Thursday, January 20, 2022

Qu’est ce qu’un Québécois?

 



Qu’est-ce qu’un Québécois? Pour les nationalistes identitaires, la question est importante sinon essentielle. Le chroniqueur Mathieu Bock-Côté(MBC) tente une réponse (Qu’est-ce qu’un Québécois? Je tente une réponse…, Journal de Montréal, janvier). Inspiré par la nomination de Kent Hugues au poste de directeur général du Canadiens, il se demande:»Certains ont confessé leur agacement : cette fonction ne devrait-elle pas revenir à un Québécois francophone, et cela dans une équipe qui n’en compte pas beaucoup sur le glace? Il ne faut pas se laisser piéger sur cette mauvaise piste.» 
«Nous n’allons quand même pas passer au détecteur de québécitude tous ceux qui ne semblent pas appartenir immédiatement aux descendants des 60 000 colons de 1760. Évitons de tomber dans certains pièges.»
 

 

MBC écarte d’abord ce qu’il faut considérer comme la « thèse territoriale»: «un peuple n’est pas qu’un rassemblement d’individus partageant un ensemble de règles administratives. Car, ainsi présentée, la culture devient secondaire,[…].C’est évidemment absurde.
Deuxième thèse:»Le second consisterait à réduire l’identité québécoise au groupe canadien-français. Je note, soit dit en passant, que cette tentation est moins présente chez les francophones de vieille souche , qui ont depuis longtemps accepté d’ouvrir leur culture à ceux qui veulent l’embrasser, que chez certains nouveaux arrivants (pas tous heureusement) qui ne veulent pas porter l’identité québécoise. Pire: il se sentent insultés quand on les y associe, comme s’il s’agissait d’une identité dégradée Montréal leur convient, le Canada aussi, mais le Québec, beaucoup moins.»
« Faisons le choix d’une autre méthode celle de l’histoire. Comment aborder l’identité québécoise, alors?
 

 
 
D’abord à partir de sa majorité historique francophone. S’il y a un peuple québécois, c’est d’abord à cause d’elle. Depuis quatre cent ans , elle a exploré ce pays, elle l’a défriché. construit, imaginé, rêvé, défendu. Tous ceux qui vivent au Québec sont québécois bien évidemment. Mais s’il y a un peuple québécois, c’est d’abord à cause de cette majorité qui en représente le noyau identitaire. On ne saurait la traiter comme une communauté parmi d’autres. Pour que le Québec demeure le Québec, cette majorité ne doit pas fondre démographiquement et ne doit pas s’effacer culturellement. […] Mais l’identité québécoise est inachevée: nous ne sommes toujours pas un pays indépendant.[…] MBC semble vouloir oublier qu’il y a une identité écossaise et une identité catalane sans que ces deux peuples ne soient indépendants.»
 

 
 
Il est certain que l’»hypothèse territoriale» ne peut être retenue. L’»hypothèse culturelle» que présente MBC est séduisante, mais insuffisante; MBC est le premier à en mesurer les limites lorsqu’il évoque le risque que cette majorité «fonde démographiquement» et le risque de la voir «s’effacer culturellement». Pour préserver l’identité québécoise, le temps est peut-être venu de proposer une «hypothèse ethno culturelle» qui s’appuierait sur les descendants des 60 000 colons de 1760 (pour reprendre les termes de MBC) et ceux des immigrants écossais et irlandais arrivés ici depuis 1760 et assimilés aux Canadiens-français. Il faut reconnaître l’importance primordiale des racines européennes du peuple québécois. Sans ce socle, le risque de voir l’identité du peuple québécois se transformer en une «identité de souk» ou une «identité arc-en-ciel». À nos yeux, un Québécois ne saurait être autre chose qu’un Européen transplanté puis enraciné en sol américain.

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