Le chroniqueur du Devoir,
Christian Rioux, commente le résultat du deuxième tour des élections
française. Il soulève une fort judicieuse question: «Mais il y a plus
grave. La réélection d’Emmanuel Macron pose la question fondamentale de
l’alternance politique. Que vaut en effet une démocratie sans
possibilité d’alternance, comme semble l’être devenue la France?
(Changer de peuple?, Le Devoir, 29 avril). Plus
qu’appropriée pour la France d’Emmanuel Macron, la question
pourrait-elle se poser dans le Canada de Justin Trudeau depuis le «coup
d’État » du mois de mars 2022 . qui a vu le Parti libéral du Canada(PLQ)
associer le Nouveau Parti démocratique(NPD) à la gouvernance du
Canada? Au moment de la signature de l’accord, Justin Trudeau nous
expliquait doctement qu’il ne s’agissait pas d’une coalition car il n’y
aurait pas de ministres néo-démocrates. Nous savons qu’il n’y aura pas
d’alternance avant 2025, libéraux et néo-démocrates se donnant, au
mépris des intentions des Canadiens, une confortable majorité aux
Communes. Ni les libéraux, ni les néo-démocrates ne tiennent à se
présenter devant le peuple. L’alliance PLQ\NPD n’a pas fait de vagues;
des Canadiens apathiques, tel des vaches regardant passer le train, ont
été témoins de ce déni de démocratie sans avoir de réactions. Devant cet
état de fait, les Canadiens pourront se demander à quoi servent les
élections et, s’il est toujours pertinent de voter, si leurs votes a une
quelconque valeur s’il suffit d’un accord parlementaire pour confisquer
et détourner le résultat d’une élection coast to coast. Christian
Rioux conclut sa chronique en citant Bertold Brech: «puisque le peuple
vote contre le gouvernement, il faut dissoudre le peuple», devant la
situation canadienne, qu’est-ce que Brecht pourrait écrire? Pour revenir
à la question initiale de Rioux, que vaut aujourd’hui la démocratie
canadienne?
No comments:
Post a Comment