Lequel
des deux Pierre Poilievre devrait-il choisir d’adresser aux diplomates
étrangers qui veulent le voir préciser sa politique internationale. Ma
préférence personnelle va au bras d’honneur, le doigt d’honneur ayant
définitivement un côté juvénile et adolescent qui ne convient pas à un
homme de l’âge de Pierre Poilievre.
«Les
ambassadeurs de plusieurs pays à Ottawa cherchent actuellement à
discerner quelle serait la position d’un gouvernement fédéral dirigé par
le Parti conservateur en matière de politique étrangère, alors que le
chef de la formation, Pierre Poilievre, se fait discret sur la stratégie
qu’il voudrait adopter sur la scène internationale en tant que premier
ministre. Dans la capitale fédérale, de nombreux diplomates ont avoué
qu’ils ne sont pas convaincus que les conservateurs maintiendraient les
engagements pris par le gouvernement actuel en matière de lutte contre
les changements climatiques de soutien envers l’Ukraine s’ils étaient
portés au pouvoir. L’absence d’engagement ferme en ce qui concerne les
accords climatiques du Canada préoccupe particulièrement les alliés
européens, même si les libéraux n’ont pas tenu leurs promesses dans ce
dossier.»(Poilievre doit préciser sa politique internationale, jugent
des diplomates étrangers, Radio-Canada, 7 août)
Lorsque
j’étais étudiant en Science politique, l’une des première chose que
nous apprenions dans le cours de Relations internationales était que les
diplomates étaient tenus à un devoir de réserve et que normalement, ils
doivent s’abstenir de s’ingérer dans les affaires intérieures des pays
hôtes. Mélanie Joly pourrait peut être rappeler ce principe de base aux
«honorables» membres du corps diplomatiques souhaitant voir Pierre
Poilievre «préciser sa pensée». Pierre Poilievre devrait pour sa part
balancer un vigoureux et bien senti bras d’honneur à ces diplomates. Un
homme qui aspire à devenir premier ministre du Canada ne se prêtera pas
cet exercice qui serait une excellente façon de faire savoir au Corps
diplomatique qu’il n’a pas de compte à lui rendre et que c’est aux
Canadiens et aux Canadiens seulement qu’il a des comptes à rendre s’il a
des comptes à rendre c’est aux Canadiens et aux Canadiens seulement.
Des Canadiens qui souhaitent probablement être débarrassés de la
présence de la députée de University-Rosedale (i.e., Christya Freeland)
notre pays cesse d’engloutir des sommes pharaoniques que nous ne
reverrons jamais dans le puits sans fond qu’est la guerre en Ukraine.
Au-delà de l’oubli de leur devoir de réserve, faut-il comprendre entre
les lignes que les diplomates en poste au pays, lâche Justin Trudeau et
pensent qu’il y a une carte Polievre à jouer!
Pierre
Poilievre n’est toutefois pas demeuré totalement muet sur ce qui
pourrait constituer la politique internationale du Canada sous sa
gouverne.«Depuis qu’il a pris les rênes du Parti conservateur, il y a
près d’un an, M. Poilièvre a tout de même fait quelques promesses à
certaines diasporas du pays, comme de mettre en placeur service de vols
directs entre le Canada et Amritsar, ville de l’Inde qui est la capitale
spirituelle de communauté sikh.»(le journaliste de Radio-Canada écrit
«certaines diasporas», nous lisons pour notre part, «certains
électorats» notamment dans les grandes régions de Toronto et Vancouver,
NDA). «Il s’est aussi distancié des positions du Parti libéral en
s’engageant à être plus sévère envers certaines entités internationales.
En tant que premier ministre , M. Poilievre compte entre autres
officiellement le Corps des gardiens de la révolution islamique comme un
groupe terroriste - une annonce qu’attend impatiemment la communauté
iranienne au Canada; une annonce qui fera aussi plaisir à n’en pas
douter à Tel Aviv et Washington, plus ça change plus c‘est pareil!
Cependant, ils laissée grande partie du travail sur le dossier de la
politique étrangère à certains ses députés les plus influents à la
Chambre des communes. Son porte-parole en matière d’affaires étrangères ,
Michael Chong, a d’ailleurs souvent accusé les libéraux de ne pas avoir
été assez fermes dans le dossier de l’ingérence.[…] Le porte-parole
conservateur du Développement international, Garnett Genuis, a quant à
lui mené la charge du Parti conservateur concernant l’élimination de
l’esclavage dans les chaînes d’approvisionnement, mettant l’accent sur
les allégations de mauvais traitements réservés aux Ouïgours en Chine.
La
cheffe adjointe de la formation, Melissa Lantsman, a récemment abordé
certaines priorités des conservateurs en matière de politique étrangère.
«Je veux une politique fondée sur une vision conservatrice. Une
politique de démocratie, de liberté et d’état de droit, axée sur notre
propre sécurité et sur ce que nous pouvons donner au monde - parce que
nous avons beaucoup à donner», a-t-elle affirmé en mars lors d’un panel.
L’air est connu, c’est sur cette chanson que des milliards de dollars
canadiens pleuvent sur l’Ukraine. Pas besoin d’avoir l’oreille absolue
pour comprendre que Melissa Lantsman et Mélanie Joly nous chantent la
même chanson: «la vision conservatrice» de la première nous vaudra, si
Pierre Poilievre est élu premier ministre un quatre ans supplémentaires
de vision libérale sauce Trudeau-Joly. Alors que les Canadiens sont
peut-être nombreux à souhaiter une vision conservatrice pour la
politique étrangère du Canada, une vision qui commencerait par une
politique de Canada First.
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