Le
décès prématuré du réalisateur Jean-Marc Vallée a suscité une pluie
d'articles se voulant tous plus dithyrambiques les uns que les autres.
L'un d'entre eux soulève une question intéressante; c'est la journaliste
Odile Tremblay qui note:»Un peu comme Denis Villeneuve, Jean-Marc
Vallée a inspiré bien des réalisateurs québécois qui semblaient à portée
de vue le rêve planétaire, quand le talent et la volonté s'y collent. À
ses yeux , la langue de travail et les racines profondes d'un créateur
demeuraient deux éléments distincts. «Prenez Inarritu et Guillermo del
Toro, me déclarait-il en 2015, ils tournent désormais en anglais, mais
leur coeur et leur imaginaire sont mexicains. Au Québec, on commence à
faire la même chose , avec une envie de raconter en anglais, mais à
notre façon , des histoires du monde.» Prenons Jean-Marc Vallée au mot
et demandons-nous ce qu'il y a de québécois dans la série The Young Victoria et les films Dallas Buyers Club et Wild?
Ce que propose Jean-Marc Vallée, c'est une situation «à l'irlandaise»,
le refus de tourner dans la langue nationale (Le gaélique en Irlande et
le français au Québec) l'adoption de la langue anglaise afdevant
permettre d'accéder à l'universel, «les racines profondes» pouvant elles
passer dans le tordeur, d'un «rêve planétaire» qui n'est pas autre
chose que le rêve hollywoodien.
Est-ce là l'horizon que propose Odile Tremblay aux réalisateurs du monde devenir des tacherons à Hollywood, in english please
. Pour être clairs, il ne s'agit pas seulement d'une «hypothèse
irlandaise», limitée au cinéma pour le Québec, nous pourrions parler de
l'Hypothèse «Céline Dion»., Notre Diva nationale a désormais une
carrière internationale, ce qui signifie que désormais elle chante en
anglais des chansonnettes américaines à Las Vegas.
Que
restera-t-il de québécois chez les réalisateurs qui accepteraient ce
marché et vendraient leur âme de réalisateurs pour un plat de lentilles ?
Probablement rien. Les réalisateurs qui accepteraient ce marché
pourraient au mieux espérer tourner des films aux thématiques
fondamentalement américaines réalisées en anglais et tournés aux
États-Unis, on peut penser ici un film comme Brooklin, réalisé par le réalisateur irlandais John Crowley
No comments:
Post a Comment