Nous
avions écrit, il y a quelques semaines que la commission Laurent
(Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la
jeunesse), une commission, commission qui doit, suite à la triste
affaire de Granby: »...entreprendre une réflexion qui porte non
seulement sur les services de protection de la jeunesse, mais également
sur la loi qui l'encadre, sur le rôle des tribunaux, des services
sociaux et des autres acteurs concernés.» . commençait sous de
discutables auspices (voir ce blogue, Le dos large 23 octobre). Madame
Régine Laurent apparemment tenue en haute estime par le gouvernement
Legault
vient
encore de se fendre d'une déclaration qui devrait normalement conduire
un gouvernement nationaliste conséquent à la récuser séance tenante.
Elle affirme en effet:»La loi de la protection la jeunesse est devenue
une loi d'instrumentalisation raciste » nous sommes à des antipodes de
la mission donnée à la commission par le gouvernement. «Plusieurs
chercheurs sont venus nous expliquer les traumatismes»causés aux noirs
par leur surreprésentation dans ce système , a ajouté Mme Laurent, en
citant le témoignage de la Maison d'Haïti. «J'imagine le nombre
d'enfants, en centaines ou en milliers, qui ont vécu ce traumatisme ;
des parents qui ont vécu ce traumatisme.» ««Ça m'arrive rarement»
a-telle dit par la suite, pour expliquer et temporiser quelque peu son
commentaire indigné fait à la suite de l'audience de la chercheuse
Chantal Lavergne, de l'Institut universitaire Jeunes en difficulté, et
de Sarah Dufour, professeure et responsable des programmes de l'école de
psychoéducation de l'Université de Montréal. Nous voilà bien loin de
Granby. Pour un peu Mme Laurent nous sortira d'un chapeau un génocide
des jeunes Noirs du Québec. il se trouvera des antiracistes pour
affirmer affirmer avoir été témoins de rafles de jeunes Noirs afin de
les conduire dans les bureaux de la «raciste» Direction de la Protection
de la Jeunesse. (Le taux de signalement des enfants noirs à la DPJ
choque Régine Laurent, Le Devoir, 11 janvier).
En
dépit de l'indignation de Régine Laurent, les faits sont têtus:»À
Montréal, les enfants noirs comptent pour 14,5 % de la population de
17ans et moins. Or, dans le système institutionnel de la DPJ, ils
comptent pour 29, 6% ont expliqué Dufour et Lavergne. Les mêmes
chercheuses constatent que :» Cette surreprésentation des Noirs n'a
d'équivalent pour aucune autre communauté ethno culturelle, selon les
analyses présentées à la commission Laurent par le duo de
chercheuses.»((Le taux de signalement des enfants noirs à la DPJ choque
Régine Laurent, op. cité.). Réponse prévisible des deux chercheuses:»La
défavorisation compte, «mais il y a vraiment d'autres choses qui se
passent dans ce cas. On ne peut pas vous l'expliquer» facilement, dit
Sarah Dufour. « C'est très peu étudié ». Et d'évoquer par exemple des
facteurs de pauvreté ou d'»incompréhension inter culturelles
mutuelles»Explications peu satisfaisantes en définitive, elle laisse
supposer que l'affluence règne chez les autres communautés culturelles.
De même, il n'y aurait pas de problèmes d'incompréhension
interculturelles avec les autres communautés culturelles, il faudra le
faire savoir à la famille Villanueva.
Retour
à Régine Laurent, combien de temps attendrons-nous son explication de
la surreprésentation des jeunes Noirs dans le système de la DPJ?
Rappelons les propos des chercheuse:»Cette surreprésentation des Noirs
n'a d'équivalent pour aucune autre communauté ethno culturelle».
Difficile donc de parler de racisme systémique. Retour de la balle dans
le camp de Mme Laurent. Au moment ou nous apprenons que le frère de la
malheureuse victime de Granby a lui aussi subi des sévices dans
l'indifférence de la DPJ de l'Estrie (L'autre enfant du père de la
fillette de Granby raconte les sévices subis, La Presse, 14
janvier), les «inquiétudes» anti racistes»nous conduisent déjà à nous
interroger sur l'intérêt du rapport final de la commission. Régine
Laurent a-t-elle encore la tête au mandat que lui a confiée le
gouvernement?
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