La plus récente publicité de McDonald soulève des questions qui devraient intéresser les lecteurs de ce blogue.
Elle met en scène l'actuel
directeur-général du club de hockey Canadien, Marc Bergevin, et l'ancien
capitaine du club, Guy Carbonneau. Les deux hommes se rencontrent dans
le bureau du premier Une petite plaque devant
l'ordinateur de celui-ci nous fait savoir que nous sommes bien dans le
bureau de Marc Bergevin (qui sur cette plaque se baptise lui-même Big
Marc, rien de moins). Marc Bergevin évoque une publicité à venir pour le
sandwich emblématique de la chaîne de restauration
rapide, le Big Mac, Présenté comme un classique et une légende ,
entendant le mot légende, Guy Carbonneau semble tenir pour acquis qu'on
lui demandera d'être le porte-parole de McDonald. Marc Bergevin le
détrompe rapidement en lui faisant savoir que c'est
lui, Big Marc, qui jouera le rôle de porte-parole pour cette campagne
publicitaire. Cette campagne n'a guère d'importance en soi, mais elle
soulève la question des marques de commerce et du patrimoine intangible,
alors que le Québec découvre tardivement le
délabrement de son patrimoine religieux. Peut-être devrait-il prendre
conscience de son patrimoine intangible.
Macdonald et le Canadien de Montréal sont des entreprises privées
qui peuvent théoriquement agir à leur guise, dans un univers
capitaliste.
Va pour McDonald et ses sandwichs et frites, mais le club de hockey
Canadien, lui, peut-il faire à sa guise comme McDonald? Nous croyons que
non, Le club de hockey Canadien est un élément important des
patrimoines montréalais et québécois.
Depuis sa création les Flying Frenchmen sont plus qu'un simple club de hockey. Ils représentent Montréal.
À sa façon le club témoigne d'un
Montréal disparu avec ses propriétaires anglophones (La famille Molson)
et sa direction anglophone Les directeurs généraux, Frank Selke et Sam
Pollock, et sa main d'oeuvre francophone,
on n'ose ici parler de son cheap labor francophone. L'émeute du
Forum le 17 mars 1955 annonce pour certains historiens la Révolution
tranquille avec son bon peuple canadien français défiant le président
anglophone de la ligue nationale de hockey,
Clarence Campbell. Malgré ses imperfections, le club a fait vibrer des
millions de Montréalais et de Québécois, combien d'entre nous sommes
encore en mesure de reconnaître les premières mesures de la
musique-thème de
La Soirée du hockey. Ces quelques notes et le souvenir des
exploits de Jacques Plante, Maurice Richard, Jean Béliveau, Bernard
Geoffrion appartiennent au patrimoine intangible de la nation française
d'Amérique. Que l'équipe vivote dans la médiocrité
depuis plusieurs années n'enlève rien à la valeur des grandes équipes
des années 1950 et 1960. Il n'y a pas que l'émeute du Forum qui se prête
à une lecture politique; les affrontements entre le Canadien de
Montréal et les
Maple Leafs de Toronto représente probablement plus qu'une simple
rivalité de nature sportive (il suffit pour s'en convaincre de relire
le récit de Roch Carrier,
Le chandail de hockey écrit en 1979). Difficile de ne pas voir
dans la «série du siècle»de 1972, un épisode très local et anecdotique
de la Guerre froide. Pour de nombreux Québécois, le dernier match de
cette série, c'est un peu l'assassinat
de John F. Kennedy pour le Américains, de nombreux Québécois doivent
encore aujourd'hui se souvenir ou ils se trouvaient lors du célèbre but
de Paul Henderson, le 27 septembre 1972.
Comment protéger ce patrimoine
intangible des «Vendeurs du temple», le premier geste est probablement
de boycotter les initiatives des « Vendeurs du temple»., geste peut-être
inutile, mais qu'il faut néanmoins poser?
En entretenant le souvenir des glorieuses années du club et de ses
porte-couleurs et nous rappelant que Le Rocket (Maurice Richard et le
Grand Bill (Jean Béliveau) les historiens soulignerons que même les
surnoms des vedettes de l'époque étaient des surnoms
anglophones, preuve de ce Montréal disparu depuis la Révolution
tranquille) . J'écris « disparu » peut-être un peu rapidement, en dépit
des apparences, les choses ont-elles changées tant que cela, la
direction du club demeure anglophone avec Geoff Molson dans
le fauteuil de président et chef de la direction du club de hockey
Canadien et si la main d'oeuvre francophone a disparu, c'est pour être
remplacée par une main d'oeuvre ou les anglophones ne sont pas disparus
(les Price, Gallagher et Domi), russe, suédoise,
tchèque ou slovaque. Le talent québécois qui n'est pas disparu doit
trouver à s'exprimer sous d'autres latitudes.
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