Thursday, May 19, 2022

Prêcher dans le désert

 



Dans le déferlement d’informations écrites et électroniques sur la guerre russo-ukrainienne, il faut lire «Qui fait la guerre pour qui en Ukraine?» Un article publié aujourd’hui (17 mai) dans Le Devoir. Le signataire en est Jacques Lévesque, professeur émérite à la faculté de science politique et de droit de l’UQAM. Le professeur Lévesque écrit d’abord que « Les intellectuels conservateurs américains ne sont pas nécessairement les plus belliqueux. En avril dernier , The American Conservative, publiait un éditorial intitulé:»Les États-Unis combattront la Russie jusqu’au dernier Ukrainien». En sous-titre, son auteur, Doug Bandow, un ancien assistant de Ronald Reagan, écrivait: «Kiev fait face à un choix: Chercher la paix pour son peuple ou faire la guerre pour ses supposés amis américains. « En d’autres termes, les États-Unis font une guerre par mandataire.» 
 
 
 
Apparement la sagesse s’accroît avec l’âge. Patrick Buchanan, ancien conseiller de Nixon, nettement plus âgé que le précédent, rapporte en le déplorant vivement qu’au retour d’une visite faite par le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, à Kiev, le 25 avril, celui-ci aurait affirmé:»La Russie a déjà perdu une grande partie de ses capacités militaires été ses troupes (15 000 morts) et nous voulons la voir incapable de les renouveler.»On se rappelle que, peu de temps après le début de la guerre, des pourparlers ont eu lieu en Turquie pour qu’on trouve un compromis qui puisse y mettre fin. Les représentants de l’Ukraine avaient proposé de renoncer à adhérer à l’OTAN et même de garantir une non-adhésion moyennant des assurances données par divers États. Ces pourparlers seront assez rapidement étiolé. Les État-Unis s’en sont tenus entièrement l’écart. […] Une des raisons les plus importantes pour lesquellesWashington ne s’est pas pressé de pousser à un cessez-le-feu et un arrêt des hostilités, c’est que cette guerre lui a servi à mobiliser l’OTAN comme jamais auparavant et à lui donner une importance et une cohésion qui s’étiolait. Sa pertinence avait été remise en cause par

Donald Trump. On secouaient qu’Emmanuel Macron avait parlé de son «état de mort cérébrale»et de la nécessité d’y renforcer le rôle dirigeant de l’Europe. Et les États-Unis ont réussi à reprendre on ne peut plus entièrement le « leadership de l’alliance. on pourrait même assister bientôt à un nouvel et très remarquable élargissement de l’OTAN».
Que pèseront le professeur Lévesque et ses propos dans l’actuelle hystérie pro-ukrainienne? Que pèseront les sages considérations du professeur Lévesque devant les éructations d’un Normand Lester et de son faire-valoir , Denis Lévesque, sur les ondes de LCN? Pour l’heure, il faut craindre que Jacques Lévesque ne prêche dans le désert. L’article confirme l’importance de l’implication américaine dans le conflit.
 

 
 
Les Canadiens peuvent difficilement jouer les Ponce Pilate et se laver les mains de l’affaire russo-ukrainnienne; doublement inféodée à la cause ukrainienne par notre appartenance à l’OTAN et la place prise par Khrysta Freeland au sein du Parti libéral du Canada.

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