Le renvoi de Don Cherry a fait les manchettes des quotidiens francophones québécois(Don Cherry congédié par Sportsnet,
LeDevoir, 11 novembre, Don Cherry congédié par Sportsnet,
La Presse, 11 novembre, Don Cherry renvoyé après des propos controversés sur les immigrants,
Journal de Montréal, 11 novembre) . Mis sur les lignes de touche
pour des propos tenus samedi soir dernier (7 novembre) dans le cadre de
sa chronique
Coach's corner dans l'émission Hockey Night in Canada,
quel crime a commis Don Cherry pour encourir cette «mort
professionnelle», Don Cherry a eu le malheur d'interpeller les
immigrants de la région de Toronto en leur disant: »Vous
venez ici , vous aimez notre manière de vivre, notre lait, notre miel
[...] vous pourriez au moins payer quelques dollars pour acheter des
coquelicots ou quelques chose du genre. Ces hommes ont payé pour le mode
de vie que vous appréciez au Canada. »(
Journal de Montréal, 11 novembre)
La réplique est rapidement venue de la
bouche même du président de Sportsnet, le diffuseur de Hockey Night in
Canada, Bart Yabsley qui a déclaré:»Le sport rassemble les gens, il nous
unit plutôt que de nous diviser
. Après discussion avec, Don Cherry suivant l'émission de samedi, il a
été décidé que le moment était venu pour lui de laisser sa place. Sur
nos ondes, il a fait des remarques qui divisent et qui ne représentent
pas nos valeurs ainsi que ce que nous défendons
.» Parions que Bart Yabsley a craint plus pour les revenus de son
entreprise que pour «les valeurs qu'elle défend ». Les réactions
québécoises au congédiement de Don Cherry étaient prévisibles, L'homme
sévissait depuis des années à
Coach's corner manquant rarement une occasion de répandre son fiel sur les joueurs québécois et européens (suédois et russes notamment).
L'affaire a débordé des milieux
sportifs et attiré l'attention de chroniqueurs oeuvrant habituellement
dans les domaines politique et culturel, ainsi la chroniqueuse
Emmanuelle Latraverse (Merci Don Cherry,
Journal de Montréal, 12 novembre), Sophie Durocher consacre aussi une chronique à l'affaire(Don Cherry, la cerise sur le sundae, Journal de Montréal, 11 novembre.
L'homme de 85 ans n'a visiblement pas
été en mesure de prendre la mesure des changements que le Canada a connu
depuis un demi siècle et que le Canada était passé du «boeuf de
l'ouest»pour reprendre une expression chère
aux journalistes sportifs à de nouvelles vaches sacrées; les
immigrants, pour lui, son intervention n'était ni partisane, ni raciste,
mais, «patriotique et respectueuse de nos troupes». Des commentateurs
ont souligné que Don Cherry faisait régulièrement l'apologie
d'un hockey violent et brutal, pour Don Cherry, le hockey demeurait un
sport de contact, et des joueurs comme Gordie Howe et Ted Lindsay , déjà
réputés joueurs durs, sinon salauds à leur époque doivent encore
figurer à son panthéon des grands joueurs de hockey.
C'est ce défaut d'avoir pris en compte l' »évolution » du Canada qui a
coûté son emploi à Don Cherry. En d'autres termes, le chroniqueur Réjean
Tremblay constate le même phénomène:»
Mais cette fois, Don Cherry a
tenu des propos sacrilèges contre la nouvelle
religion du Canada. Le ROC. Le multiculturalisme . La religion d'une
société que Justin Trudeau a qualifiée de post nationale. »(C'était plus
facile de vomir sur les Québécois,
Journal de Montréal, 12 novembre).Le patriotisme de Don Cherry
n'est pas le notre, mais il nous faut bien constater que les changements
qu'a connu le Canada depuis Pierre Elliott Trudeau se sont aussi faits
sentir au Québec, les débats autour
de la Loi 21 montrent que les « vaches sacrées » ne sont pas installées
uniquement dans la région de Toronto-Mississauga.
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