«Des
jobs bien payées », est, nous avons eu l’occasion de l’apprendre depuis
2018, le mantra favori de François Legault. Ces «jobs bien payées»
doivent dans l’esprit du premier ministre permettre au Québec de combler
l’écart de revenus et de richesse avec l’Ontario. L’installation à
Bécancour de la filière batterie Ford permet aux Québécois de prendre la
pleine mesure de cette expression.
«Cette
nouvelle usine de production de matériaux de batteries devrait créer
plus de 345 emplois dans «la vallée de la transition énergétique» à
Bécancour, dans le Centre-du-Québec.[…] En tout, c’est 644 millions de
dollars que Québec et Ottawa allongent pour le constructeur automobile,
donc près de 2 millions par emploi promis. Le gouvernement du Québec
accorde, par l’entremise d’Investissement Québec, un prêt de 322
millions de dollars, et le gouvernement du Canada verse une contribution
conditionnelle de 322 millions de dollars, par l’intermédiaire du Fonds
stratégique pour l’innovation. L’aide de Québec est sous forme de prêt
sans intérêt, dont une partie-194 millions$-est composé de prêts
«pardonnables», donc non remboursables si Ford remplit certaines
conditions, notamment les emplois promis.» (Filière batterie Ford : 644
M$pour 345 emplois à Bécancour, Journal de Montréal, 17
août). Si l’on ne veut calculer que la contribution québécoise, c’est
tout de même 562 318 000$ dollars par emploi créé à l’usine Filière
batterie Ford. Pour ma part, les chaleureuses poignées de mains et tapes
dans le dos entre politiciens québécois et représentants de Filière
batterie Ford me laissent froid, je n’oublie pas que General Motors à
Sainte-Thérèse a ramassé ses billes à son heure. Le passage du temps
nous montrera peut-être que le seul gagnant de cette annonce sera le
député fédéral de Saint-Maurice- Champlain, le souriant
François-Philippe Champagne.
Ce
calcul fait, nous n’oublions pas que la contribution canadienne sort
elle aussi, en partie tout au moins, de la poche des contribuables
québécois. Je ne sais pas si les travailleurs embauchés à l’usine
Filière batterie Ford auront des «jobs bien payées», mais il ne faut pas
être la tête à Papineau pour réaliser que ce sont là ces emplois sont
surtout des "jobs chèrement payées". À ce prix, il faut souhaiter que
François Legault cesse sa recherche de «jobs bien payées».
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