Nous
sommes les témoins en direct d'une formidable entreprise d'ingénierie
sociale. Les historiens du futur, s'ils peuvent encore écrire librement
se pencheront sur le curieux épisode que nous vivons actuellement et
détailleront comment une population s'est volontairement détournée des
règles élémentaires de la vie en société au nom de la lutte à la
Covid-19. Les Québécois se sont soumis docilement, pour le dire
poliment, aux règles édictées par la Santé publique. Pour le dire plus
crûment , nous serions tentés d'écrire que les Québécois se sont soumis
servilement à ces règles édictées par les bonzes de la Santé publique.
Des bonzes qui ont font écho à nombre de médecins épidémiologistes
devenus grâce aux circonstances autant de gourous de notre santé
collective et de notre vie en société (Québec doit rendre le port du
masque obligatoire, réclament médecins et expert, Radio Canada,
11 juin, parmi les signataires, Nimâ Machouf, Karl Weiss ,
Marie-Michelle Bellon, Alain Vadeboncoeur, Caroline Quach et Stanley
Vollant, à cette cohorte, il faut ajouter Amir Khadir, régulièrement
interviewé dans la presse électronique) leur affirmations trouvent un
écho favorable dans les médias écrits et électroniques, des führers au
petit pied réclament l'imposition du port obligatoire du masque. Une
Josée Legault pour une en a fait un thème récurrent de ses récentes
chroniques. Elle écrit « Le cocktail toxique était prévisible:»été,
alcool, déconfinement , distanciation non tenue, beaucoup plus de
contacts , refus de nombreux Québécois de porter le masque[...] Désolée,
mais les récalcitrants visés par son mantra (celui du docteur Arruda se
disant «inquiet et évoquant la possibilité de reconfiner)»., Journal de Montréal,
7 juillet). À ce portrait, de Québécois irresponsables, il ne manque
que le qualificatif de covidiots (voir ce blogue, covidiots ou héros, 18
mai ) initialement donnés à ceux et celles qui renâclaient devant les
directives de la Santé publique, mais il ne faut pas détenir un doctorat
en littérature pour conclure qu'aux yeux de Josée Legault, ces
récalcitrants sont surtout des irresponsables. Denise Bombardier pour sa
part a peut-être jongler avec l'idée de ressortir ce «covidiots», elle
écrit en effet
:
«Avec le déconfinement, les habitués des bars, des pubs, voire des
saunas ont cru qu'enfin ils auraient du «fun» En général , ces gens sont
jeunes, excités et parfois même écervelés. Freud aurait dit que pour
ces fêtards le principe du plaisir est primordial. [...] Hier dans Le Journal,
des propriétaires de bar témoignaient de l'incapacité à imposer la
distanciation à leurs jeunes clients en manque de contact humain qui,
sous l'influence de l'alcool et de la drogue, perdent la mémoire de la
COVID-19 omniprésente (Madame Bombardier passe rapidement d'une
psychologie à 5 sous à une colère digne des prophètes d'Israël). [...]
la pandémie nous use, nous déprime et, ultimement, nous tue.
Physiquement et psychologiquement. Méfions-nous des gens qui persistent à
éclater de rire, comme la mairesse de Montréal . qui surfe sur la
pandémie pour poursuivre son oeuvre grandiose de déstructuration de la
métropole [...] . Les non-rieurs sont actuellement ceux qu'ont doit
prendre au sérieux pour retrouver un jour (lointain?) la vie, donc le
plaisir. (Le prix du plaisir, Journal de Montréal, 6 juillet)..
Il s'agit d'agiter le spectre d'une deuxième vague pour retenir
l'attention de ces führers pour pousser ces derniers à réclamer le port
obligatoire du masque, la refermeture des bars et des plages à partir de
quelques images tournées à la plage des Chutes Rawdon. Ajoutez à cela
quelques photographies prises au cours des derniers jours sur des plages
américaines et la mesure est comble. Pour sortir du cloître auquel
Mesdames Legault et Bombardier semblent vouloir nous condamner, une
autre tendance est susceptible de nous inquiéter. La question du port
obligatoire du masque semble conduire à une atomisation du politique.
Insatisfaites du refus du gouvernement québécois d'imposer le port
obligatoire du masque , certaines municipalités se comportent en petits
fiefs, des fiefs qui à l'instar de ce qui se passait au Moyen Âge
croient probablement se mettre à l'abri en relevant le pont-levis; la
municipalité de Côte Saint-Luc a montré l'exemple en décrétant le port
obligatoire du masque dans les commerces et les édifices municipaux à
compter de 1er juillet; Valérie Plante a elle décrété unilatéralement
que le port du masque serait obligatoire dans les installations de la
ville (arénas, bibliothèques) ainsi que dans les restaurants et bars à
compter du 27 juillet, dernier édile à vouloir jouer à
l'épidémiologiste, le maire de Mascouche, Guillaume Tremblay souhaite
que le port du masque devienne obligatoire dans la Communauté
métropolitaine de Montréal (Mascouche veut le masque soit obligatoire
dans tout le grand Montréal, Journal de Montréal, 7 juillet)
Souhaitons
que les ambitions des édiles fassent l'objet dune révision par les
tribunaux et qu'elles soient considérées comme inconstitutionnelles, il
serait douteux que les chartes municipales prévoient des dispositions
sur le port obligatoire du masque, si des considérations de santé
publique le prévoient, ces municipalités empiètent carrément sur
l'autorité de la Direction de la santé publique du Québec. il n'y a rien
là pour nous surprendre pour Côte Saint-Luc, élus et électeurs
considèrent probablement qu'ils ne vivent pas au Québec, pour Montréal,
il ne s'agit peut-être que d'une manifestation supplémentaire de
séparatisme municipal comme pour l'application de la Loi 21. Pour le
maire de Mascouche ce n'est peut-être que la manifestation d'un syndrome
de la grenouille qui se prend pour le boeuf.
Lorsque
nous serons sortis de cette période d'expérimentation sociale, il
faudra se souvenir que nos libertés sont fragiles et que beaucoup de nos
contemporains étaient visiblement prêts à déposer docilement tranche
par tranche ses libertés sur l'autel créé par les ukases de la
Direction de la santé publique. Les Québécois ont acceptée le
confinement, certains appellent de leurs voeux le port obligatoire du
masque. Pensons à Benjamin Franklin pour qui «Un peuple prêt à sacrifier
un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre
et finit par perdre les deux. «Covidiots de tous les pays,
unissez-vous» et résistez aux sirènes totalitaires de la Santé publique
et des modernes rongeuses de balustre qu'indisposent vos tentations de
»plaisir».
Notre
liberté ne commence pas ou celle des Josée Legault et Denise Bombardier
prend fin, elle commence dans nos têtes. Le corollaire de la liberté,
ce n'est pas d'abord la responsabilité, mais la vigilance. Vigilance ,
mais aussi dans les circonstances particulières que nous connaissons
depuis quelques mois, une vigilance assortie d'un peu de délinquance.
Les
covidiots grisés par leur liberté retrouvée, suite au déconfinement,
nous condamnent-ils à un reconfinement, difficile devant cette réaction
instinctive , de ne pas penser au premier film de James Dean, Rebel without a cause(La fureur de vivre), il faut comprendre la fureur de vivre qui anime les fêtards de Denise Bombardier et les récalcitrants de Josée Legault. Tout à leur «fun»,
ces rebelles sans cause agissent objectivement comme les alliés de
l'État répressif et nous ferons peut-être retourner en résidence
surveillée. Il n'y a pas de réponse simple et facile à cette crise.
Les
rebelles sans cause vont peut-être nous conduire tête première dans le
mur du reconfinement. Leur attitude tenue pour irresponsable par
certains, n'est-elle pas la seule possible dans le contexte
d'expérimentation sociale que nous vivons. Confrontés aujourd'hui au
port du masque, nous le serons demain au traçage, pour ne pas dire au
pistage électronique. Contre cet dystopie que certains nous préparent,
l'attitude «irresponsable» des rebelles sans cause, n'est-elle pas la
meilleure attitude à adopter. Accepter le masque et le traçage
électronique aujourd'hui, c'est ouvrir la porte non pas à une État
policier, mais à un état médico policier, pire qu'un état policier, car
si ce dernier repose sur la crainte et la contrainte, le second lui tire
sa légitimité de l'adhésion des citoyens, convaincus par les diktats
des médecins et épidémiologistes qu'il faut se masquer ou accepter de se
faire suivre électriquement et se plier au chantage voulant qu'en étant
masqués, nous «sauverions des vies». En se rebellant aujourd'hui contre
le port obligatoire du masque, ces dissidents disent alors qu'ils le
peuvent encore «sauvez nos libertés», je crois qu'ils ont le droit de
refuser la dystopie que nous préparent les Josée Legault de ce monde
Une dystopie que mêmes les auteurs de science fiction les plus
pessimistes n'ont pas réussi à imaginé. Autre aspect à craindre de cet
état médico-policier, c'est que, puisque port obligatoire du masque et
traçage résultent de la volonté des médecins, toute forme de dissidence
ne soit rapidement assimilée une forme de folie et que cette folie ne
conduisent manu militari les dissidents dans des hôpitaux psychiatriques comme dans l'ancienne URSS.
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