Sunday, February 2, 2020

Nationalistes et cosmopolites sauce 2020


Je suis pas un fan de Richard Martineau , mais je conviens que je le lis régulièrement. Je déteste sa posture de faux homme de droite (une droite qui pour lui ne devrait être qu'économique, jamais sociale ou morale, ce qui pourrait être en fait la définition de la droite libertarienne, depuis des années il flirte avec un anti islamisme qui peut faire illusion sur ses convictions identitaires, en fait, il n'a pas de problèmes avec l'immigration, mais seulement avec l'Islam.)

À l'occasion, Martineau écrit des choses intéressantes, après tout, même une montre arrêtée donne l'heure exacte, deux fois par jour. Pour cette raison, il fut signaler l'une de ces récentes chroniques et la faire lire tant son contenu est pertinent à notre combat, «Enracinés contre déracinés», Journal de Montréal, 27 janvier. Constatant le fait que les étiquettes de droite et de gauche, comme celle de progressistes et conservateurs apparaissent  dépassées, il fait sienne la thèse du journaliste britannique David Goodhart, auteur de The Road to somewhere: The populiste Revolt and the Future of Politics selon lequel le monde est désormais partagé entre enracinés et déracinés, 
 
 
 
 
Les déracinés (les Anywhere pour Goodhart) sont: »Cosmopolites, aimant voyager, ces gagnants de la mondialisation (qui travaillent dans le monde des télécommunications, du divertissement et de la finance) se considèrent comme des citoyens du monde. Ils rêvent d'une planète hyperconnectée ou il n'y aurait plus de frontières. Leur pays, c'est Google, Facebook, Apple, Netflix et Amazon. Des entreprises transnationales qui n'ont de racines nulle part. Les déracinés considèrent le pays ou ils habitent comme un hôtel. Le passé, l'histoire, l'identité, les valeurs nationales, tout ça n'a aucune importance pour eux, ce sont des concepts obsolètes qui font partie du vieux monde. Parlant tous anglais (en attendant d'apprendre le mandarin), ils s'identifient plus les uns aux autres qu'avec les résidents de leur propre pays . Il n'y a rien qui ressemble plus à un «déraciné» de Tokyo qu'un «déraciné» de Madrid, de New York ou de Paris.Ils écoutent la même musique, regardent les mêmes séries, portent les mêmes vêtements. 
Les « enracinés »(aussi appelés »Somewhere» par Goodhart, car ils sont «de quelque part»)
font du maintien de leur identité et de leurs valeurs un impératif. Il ne sont pas fermés, ce ne sont pas ultraréactionnaires qui détestent le progrès et le changement , non. Mais ils se méfient des institutions supra nationales, comme l'ONU ou la Communauté européenne. Ils veulent que les décisions qui auront un impact sur leur quotidien soient prises chez eux. Ils tiennent à leur langue, à leur culture, à leur histoire, à leurs valeurs[...] Ils se méfient comme de la peste des idéologues qui veulent faire table rase du passé. (L'antithèse des idéaux d'un Georges Soros et de sa Open Society Foundations). 
Mais la grille déracinés-enracinés.
Ou en d'autres mots, multiculturalisme-nationaliste. Trudeau et Macron sont des «déracinés.»
Boris Johnson et François Legault sont des «enracinés».
Les enracinés se font de plus entendre.  
Le survol que fait Richard Martineau de l'ouvrage de David Goodhart, ne nous permet pas de savoir ce que le journaliste britannique pense des « transplantés», ces immigrants récemment arrivés, sommes -nous en présence de de nouveaux arrivants soucieux de s'enracines» ou, au contraire, ont-ils vocation à être de perpétuels «déracinés». Question importante car ces «transplantés» sont un irritant important pour les «enracinés».
Tout à son enthousiasme pour sa découverte de The Road to Somewhere, Richard Martineau ne semble pas s'être rendu compte que l'opposition évoquée par David Goodhart correspond à plus d'un siècle de distance à la querelle des nationalistes et des cosmopolites évoquée par Maurice Barrès dans ses romans du Cycle de l'Énergie nationale.
Nous étions hier du camp des nationalistes, nous voilà passé sans problèmes dans celui des « enracinés»,par delà les époques, ce qui ne change pas, c'est que l'ennemi lui est toujours le même.

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