Monday, January 10, 2022

Simulacres

 


Justice et précipitation font rarement bon ménage; Leur rencontre donne généralement une injustice. C’est le cas pour l’arrestation musclée et largement  médiatisée d’un «suspect» par le Service de Police de la Ville de Québec (SPQV) près du Dagobert.Dans cette affaire, la première injustice est la suspension expéditive de cinq policiers du SPVQ suite à  l’arrestation musclée de Pacifique Niyokwizera devant le Dagobert à la fin de novembre:»L’enquête disciplinaire ouverte par la police de Québec dans la foulée des évènements se poursuit et doit encore déterminer si des fautes professionnelles ont été commises par les agents. «Nous rappelons également que l’enquête du Commissaire à la déontologie est toujours en cours et que nous devons attendre la conclusion de celle-ci avant d’appliquer s’il y a lieu, des sanctions disciplinaires. » (La police de Québec réintégré trois des cinq agents suspendus Le Devoir, janvier). Du communiqué du SPVQ, il faut comprendre que les agents ont été suspendus avant même que les enquêtes diligentées pour éclaircir les faits  aient été complétées. Qu’importe, classe politique et médias avaient besoin d’une livre de chair pour digérer cette agression immédiatement et probablement prématurément qualifiée de «raciste», le message était passé et ne pouvait être plus clair pour les agents de police du Québec; c’est à vos risques et périls que vous intervenez dans les incidents impliquant des personnes racisées. 
Deuxième injustice, cette réintégration «sans fanfare» (je reprends les termes utilisés par le Devoir) avant les conclusions des enquêtes en cours est une injustice pour les agents impliqués, ils ne sont pas «blanchis», sans jeu de mots. Ils sont simplement réintégrés et sans les résultats des enquêtes pouvant éventuellement les blanchir, il y a lieu de croire que la mention de l’incident demeurera à leur dossier et les suivra tout au long de leur carrière.




Simulacre de justice donc dans la suspension des agents afin de satisfaire l’opinion publique et dans leur réintégration probablement pour satisfaire leur syndicat. 

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