Justice
et précipitation font rarement bon ménage; Leur rencontre donne
généralement une injustice. C’est le cas pour l’arrestation musclée et
largement médiatisée d’un «suspect» par le Service de Police de la
Ville de Québec (SPQV) près du Dagobert.Dans cette affaire, la première
injustice est la suspension expéditive de cinq policiers du SPVQ suite
à l’arrestation musclée de Pacifique Niyokwizera devant le Dagobert à
la fin de novembre:»L’enquête disciplinaire ouverte par la police de
Québec dans la foulée des évènements se poursuit et doit encore
déterminer si des fautes professionnelles ont été commises par les
agents. «Nous rappelons également que l’enquête du Commissaire à la
déontologie est toujours en cours et que nous devons attendre la
conclusion de celle-ci avant d’appliquer s’il y a lieu, des sanctions
disciplinaires. » (La police de Québec réintégré trois des cinq agents
suspendus Le Devoir, janvier). Du communiqué du SPVQ, il
faut comprendre que les agents ont été suspendus avant même que les
enquêtes diligentées pour éclaircir les faits aient été complétées.
Qu’importe, classe politique et médias avaient besoin d’une livre de
chair pour digérer cette agression immédiatement et probablement
prématurément qualifiée de «raciste», le message était passé et ne
pouvait être plus clair pour les agents de police du Québec; c’est à vos
risques et périls que vous intervenez dans les incidents impliquant des
personnes racisées.
Deuxième
injustice, cette réintégration «sans fanfare» (je reprends les termes
utilisés par le Devoir) avant les conclusions des enquêtes en cours est
une injustice pour les agents impliqués, ils ne sont pas «blanchis»,
sans jeu de mots. Ils sont simplement réintégrés et sans les résultats
des enquêtes pouvant éventuellement les blanchir, il y a lieu de croire
que la mention de l’incident demeurera à leur dossier et les suivra tout
au long de leur carrière.
Simulacre
de justice donc dans la suspension des agents afin de satisfaire
l’opinion publique et dans leur réintégration probablement pour
satisfaire leur syndicat.
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