Saturday, January 25, 2020

Pouvoir policier et séparation des pouvoirs


Autour de l'affaire Charest\UPAC, Josée Legault nous sert une défense de la séparation des pouvoirs (Un beau gâchis sur toute la ligne, Journal de Montréal, 24 janvier). Elle écrit:»Lorsqu'un ex-premier ministre, ridiculise publiquement un corps de police dont il est en plus le géniteur, les effets d'une telle sortie ne peuvent qu'être nocifs pour la démocratie québécoise. (la démocratie québécoise a survécu aux règnes de Jean Charest et de Philippe Couillard, elle survivra a cette sortie de l'ex-premier ministre). Inspirée, elle écrit: «En tant qu'ancien chef de gouvernement, un tel non-respect envers l'indépendance du pouvoir policier, qu'il soit dysfonctionnel , témoigne d'un mépris consternant pour le principe même de la séparation des pouvoirs» Seule erreur, mais capitale, il n'y a pas de séparation des pouvoirs en ce qui concerne le pouvoir policier. Car il n'y pas une telle chose qu'un pouvoir policier, les Locke et Montesquieu étant demeurés muets sur le sujet. Chacun est donc libre de caractériser le «pouvoir» policier comme il l'entend, il peut être tenu pour une composante du pouvoir exécutif ou comme un auxiliaire du pouvoir judiciaire. J'ai tendance pour ma part à le considérer comme un instrument du pouvoir exécutif, il assure la défense du système et protège l'État et sa classe politique. Chiens de garde, les policiers sont au service et aux ordres de l'État, la G.R.C. et la S.Q n'ont jamais fermé le chemin Roxham, par ce que les états canadien et Québécois ne l'ont jamais voulu. Ils ne sont en fait que des fonctionnaires payés par l'État, comme les percepteurs du Ministère du Revenu.  Les administrations peuvent changer, les services policiers eux ne bougent pas, à moins de crise majeure du régime (la Russie de 1918, l'Allemagne de 1933). Le F.B.I., la G.R.C. et la S.Q. ne sont que les Gardes prétoriens de l'État, à la demande du Pouvoir, ils frapperont sans états d'âme, il suffit ici de penser à la répression violente que connaissent les Gillets jaunes en France et les étudiants à Hongkong, latitudes différentes et régimes différents, mais même ardeur à «casser» du manifestant. Surveillant les dissidents et les esprits non conformistes, ils ont d'abord pour but d'assurer la pérennité du système. Les services policiers rassurent les autorités politiques en démontrant leur conformisme intellectuel (voir ce blogue, Projet endoctrinement, 20 janvier)
L'aimable constable qui répond aux appels au 911 peut faire illusion, dans le système capitaliste, protéger les biens et la propriété, c'est aussi défendre le système.



Dans cette optique, L'Unité permanente anti corruption (UPAC) ne saurait être autre chose qu'une police politique, créée par le gouvernement Charest à des fins exclusivement politiques, l'UPAC poursuit aujourd'hui son rôle politique, il ne s'agit pas de croire que les Jean Charest et Philippe Couillard avaient besoin de téléphoner régulièrement aux patrons de l'UPAC, mais d'être convaincu que les vieux chevaux blanchis sous le harnais que sont les cadres supérieurs de nos services policiers et de l'UPAC savent très bien pour reprendre l'expression populaire «De quel côté leur pain est beurré». Et que ce n'est pas demain la veille, que nous verrons l'UPAC conclure l'Enquête Mâchurer.

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