Autour
de l'affaire Charest\UPAC, Josée Legault nous sert une défense de la
séparation des pouvoirs (Un beau gâchis sur toute la ligne, Journal de Montréal,
24 janvier). Elle écrit:»Lorsqu'un ex-premier ministre, ridiculise
publiquement un corps de police dont il est en plus le géniteur, les
effets d'une telle sortie ne peuvent qu'être nocifs pour la démocratie
québécoise. (la démocratie québécoise a survécu aux règnes de Jean
Charest et de Philippe Couillard, elle survivra a cette sortie de
l'ex-premier ministre). Inspirée, elle écrit: «En tant qu'ancien chef de
gouvernement, un tel non-respect envers l'indépendance du pouvoir
policier, qu'il soit dysfonctionnel , témoigne d'un mépris consternant
pour le principe même de la séparation des pouvoirs» Seule erreur, mais
capitale, il n'y a pas de séparation des pouvoirs en ce qui concerne le
pouvoir policier. Car il n'y pas une telle chose qu'un pouvoir policier,
les Locke et Montesquieu étant demeurés muets sur le sujet. Chacun est
donc libre de caractériser le «pouvoir» policier comme il l'entend, il
peut être tenu pour une composante du pouvoir exécutif ou comme un
auxiliaire du pouvoir judiciaire. J'ai tendance pour ma part à le
considérer comme un instrument du pouvoir exécutif, il assure la défense
du système et protège l'État et sa classe politique. Chiens de garde,
les policiers sont au service et aux ordres de l'État, la G.R.C. et la
S.Q n'ont jamais fermé le chemin Roxham, par ce que les états canadien
et Québécois ne l'ont jamais voulu. Ils ne sont en fait que des
fonctionnaires payés par l'État, comme les percepteurs du Ministère du
Revenu. Les administrations peuvent changer, les services policiers eux
ne bougent pas, à moins de crise majeure du régime (la Russie de 1918,
l'Allemagne de 1933). Le F.B.I., la G.R.C. et la S.Q. ne sont que les
Gardes prétoriens de l'État, à la demande du Pouvoir, ils frapperont
sans états d'âme, il suffit ici de penser à la répression violente que
connaissent les Gillets jaunes en France et les étudiants à Hongkong,
latitudes différentes et régimes différents, mais même ardeur à «casser»
du manifestant. Surveillant les dissidents et les esprits non
conformistes, ils ont d'abord pour but d'assurer la pérennité du
système. Les services policiers rassurent les autorités politiques en
démontrant leur conformisme intellectuel (voir ce blogue, Projet
endoctrinement, 20 janvier)
L'aimable
constable qui répond aux appels au 911 peut faire illusion, dans le
système capitaliste, protéger les biens et la propriété, c'est aussi
défendre le système.
Dans
cette optique, L'Unité permanente anti corruption (UPAC) ne saurait
être autre chose qu'une police politique, créée par le gouvernement
Charest à des fins exclusivement politiques, l'UPAC poursuit aujourd'hui
son rôle politique, il ne s'agit pas de croire que les Jean Charest et
Philippe Couillard avaient besoin de téléphoner régulièrement aux
patrons de l'UPAC, mais d'être convaincu que les vieux chevaux blanchis
sous le harnais que sont les cadres supérieurs de nos services policiers
et de l'UPAC savent très bien pour reprendre l'expression populaire «De
quel côté leur pain est beurré». Et que ce n'est pas demain la veille, que nous verrons l'UPAC conclure l'Enquête Mâchurer.
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