Thursday, July 23, 2020

Vous avez dit fleuron

Il faudrait ranger le terme fleuron au même rayon que les expressions «racisme systémique» et «culture du viol» et surtout, surtout, en interdire l'usage aux hommes politiques et journalistes.  Pour ce qui est des «fleurons», nous sommes ainsi passé de Bombardier à Rona à Saint-Hubert en attendante le sort que connaîtra le Cirque du Soleil. Il faut être conscients que le terme « fleuron » ne disparaîtra de sitôt tant il est utile dans son imprécision. À quel moment, une entreprise québécoise devient-elle un fleuron? les mauvais esprits diront, lorsqu'elle va mal et qu'elle est sur le point de passer en des mains étrangères.  
Dernier exemple à date de l'utilisation abusive du terme, les déboires des restaurants, la «Cage Brasserie sportive» (initialement la «Cage aux sports»). 
« Selon des économistes, les fermetures de cet important fleuron québécois auront un effet domino et engendreront des dommages collatéraux.»  Bel exemple de l'abus du terme «fleuron». depuis quand  la réalisation de rondelles d'oignons, de côtes levées et la vente de bière vous qualifient-elles pour le titre de fleuron. Vas à la rigueur pour une entreprise comme Bombardier, pour sa technologie, mais pas pour son management. Il y a chez Bombardier une valeur ajoutée en termes de génie aéronautique.  



Malgré le déconfinement, la Cage éprouve des difficultés à relancer ses opérations. Probablement dans l'espoir de se  relancer, la Cage annonçait hier (22 juillet) qu'elle remerciait définitivement 30% de ses 2 20 employés. «Le 12mars, on se dirigeait vers une année record. À ce moment-là, notre plus grand problème était la pénurie de main d'oeuvre . Puis laCOVID-19 est arrivée, suivie d'une fermeture obligatoire de trois mois et une réouverture avec des mesures une capacité d'accueil réduite . On n'a pas eu le choix de prendre cette décision pour préserver les autres emplois [...]  on devait assurer la pérennité de l'entreprise» a expliqué le président et chef de la direction du Groupe Sportscène, Jean Bédard..(La fermeture de restaurants La Cage des répercussions, Journal de Montréal, 22 juillet).  Il me vient, je ne sais pourquoi, un doute et si plutôt que la pérennité de son entreprise, Jean Bédard cherchait d'abord et avant tout à préserver sa marge bénéficiaireet sa valeur boursière. Impression justifiée à la lecture de la suite de l'article. «C'est une onde de choc pour les employés. Plusieurs croient que la pandémie a le dos large et que la décision serait plutôt prise en raison d'une restructuration. «Je ne comprend pas! Les clients étaient au rendez-vous et on fournissait à plein régime» a souligné l'ex-employé Frédéric Harnois. «L'employeur demandait aux serveuses de couper leur salaire pour en redonner aux autres employés, Après des discussions, l'équipe de Trois-Rivières a accepté, mais cinq jours plus tard, on apprenait la fermeture du restaurant [...] La chaîne compte maintenant 37 restaurants, Jean Bédard a admis que le  Groupe Sportscène n'est pas a l'abri d'autres coupes dans les prochains mois. Nous sommes là en présence d'un capitalisme plus tenté de jouer de la carotte et du bâton que de la vraie négociation, à la carotte et au bâton, Jean Bédard ajoute l'épée de Damoclès des fermetures. Véritable représentant d'un capitalisme pour le XXIe siècle, Jean Bédard ne joue pas que de l'épée de Damoclès des fermetures, il n'a pas de scrupules à faire appel à la main-d'oeuvre étrangère :»Alors qu'elle licencie près du tiers de ses employés en raison de la pandémie , la Cage Brasserie sportive s'apprête à accueillir une soixantaine de cuisiniers de France, de Tunisie et du Mexique a appris Le Journal. Avant la Covid-19, on avait fait  trois missions , une en Tunisie, une au Mexique et une en France. On voulait amener cette années 150 cuisiniers de façon permanente, mais avec la crise on a revu ce nombre à une soixantaine, a indiqué au Journal le PDG du Groupe sportscène , Jean Bédard.Hier, l'entreprise québécoise, qui vaut 32 millions de dollars en bourse, a annoncé qu'elle a dû licencier plus de 30% de ses effectifs, soit 660 travailleurs, en raison de la crise , qui a aussi eu raison de quatre restaurants. Groupe Sportscene a souligné qu'elle pourrait ne pas rappeler la totalité des 2200 employés mis à pied temporairement en mars dernier et qu'elle pourrait même avoir besoin de deux bonnes années pour se relever. Or, malgré ces centaines de suppressions d'emplois, le grand patron de Sportscene, Jean Bédard, a affirmé qu'il veut toujours faire venir des sous-chefs et chefs cuisiniers étrangers d'ici la fin de l'été ou à l'automne.» On va évidemment essayer de faire travailler notre monde. On vient d'en remercier un bon paquet,. Mais c'est un programme dont on aura peut-être besoin en région», a précisé le grand patron de la bannière.» (Une soixantaine de travailleurs étrangers embauchés pr la Cage, Journal de Montréal, 23 juillet) Pour l'heure, La Cage semble être la seule chaîne d'alimentation rapide avec service aux tables à vouloir jouer la carte des licenciements, des fermetures de succursales et de recrutement à l'étranger, souhaitons qu'elle le demeure. Pour protéger les travailleurs et travailleuses du secteur de la restauration, il faut songer à faciliter la syndicalisation de ces derniers. initiative peu probable avec des hommes comme Pierre Fitzgibbon (comptable), Christian Dubé (comptable) et Jean Boulet (avocat en droit des affaires).

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