Sunday, August 13, 2023

Doigt d’honneur ou bras d’honneur?



Lequel des deux Pierre Poilievre devrait-il choisir d’adresser aux diplomates étrangers qui veulent le voir préciser sa politique internationale. Ma préférence personnelle va au bras d’honneur, le doigt d’honneur ayant définitivement un côté juvénile et adolescent qui ne convient pas à un homme de l’âge de Pierre Poilievre. 
 

 
 
«Les ambassadeurs de plusieurs pays à Ottawa cherchent actuellement à discerner quelle serait la position d’un gouvernement fédéral dirigé par le Parti conservateur en matière de politique étrangère, alors que le chef de la formation, Pierre Poilievre, se fait discret sur la stratégie qu’il voudrait adopter sur la scène internationale en tant que premier ministre. Dans la capitale fédérale, de nombreux diplomates ont avoué qu’ils ne sont pas convaincus que les conservateurs maintiendraient les engagements pris par le gouvernement actuel en matière de lutte contre les changements climatiques de soutien envers l’Ukraine s’ils étaient portés au pouvoir. L’absence d’engagement ferme en ce qui concerne les accords climatiques du Canada préoccupe particulièrement les alliés européens, même si les libéraux n’ont pas tenu leurs promesses dans ce dossier.»(Poilievre doit préciser sa politique internationale, jugent des diplomates étrangers, Radio-Canada, 7 août)
Lorsque j’étais étudiant en Science politique, l’une des première chose que nous apprenions dans le cours de Relations internationales était que les diplomates étaient tenus à un devoir de réserve et que normalement, ils doivent s’abstenir de s’ingérer dans les affaires intérieures des pays hôtes. Mélanie Joly pourrait peut être rappeler ce principe de base aux «honorables» membres du corps diplomatiques souhaitant voir Pierre Poilievre «préciser sa pensée». Pierre Poilievre devrait pour sa part balancer un vigoureux et bien senti bras d’honneur à ces diplomates. Un homme qui aspire à devenir premier ministre du Canada ne se prêtera pas cet exercice qui serait une excellente façon de faire savoir au Corps diplomatique qu’il n’a pas de compte à lui rendre et que c’est aux Canadiens et aux Canadiens seulement qu’il a des comptes à rendre s’il a des comptes à rendre c’est aux Canadiens et aux Canadiens seulement. Des Canadiens qui souhaitent probablement être débarrassés  de la présence de la députée de University-Rosedale (i.e., Christya Freeland) notre pays cesse d’engloutir des sommes pharaoniques que nous ne reverrons jamais dans le puits sans fond qu’est la guerre en Ukraine. Au-delà de l’oubli de leur devoir de réserve, faut-il comprendre entre les lignes que les diplomates en poste au pays, lâche Justin Trudeau et pensent qu’il y a une carte Polievre à jouer! 
 
 
 
Pierre Poilievre n’est toutefois pas demeuré totalement muet sur ce qui pourrait constituer la politique internationale du Canada sous sa gouverne.«Depuis qu’il a pris les rênes du Parti conservateur, il y a près d’un an, M. Poilièvre a tout de même fait quelques promesses à certaines diasporas du pays, comme de mettre en placeur service de vols directs entre le Canada et Amritsar, ville de l’Inde qui est la capitale spirituelle de  communauté sikh.»(le journaliste de Radio-Canada écrit «certaines diasporas», nous lisons pour notre part, «certains électorats» notamment dans les grandes régions de Toronto et Vancouver, NDA). «Il s’est aussi distancié des positions du Parti libéral en s’engageant à être plus sévère envers certaines entités internationales. En tant que premier ministre , M. Poilievre compte entre autres officiellement le Corps des gardiens de la révolution islamique comme un groupe terroriste - une annonce qu’attend impatiemment la communauté iranienne au Canada; une annonce qui fera aussi plaisir à n’en pas douter à Tel Aviv et Washington, plus ça change plus c‘est pareil! Cependant, ils laissée grande partie du travail sur le dossier de la politique étrangère à certains ses députés les plus influents à la Chambre des communes. Son porte-parole en matière d’affaires étrangères , Michael Chong, a d’ailleurs souvent accusé les libéraux de ne pas avoir été assez fermes dans le dossier de l’ingérence.[…] Le porte-parole conservateur du Développement international, Garnett Genuis, a quant à lui mené la charge du Parti conservateur concernant l’élimination de l’esclavage dans les chaînes d’approvisionnement, mettant l’accent sur les allégations de mauvais traitements réservés aux Ouïgours en Chine. 
 

 
 
La cheffe adjointe de la formation, Melissa Lantsman, a récemment abordé certaines priorités des conservateurs en matière de politique étrangère. «Je veux une politique fondée sur une vision conservatrice. Une politique de démocratie, de liberté et d’état de droit, axée sur notre propre sécurité et sur ce que nous pouvons donner au monde - parce que nous avons beaucoup à donner», a-t-elle affirmé en mars lors d’un panel. L’air est connu, c’est sur cette chanson que des milliards de dollars canadiens pleuvent sur l’Ukraine. Pas besoin d’avoir l’oreille absolue pour comprendre que Melissa Lantsman et Mélanie Joly nous chantent la même chanson: «la vision conservatrice» de la première nous vaudra, si Pierre Poilievre est élu premier ministre un quatre ans  supplémentaires de vision libérale sauce Trudeau-Joly. Alors que les Canadiens sont peut-être nombreux à souhaiter une vision conservatrice pour la politique étrangère du Canada, une vision qui commencerait par une politique de Canada First.

No comments:

Post a Comment