Il
faudrait ranger le terme fleuron au même rayon que les expressions
«racisme systémique» et «culture du viol» et surtout, surtout, en
interdire l'usage aux hommes politiques et journalistes. Pour ce qui
est des «fleurons», nous sommes ainsi passé de Bombardier à Rona à
Saint-Hubert en attendante le sort que connaîtra le Cirque du Soleil. Il
faut être conscients que le terme « fleuron » ne disparaîtra de sitôt
tant il est utile dans son imprécision. À quel moment, une entreprise
québécoise devient-elle un fleuron? les mauvais esprits diront,
lorsqu'elle va mal et qu'elle est sur le point de passer en des mains
étrangères.
Dernier
exemple à date de l'utilisation abusive du terme, les déboires des
restaurants, la «Cage Brasserie sportive» (initialement la «Cage aux
sports»).
« Selon
des économistes, les fermetures de cet important fleuron québécois
auront un effet domino et engendreront des dommages collatéraux.» Bel
exemple de l'abus du terme «fleuron». depuis quand la réalisation de
rondelles d'oignons, de côtes levées et la vente de bière vous
qualifient-elles pour le titre de fleuron. Vas à la rigueur pour une
entreprise comme Bombardier, pour sa technologie, mais pas pour son
management. Il y a chez Bombardier une valeur ajoutée en termes de génie
aéronautique.
Malgré
le déconfinement, la Cage éprouve des difficultés à relancer ses
opérations. Probablement dans l'espoir de se relancer, la Cage
annonçait hier (22 juillet) qu'elle remerciait définitivement 30% de ses
2 20 employés. «Le 12mars, on se dirigeait vers une année record. À ce
moment-là, notre plus grand problème était la pénurie de main d'oeuvre .
Puis laCOVID-19 est arrivée, suivie d'une fermeture obligatoire de
trois mois et une réouverture avec des mesures une capacité d'accueil
réduite . On n'a pas eu le choix de prendre cette décision pour
préserver les autres emplois [...] on devait assurer la pérennité de
l'entreprise» a expliqué le président et chef de la direction du Groupe
Sportscène, Jean Bédard..(La fermeture de restaurants La Cage des
répercussions, Journal de Montréal, 22 juillet). Il me vient, je
ne sais pourquoi, un doute et si plutôt que la pérennité de son
entreprise, Jean Bédard cherchait d'abord et avant tout à préserver sa
marge bénéficiaireet sa valeur boursière. Impression justifiée à la
lecture de la suite de l'article. «C'est une onde de choc pour les
employés. Plusieurs croient que la pandémie a le dos large et que la
décision serait plutôt prise en raison d'une restructuration. «Je ne
comprend pas! Les clients étaient au rendez-vous et on fournissait à
plein régime» a souligné l'ex-employé Frédéric Harnois. «L'employeur
demandait aux serveuses de couper leur salaire pour en redonner aux
autres employés, Après des discussions, l'équipe de Trois-Rivières a
accepté, mais cinq jours plus tard, on apprenait la fermeture du
restaurant [...] La chaîne compte maintenant 37 restaurants, Jean Bédard
a admis que le Groupe Sportscène n'est pas a l'abri d'autres coupes
dans les prochains mois. Nous sommes là en présence d'un capitalisme
plus tenté de jouer de la carotte et du bâton que de la vraie
négociation, à la carotte et au bâton, Jean Bédard ajoute l'épée de
Damoclès des fermetures. Véritable représentant d'un capitalisme pour le
XXIe siècle, Jean Bédard ne joue pas que de l'épée de Damoclès des
fermetures, il n'a pas de scrupules à faire appel à la main-d'oeuvre
étrangère :»Alors qu'elle licencie près du tiers de ses employés en
raison de la pandémie , la Cage Brasserie sportive s'apprête à
accueillir une soixantaine de cuisiniers de France, de Tunisie et du
Mexique a appris Le Journal. Avant la Covid-19, on avait fait
trois missions , une en Tunisie, une au Mexique et une en France. On
voulait amener cette années 150 cuisiniers de façon permanente, mais
avec la crise on a revu ce nombre à une soixantaine, a indiqué au Journal le
PDG du Groupe sportscène , Jean Bédard.Hier, l'entreprise québécoise,
qui vaut 32 millions de dollars en bourse, a annoncé qu'elle a dû
licencier plus de 30% de ses effectifs, soit 660 travailleurs, en raison
de la crise , qui a aussi eu raison de quatre restaurants. Groupe
Sportscene a souligné qu'elle pourrait ne pas rappeler la totalité des
2200 employés mis à pied temporairement en mars dernier et qu'elle
pourrait même avoir besoin de deux bonnes années pour se relever. Or,
malgré ces centaines de suppressions d'emplois, le grand patron de
Sportscene, Jean Bédard, a affirmé qu'il veut toujours faire venir des
sous-chefs et chefs cuisiniers étrangers d'ici la fin de l'été ou à
l'automne.» On va évidemment essayer de faire travailler notre monde. On
vient d'en remercier un bon paquet,. Mais c'est un programme dont on
aura peut-être besoin en région», a précisé le grand patron de la
bannière.» (Une soixantaine de travailleurs étrangers embauchés pr la
Cage, Journal de Montréal, 23 juillet) Pour l'heure, La Cage
semble être la seule chaîne d'alimentation rapide avec service aux
tables à vouloir jouer la carte des licenciements, des fermetures de
succursales et de recrutement à l'étranger, souhaitons qu'elle le
demeure. Pour protéger les travailleurs et travailleuses du secteur de
la restauration, il faut songer à faciliter la syndicalisation de ces
derniers. initiative peu probable avec des hommes comme Pierre
Fitzgibbon (comptable), Christian Dubé (comptable) et Jean Boulet
(avocat en droit des affaires).
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