Il
est amusant de voir comment certains intellectuels ont besoin de
béquille . Illustration récente de cette affirmation, une étude financée
par Québec et dirigée par la professeure Solange Lefebvre de l'institut
d'études religieuses de l'Université de Montréal, accompagnée du
politicologue Frédérick Bastien
« Grâce
à des sondages, aux entretiens avec plus de 70 personnes radicalisées
et à l'interrogation de professionnels des médias (voilà pour les
béquilles), l'équipe a brossé le portrait de la perception de
l'extrémisme violent par le public et a identifié des pistes d'action
pour prévenir la radicalisation.[...] « En général, les Québécois
associent surtout l'extrémisme violent à l'Islam. Un acte «exécuté au
nom d'une idéologie antiféministe est moins susceptible d'être associé à
l'extrémisme, au terrorisme à l'endoctrinement, qu'un acte identique,
dont on dit qu'il fut commis au nom au nom du Coran.Ȏcrivent les
auteurs de l'étude.» (Les Québécois craignent surtout l'extrémisme
islamique, Le Devoir, 7 février). Ce que la sagesse populaire a
intuitivement ressenti, les intellectuels ont besoin d'études, pour le
réaliser, prouvant en cela qu'ils sont bien les eggheads de nos
voisins américains. Confirmant aussi l'intuition de Michel Audiard
voulant «qu'un intellectuel assis va moins loin qu'un con qui
marche».Nos savants intellectuels ont donc besoin d'une béquille pour
réaliser l'évidence. Ces eggheads sont cependant prompts à noyer
le poisson lorsque cela les sert, «un acte exécuté au nom d'une
idéologie antiféministe est moins susceptible d'être associé à
[l'extrémisme], au terrorisme et à l'endoctrinement qu'un acte
identique, dont on dit qu'il fut commis au nom du Coran.» Faut-il
rappeler à nos savants intellectuels que le terrorisme, ce n'est pas
simplement le recours à la violence ou à des gestes brutaux et
éventuellement illégaux, mais l'utilisation de cette violence pour
obtenir et imposer un plan et un projet politique débouchant sur des
changements en profondeur de la société. On peut donc parler de
terrorisme islamique, mais il est exagéré de parler de terrorisme
masculiniste (ce qui n'exclut pas la commission d'actes violents).
Le
volet étude de l'extrémisme n'apparaît pas comme le véritable objectif
de Madame Lefebvre et de chercheurs qui l'entouraient, ce n'est que
l'arbre destiné cacher la forêt; la forêt de l'étude apparaît plus loin
dans le texte. Les véritables intentions des auteurs étaient
probablement dès le début de nature idéologique:«Or, les auteurs ont
observé que le régime médiatique des répondants est associé à des
changements particuliers de perception. Ceux qui consultent Radio-Canada
et La Presse ont vu leurs inquiétudes par rapport à l'islamisme violent diminuer davantage que ceux qui lisent Le Journal de Montréal et Le Journal de Québec.
La perception de la menace représentée par l'extrémisme anti-immigrants
a plus fortement augmenté chez les auditeurs et téléspectateurs de
Radio-Canada que chez les lecteurs des journaux de Québécor. Au cours de
la période considérée, les craintes envers l'extrême gauche ont
davantage augmenté chez les lecteurs de ces deux journaux, tandis que
les habitués de Radio-Canada se sont mis à davantage, inquiéter de
l'extrême-droite. Probablement étonnés par leur audace (i.e, devoir
convenir que les Québécois craignent davantage l'extrémisme islamique)
et soucieux de préserver leur mince vernis de respectabilité politique,
les auteurs de l'étude doivent offrir des responsables à cet état de
faites pâture aux chevaliers de la rectitude politique, Les auteurs de
l'étude n'hésitent à « sacrifier" sur l'autel de cette rectitude
politique, les lecteurs de la presse Québécor, ils offrent en pâture aux
lecteurs du Devoir, les «méchants» lecteurs de la presse
Québécor, mais ils les soupçonnent visiblement de racisme et
d'islamophobie, d'être d'odieux «identitaires». en un mot comme en cent,
des «populistes» qu'il est facile de voir opposés aux «progressistes»
et «éclairés» lecteurs de La Presse et aux auditeurs de
Radio-Canada, car ils ont eux compris la menace posée par
l'extrême-droite. Les auteurs de l'étude démontrent aussi qu'en tout
progressiste sommeille un Andreï Vichinsky partant pour de modernes
«procès de Moscou». À l'analyse de Mme Lefebvre et consorts , il ne
manque que des bonnets d'âne posés sur les têtes de Richard, Martineau
et Mathieu Bock-Côté. Résister à la tentation n'a pas dû être facile.
Pour notre part, nous ne résistons pas à la tentation de ranger Le Devoir et Radio-Canada dans le camp des progressistes, plus soucieux d'enfumer les Québécois que de les informer.
No comments:
Post a Comment