La mesure n'a pas fait de vagues, pas
de grands débats à l'Assemblée nationale, en fait, pas de débats du
tout, elle n'a d'ailleurs pas été soumise aux élus. Un article dans
Le Devoir une semaine après l'adoption de la mesure, voilà qui
s'appelle voler sous le radar. De quoi s'agit-il: «Le conseil des
ministres de François Legault a adopté la semaine dernière un décret qui
exclut complètement les représentants religieux
de l'ordre de préséance, a appris Le Devoir. (Le clergé écarté
de l'ordre de préséance pour les cérémonies publiques au Québec, 22
novembre). [...] l'ordre de préséance guide l'ordre des prises de
parole, des salutations dans les discours du
premier ministre et le placement des dignitaires lors des cérémonies
officielles. Québec souhaite ainsi «mieux refléter la diversité des
croyances de la population québécoise et de la laïcité» a expliqué une
source gouvernementale. Pour «reconnaître le rôle
l'importance des nations autochtones», Québec a choisi d'inclure au 12e
rang de l'ordre de préséance , le chef de l'Assemblée des Premières
Nations du Québec et du Labrador (APNQL)et le président de la Société
Makivik. L'évêque auxiliaire à Québec Monseigneur
Marc Pelchat a perçu dans la décision du gouvernement un signe qu'une
«sorte d'esprit laïciste s'étend » au Québec. Mgr Pelchat fait la seule
lecture qui s'imposait du décret: »On sent qu'il y a des pas de plus qui
se font pour que la séparation [entre le
religieux et le politique] soit encore plus grande. Et même, de nous
rendre, je ne sais pas peut-être même invisibles» a-t-il ajouté. la
mesure est passé inaperçue, pas d'écho dans la presse québécoise,
l'article du
Devoir, lui n'est pas passé inaperçu pour toute monde, il est tombé sous les yeux de la chroniqueuse du
Journal de Montréal, Josée Legault, il lui a inspiré une chronique intitulée(»Un geste nettement plus signifiant pour la laïcité, 22 novembre).
La chronique de Josée Legault donne
tout son sens à la remarque de Mgr Pelchat. Elle précise d'abord sa
vision de la laïcité:»Ceux et celles qui me lisent le savent déjà. Pour
établir la laïcité de l'État au Québec,
donc, pour signifier clairement qu'il y a séparation entre l'État et
les religions, je ne crois pas à la nécessité d'interdire le port de
signes religieux à certains. Je n'y crois pas parce que c'est là une
approche strictement individualiste qui ce faisant,
distingue les employés qui portent un signe religieux de ceux qui n'en
portent pas. Par centre, je demeure convaincue de la nécessité pour
l'État québécois , si laïcité il doit y avoir , qu'elle s'applique
plutôt aux institutions elle-mêmes et que par conséquent
qu'elles s'abstiennent d'arborer tout symbole religieux. D'ou on appui
, depuis des années, au retrait du crucifix nichant dans le salon bleu
de l'Assemblée nationale tout juste au-dessus de son président. Ce qui
fut fait, mais seulement récemment.[Josée
Legault fait mention de l'article du Devoir cité plus haut et poursuit
sa réflexion.NDA] Et ce faisant, une approche beaucoup signifiante, à
mon humble avis, pour continuer à établir la laïcité de l'État au
Québec. Cette décision, fort sage, est celle-ci: »Les
autorités de l'Église catholique n'auront plus préséance sur les élus
de l'Assemblée nationale dans des cérémonies officielles du
gouvernement du Québec». Enfin qu'on a le goût de crier . Incroyable
tout de même que cela n'ait jamais été fait au auparavant.[..]
Voilà qui est cohérent avec une
véritable séparation de l'État et des religions »(Ce qui préoccupe
vraiment Mme Legault, ce n'est pas la «séparation de l'État et des
religions», c'est la séparation de l'État de la religion
catholique). Dans ce cas, il s'agit du catholicisme -la religion
longtemps dominante au Québec.[...]. Laissons Josée Legault à son ire
anti catholique notons simplement que pour l'instant cette rage ne
s'applique qu'à l'État québécois, elle ignore pour l'heure
la société Québécoise et nous ne serons pas surpris qu'elle rejoigne un
jour les exaltés qui réclament la suppression de la Croix du Mont-Royal
(sur l'anti catholicisme de Josée Legault, voir sur ce blogue,
« Odieux »,27 octobre).
le décret énonce aussi l'»ajout des
représentants autochtones dans l'ordre de préséance «Une excellente
chose. Le symbole ici, est majeur et se veut résolument moderne.
Surtout, il dénote le respect de l'État québécois
pour les Premières nations qui y vivent.» Nous venons subtilement de
passer dans le registre Valérie Plante avec son inepte «Montréal,
territoire non cédé». Pour un peu, elle exigerait la remise du
territoire québécois aux Autochtones, geste qui serait «résolument
moderne».
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