L'une
des caractéristiques du progressisme actuel est une volonté assez
évidente de faire table rase de l'histoire, pas de l'effacer
complètement certes, mais de ne nous en laisser à connaître qu'une
version idéalisée , mais édulcorée, le mouvement de retrait des statues
de personnages »discutables», personnages «discutables» allant des
généraux confédérés à James McGill, John A. McDonald, Winston Churchill,
liste non exhautive, grief le plus fréquent avoir possédé des esclaves.
Les progressistes conservent nonobstant le passage du temps et les
changements de latitudes leur âme d'épurateur. Dernière illustration de
cet état de fait, «La disparition d'une photo de premier ministre
britannique Winston Churchill d'une recherche Google a suscité des
interrogations au Royaume-Uni au moment ou la figure de l'ancien
dirigeant conservateur est remise en question, dans la vague des
manifestations anti racistes. Lorsque les internautes tapent «premier
ministres britanniques «sur Google, les photos des chefs de gouvernement
britannique s'affichent dans une frise chronologique appelée «Knowledge
graph». Tous les portraits étaient visibles samedi matin, sauf celui de
Winston Churchill, ce qui a poussé de nombreux utilisateurs de Twitter à
accuser Google de censure.[...] «Nous sommes au courant qu'une image de
Sir Winston Churchill manque dans son entrée Knowledge Graph sur
Google» a tweeté Google search liaison, organe de communication du
moteur de recherche chargé d'expliquer ses rouages . Google s'est excusé
pour les «inquiétudes» provoquées par l'incident, dû selon le groupe à
une «actualisation automatique», promettant qu'il «sera résolu»
rapidement. (La disparition d'une photo de Churchill sur Google
interroge au Royaume-Uni, Journal de Montréal, 14 juin).Avant de
résoudre rapidement le problème, il serait intéressant de mieux
connaître les paramètres de cette « actualisation automatique». Nous ne
sommes pas dans le devoir de mémoire si cher aux progressistes, mais
dans un véritable devoir d'oubli.
Seul
autre exemple connu d'une telle«disparition photographique», celle de
Trotski sous le régime stalinien. Staline ayant fait retoucher des
photographies montrant Son rival près de Lénine lors de discours de ce
dernier. Le petit père des peuples ne pouvait se contenter de faire
assassiner Trotski à Mexico, il fallait qu'il le liquide historiquement
et en gomme la mémoire dans l'esprit des Soviétiques en réécrivant ainsi
les manuels d'histoire.
Bienvenue
dans cette histoire sans histoires, une histoire allant véritablement
dans le sens de l'histoire, une histoire réécrite au gré des évènements
et des modes et, dès lors réécrivable au bon vouloir des maîtres de
l'heure. Proposons dans cette volonté d'aseptiser l'histoire, la
disparition du Goulag et du Grand bond en avant, les millions de morts
du communisme pourront être mis sur le compte de la foudre. L'histoire
progressiste ne conservant pour l'édification des peuples, que le
souvenir de l'esclavage des Afro-descendants, de la colonisation, du
racisme et du suprémacisme blanc et de l'Holocauste, ils nous laisserons
peut-être une histoire des exploits de Malcom X et Nelson Mandela.
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