Sunday, November 24, 2019

Du passé, faisons table rase



La mesure n'a pas fait de vagues, pas de grands débats à l'Assemblée nationale, en fait, pas de débats du tout, elle n'a d'ailleurs pas été soumise aux élus. Un article dans Le Devoir une semaine après l'adoption de la mesure, voilà qui s'appelle voler sous le radar. De quoi s'agit-il: «Le conseil des ministres de François Legault a adopté la semaine dernière un décret qui exclut complètement les représentants religieux de l'ordre de préséance, a appris Le Devoir. (Le clergé écarté de l'ordre de préséance pour les cérémonies publiques au Québec, 22 novembre). [...] l'ordre de préséance guide l'ordre des prises de parole, des salutations dans les discours du premier ministre et le placement des dignitaires lors des cérémonies officielles. Québec souhaite ainsi «mieux refléter la diversité des croyances de la population québécoise et de la laïcité» a expliqué une source gouvernementale. Pour «reconnaître le rôle l'importance des nations autochtones», Québec a choisi d'inclure au 12e rang de l'ordre de préséance , le chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL)et le président de la Société Makivik. L'évêque auxiliaire à Québec Monseigneur Marc Pelchat a perçu dans la décision du gouvernement un signe qu'une «sorte d'esprit laïciste s'étend » au Québec. Mgr Pelchat fait la seule lecture qui s'imposait du décret: »On sent qu'il y a des pas de plus qui se font pour que la séparation [entre le religieux et le politique] soit encore plus grande. Et même, de nous rendre, je ne sais pas peut-être même invisibles» a-t-il ajouté. la mesure est passé inaperçue, pas d'écho dans la presse québécoise, l'article du Devoir, lui n'est pas passé inaperçu pour toute monde, il est tombé sous les yeux de la chroniqueuse du Journal de Montréal, Josée Legault, il lui a inspiré une chronique intitulée(»Un geste nettement plus signifiant pour la laïcité, 22 novembre).




La chronique de Josée Legault donne tout son sens à la remarque de Mgr Pelchat. Elle précise d'abord sa vision de la laïcité:»Ceux et celles qui me lisent le savent déjà. Pour établir la laïcité de l'État au Québec, donc, pour signifier clairement qu'il y a séparation entre l'État et les religions, je ne crois pas à la nécessité d'interdire le port de signes religieux à certains. Je n'y crois pas parce que c'est là une approche strictement individualiste qui ce faisant, distingue les employés qui portent un signe religieux de ceux qui n'en portent pas. Par centre, je demeure convaincue de la nécessité pour l'État québécois , si laïcité il doit y avoir , qu'elle s'applique plutôt aux institutions elle-mêmes et que par conséquent qu'elles s'abstiennent  d'arborer tout symbole religieux. D'ou on appui , depuis des années, au retrait du crucifix nichant dans le salon bleu de l'Assemblée nationale tout juste au-dessus de son président. Ce qui fut fait, mais seulement récemment.[Josée Legault fait mention de l'article du Devoir cité plus haut et poursuit sa réflexion.NDA] Et ce faisant, une approche beaucoup signifiante, à mon humble avis, pour continuer à établir la laïcité de l'État au Québec. Cette décision, fort sage, est celle-ci: »Les autorités de l'Église catholique n'auront plus préséance sur les élus de l'Assemblée nationale dans des cérémonies officielles  du gouvernement du Québec». Enfin qu'on a le goût de crier . Incroyable tout de même que cela n'ait jamais été fait au auparavant.[..]
 
 
Voilà qui est cohérent avec une véritable séparation de l'État et des religions »(Ce qui préoccupe vraiment Mme Legault, ce n'est pas la «séparation de l'État et des religions», c'est la séparation de l'État de la religion catholique). Dans ce cas, il s'agit du catholicisme -la religion longtemps dominante au Québec.[...]. Laissons Josée Legault à son ire anti catholique notons simplement que pour l'instant cette rage ne s'applique qu'à l'État québécois, elle ignore pour l'heure la société Québécoise et nous ne serons pas surpris qu'elle rejoigne un jour les exaltés qui réclament la suppression de la Croix du Mont-Royal (sur l'anti catholicisme de Josée Legault, voir sur ce blogue, « Odieux »,27 octobre). 
le décret énonce aussi l'»ajout des représentants autochtones dans l'ordre de préséance «Une excellente chose. Le symbole ici, est majeur et se veut résolument moderne. Surtout, il dénote le respect de l'État québécois pour les Premières nations qui y vivent.» Nous venons subtilement de passer dans le registre Valérie Plante avec son inepte «Montréal, territoire non cédé».  Pour un peu, elle exigerait la remise du territoire québécois aux Autochtones, geste qui serait «résolument moderne».

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