Le
service de police de l'agglomération de Longueil (SPAL) est à l'origine
d'une curieuse et discutable initiative. Sous le nom de « Projet
immersion », il s'agit de faire vivre à des agents du SPAL des
situations déstabilisantes en les plongeant dans des contextes
inhabituels afin qu'ils élargissent leurs horizons et qu'ils soient
plus sensibles à la différence. »Trente policiers retirés de la
patrouille pendant cinq semaines pour plonger dans des réalités qu'ils
connaissent peu ou mal. Privés de leur arme et de leur uniforme, ils
sont déstabilisés dès le départ. La Presse a eu un accès
exclusif à cette expérience totalement inédite. » (Projet Immersion: le
choc du voile pour des policiers pour des policiers de Longueuil, La Presse,
19 janvier), Deux situations déstabilisantes ont été décrites jusqu'ici
par La Presse, la visite d'une mosquée (... le choc du voile, op. cité)
et celle à un refuge de sans-abri (Projet Immersion: la provocation, La Presse, 20 janvier). Ou cette expérience conduira-t-elle la journaliste, Caroline Touzin? À suivre, en exclusivité, dans La Presse.
Les deux premières visites du Projet Immersion soulèvent déjà des
questions, curieux journalisme qui déshumanise les policiers en les
réduisant à leur uniforme et à leur arme. Pourquoi accorder
l'exclusivité de la couverture du Projet Immersion à La Presse ?
Très mauvaise stratégie de communication du SPAL, l'article sur la
visite à la mosquée a été descendu en flammes par trois chroniques dans
le Journal de Montréal et non des moindres (Mathieu Bock-Côté, « Faut-il
vraiment rééduquer les Québécois francophones et les regarder de haut, À
propos d'un reportage sermonneur, 19 janvier; Sophie Durocher, La
police à genoux devant des homophobes, 19 janvier; Denise Bombardier,
Policiers en état de choc, 20 janvier). Les policiers ont donc visité
le Islamic Community Center de Brossard, leur mentor a été l'imam
du centre, Foudil Semoule , un imam fort contesté d'ailleurs et pas
d'hier (Charia-Des propos qui méritent d'être dénoncés, Le Devoir,
5 décembre 2011)Conséquent avec ses propos de 2011, c'est le portrait
d'un Islam somme toute orthodoxe qu'offre l'imam et le Centre
Communautaire:»Durant la soirée, quelques 150 enfants - répartis dans
des classes non-mixtes - étudient le Coran. Les hommes prient au
rez-de-chaussée, alors que les femmes, elles se recueillent sur la
mezzanine.»
« Après
la prière ce soir-là, les policiers font la tournée des classes de
l'école coranique . Des fillettes de 5 ans, voilées, récitent des
versets par coeur. Les bras croisés, la mine renfrognée , le
patrouilleur Jonathan Guertin n'a pas posé une question de la soirée.
«Écris-le dans le journal, moi l'endoctrinement, je ne suis pas capable.
Moi, ma religion, c'est la licorne rose invisible.
Réaction
saine et honnête, le patrouilleurGuertin se rend-il compte qu'avec de
tels propos, dans le Québec de 2020, il hypothèque sa carrière et vient
peut-être de dire adieu à toutes perspectives de promotion.
Tous
n'ont pas cette la nuque raide du patrouilleur Guertin et son attitude
courageuse.»Le groupe de patrouilleurs se déplace pour assister à la
prière. Policiers et policières restent debout dans le fond de l'immense
salle. Seul le lieutenant détective Valiquette s'agenouille derrière
les fidèles et fermer les yeux pour ce recueillir. Contrairement au
patrouilleur Guertin, voilà un homme qui a compris le Québec
multiculturaliste de 2020. Avec de tels officiers, il y a de l'espoir
pour le SPAL. Il n'est pas le seul qui peut permettre au SPAL d'espérer:
«Dans une autre mosquée visitée lors du même stage, une fidèle a
demandé à des policière de se couvrir la tête pour la prière. L'une
d'elles a simplement enfilé son capuchon. Une autre a mis le voile
« J'ai senti que je devais le faire, raconte l'agente Marie-Pier
Laverdière. Je me suis dit : « C'est quoi, deux minutes dans ma vie,
pour respecter ses croyances? » D'autres ne se seraient jamais voilées
et le lui ont fait savoir. L'agente Laverdière est prête pour une
promotion au poste de lieutenant-détective. Les autres policières
pourront attendre avec le patrouilleur Guertin. Il ne s'agit pas de
lancer la pierre à l'agente Laverdière, en fait, elle est assez
représentative d'une partie de l'opinion québécoise, pourquoi pas une
petite concession ici et là pour assurer la paix sociale, c'est là une
pente glissante.Question au SPAL, dans le cadre du Projet Immersion à
quand une visite dans une église catholique, puisque dans l'état actuel
actuel des religions au Québec, il y a lieu de croire qu'il n'y a pas
que le patrouilleur Guertin à adhérer à la religion de la licorne rose
invisible. Dépaysement garanti, à moins que comme beaucoup de
Québécois, plusieurs agents du SPAL ne soient des catholiques
sociologiques, se mariant à l'église (pour le décorum) et faisant
baptiser leurs enfants à l'église (pour la famille). Ce qu'il craindre
maintenant, c'est que le SPAL ne fasse école et n'inspire d'autres corps
de police à travers le Québec.
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