une amie de la famille, qui a choisi de garder l’anonymat, affirme que
Ianick Lamontagne souffrait de dépression sévère depuis quelque temps
déjà […]. Selon elle, le père de famille et son ex-conjointe étaient
séparés depuis une certaine période. «Ce n’était pas tout blanc comme
relation. Ils se sont souvent séparés, et après ils revenaient
ensemble», a-t-elle souligné.» pour cette «amie de la famille» «anonyme»
étalant sans pudeur aucune les crises vécue par de cette petite
famille, je n’ai que deux mots, Fermes là, pour demeurer poli; ce qui me
traverse l’esprit en réalité est: Ta yeule. Avec de telles «amies» pas
besoin d’ennemies.
L’évènement
est suffisamment triste en soi sans qu’il soit nécessaire d’en remettre
une couche. nous n’avons pas à supporter le défilé de voisins venant
«témoigner» et trop heureux de savoir qu’ils verront leur photos dans le
journal du lendemain ou, mieux, qu’ils «passeront». à la TiVi le soir
même. Comme si ce défilé de «corneilles» ne suffisait pas, il faut aussi
accepter la parade de Psys de tout poil. nous
expliquant doctement ce qui s’est produit en ne manquant pas de nous
exhorter à demander de l’aide si nous ressentons les premiers signes de
détresse psychologique. Faut-il en conclure que les codes d’éthique et
de déontologie des différentes corporations de Psys sont muettes sur cette question des interventions médiatiques.
Je
n’ai pas besoin d’en savoir autant sur cette triste histoire, je vis
très bien sans ces informations qui relèvent des «fait divers» et des
«chiens écrasés». L’histoire est suffisamment triste sans qu’il soit
nécessaire d’en rajouter. Cette hécatombe, laisse dans le deuil, la mère
des deux garçonnets, comme il y lieu de croire que ces garçonnets
avaient des grands -parents, eux aussi dans le deuil. Le seul respect de
ces deuils ne commanderait-il pas que l’«amie de la famille» et la
journaliste du Journal de Montréal (Audrey Robitaille)
fassent montre d’un minimum de pudeur dans les circonstances. Loin de
moi l’idée de lancer la pierre à Mme Robitaille, collaboratrice de
l’empire Québécor, empire demeurant fidèle à la marque de commerce
Québécor, une marque de commerce définie sur les fonds baptismaux de
l’entreprise par son fondateur, Pierre Péladeau, inspirée par la presse
populaire britannique. Le succès du Journal de Montréal s’est
bâti sur un savant et vendeur mélange de faits divers et de sports. Ce
qui est désolant, c’est que Le Journal de Montréal a depuis fait école.
La consultation du site électronique du quotidien La Presse, est de
la même eau, faisant la part belle à cette triste affaire de
Notre-Dame-des-Prairies. Le quotidien montréalais présente lui aussi une
photographie de Ianick Lamontagne serrant ses deux fils dans ses bras.
Nous
ne sommes pas devant un cas d’exception de traitement d’un fait divers.
Nous avons déjà été témoins de ce traitement dans les affaires Guy
Turcotte et plus récemment dans celle des soeurs Carpentier (Romy et
Norah) assassinées par leur père Matin Carpentier. Les pauvres victimes
de ces drames méritent mieux que ce déplorable défilé de vautours se
repaissant de leurs chairs.
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