Wednesday, May 14, 2025

Il faut sauver le soldat NPD

 



Depuis l’élection du 28 avril dernier la question se pose: malgré ses piètres résultats électoraux, le Nouveau Parti démocratique doit-il retrouver son statut de parti officiel?


Pour ma part, je suis d’avis qu’il faut sauver le soldat NPD, si le soldat NPD n’est pas sauvé, c‘est le soldat libéral qui s’installera à demeure à la tête du gouvernement à Ottawa . 

«À la suite d’une défaite historique qui a dépouillé le Nouveau Parti démocratique (NPD) à la fois de son chef et de son statut officiel à la Chambre des communes, le député montréalais Alexandre Boulerice estime que la guerre commerciale avec lesÉtats-Unis a plongé la formation de gauche dans une impasse. «On a essayé d’adapter notre discours. mais la tendance était vraiment trop forte, trop butante. L’arrivée de Trump, le départ de M. Trudeau et l’arrivée de M.Carney ont brouillé les cartes pour nous et on n’a pas su s’adapter. Je ne sais pas si on aurait pu le faire» , témoigne le député en entrevue au Devoir. la députation du NPD s’est effondrée au soir des élections fédérales, passant de 24 à 7 élus, un creux historique depuis la fondation du parti, en 1961[…] Lui-même défait dans sa circonscription  en Colombie Britannique, Jagmeet Singh a annoncé sa démission le soir même des élections. Le parti a aussi perdu son statut officiel à Ottawa, ce qui réduit le nombre d’interventions de ses députés en Chambre , en plus de le couper de financement parlementaire et de représentation dans les comités.»(On n’a pas su s’adapter», concède Alexandre Boulerice après la défaite historique du NPD, Le Devoir, 9 mai).

«Bien que de nombreux défis s’annoncent  pour la reconstruction de la formation politique, Alexandre Boulerice dit avoir bon espoir que la base d’électeurs du NPD reviendra rapidement au bercail aux prochaines élections fédérales. «Nos électeurs ne sont pas devenus des libéraux. Ce sont encore des néodémocrates, mais c’est comme s’ils avaient prêté leurvove aux libéraux vu les circonstances, parce qu’on avait besoin d’un bouclier et que M. Carney représentait ce bouclier» avance-t-il. Une partie importante de leur base s’est aussi tournée vers les conservateurs de Pierre Poilievre. Des 17 circonscriptions perdues par le NPD, ce sont les conservateurs qui en ont le plus profité, avec 10 sièges arrachés contre 7 pour les libéraux. «Les conservateurs ont déployé beaucoup d’efforts pour séduire la classe ouvrière, ciblant notamment les électeurs syndiqués lors de visites stratégiques dans plusieurs villes ouvrières tout au long de la campagne . Le chef conservateur -qui a lancé son slogan «Plus de  bottes, moins de cravates» - a multiplié les promesses pour stimuler la formation et l’emploi des travailleurs de métiers spécialisés. «Je pense que notre gros défi, en ce moment, c’est de reconnecter avec la base ouvrière, les mouvements syndicaux, les syndicats locaux, les travailleurs et travailleuses qui se sont tournés vers les conservateurs et les libéraux cette fois-ci», concède Alexandre Boulerice.» ( On n’a pas su s’adapter», concède Alexandre Boulerice après la défaite historique du NPD, Le Devoir, op. cité).

«  vendredi que son parti était en Le chef intérimaire du Nouveau Parti démocratique (NPD), Don Davies, a annoncé vendredi que son parti était en discussions préliminaires avec le gouvernement du premier ministre Mark Carney en vue d’obtenir le statut de parti officiel à la Chambre des communesLe NPD a été réduit à sept sièges lors des élections , sous le seuil de 12 sièges requis pour obtenir le statut de parti officiel à la chambre des communes. Selon M. Davies, c’est un résultat que «personne n’avait prévu».[…] les partis qui n’ont pas de statut officiel perdent des ressources financières fournies par le Parlement, peuvent poser moins de questions pendant la période des questions et n’ont pas de sièges garantis aux comités permanents. »L’un de mes principaux objectifs est de m’assurer que notre caucus dispose des ressources nécessaires pour s’acquitter de ses fonctions au Parlement, mais surtout pour défendre efficacement les intérêts des 1,2 millions de Canadiens qui ont voté pour nous», a indiqué M. Davies vendredi.

Kathleen Monk directrice des communications du NPD sous Jack Layton, a indiqué que l’obtention des ressources financières est essentielle à la pertinence du parti. «Don Davies doit s’assurer, au cours des huit, voire des six prochains mois, que les néo-démocrates ne disparaissent pas de la carte et qu’ils continuent de faire partie du processus parlementaire et de l’actualité médiatique» a analysé Mme Monk.»[…].

«M. Davies  a annoncé quelles priorités pour le Parlement comprenaient la promotion d’un plus grand nombre de logements «véritablement» abordables, l’élargissement de l’accès aux soins de santé et la création de «Bons emplois ». 

 


 

 

 

Il a convenu que le NPD devait renouer avec la classe ouvrière canadienne. Lors des élections, le parti a perdu son ancrage dans les villes industrielles et manufacturières comme Hamilton, London et Windsor.»(le NPD discute avec le gouvernement pour retrouver son statut de parti officiel, Le Devoir, 9 mai) Contrairement à Ms. Boulerice et Davies, je ne crois pas à la «nature ouvrière» du NPD. Je suis d’avis que depuis déjà quelques années, le NPD n’est pas un «parti ouvrier», mais qu’il est plutôt devenu un parti bien plus soucieux des intérêts des minorités ethniques, sexuelles et LBGTQ que de ceux de la classe ouvrière. « alors que le rouges des libéraux et le bleu des conservateurs se sont rependus [sic] sur la carte du Canada lors des élections fédérales de lundi, l’orange du Nouveau Parti démocratique s’est dissoute. Selon des experts, les travailleurs syndiqués ont joué un rôle clé dans ce virage bleu. «Ce que vous voyez, c’est le changement des travailleurs syndiqués qui étaient, dans le passé, pour le NPD ou le PLC»a dit Terri Givens, professeur de science politique l’Université de la Colombie-Britannique, en entrevue à Global News. «Ils sont frustrés des dix dernières années. Ils recherchent un candidat qui leur dira ce qu’ils veulent entendre , et c’est ce que Poilievre a fait en parlant de logement et d’immigration », a-t-il poursuivi. Selon Darrell Bricker, président de Ipsos Public Affairs , «si vous faites partie de la classe des travailleurs syndiqués, surtout si vous êtes un homme, vous ne vous sentez pas représentés par cette version du Nouveau Parti démocratique». (D’anciens électeurs du  NPD se tournent vers les conservateurs, TVA nouvelles, 3 mai) C’est pour cette raison que je suis convaincu qu’il faut «sauver le soldat NPD». Alexandre Boulerice fait erreur en considérant que les électeurs néo-démocrates ayant voté libéral le 28 avril dernier constituent un vote «prêté» aux libéraux. Il n’existe rien de tel en politique que des «votes prêtés». Il y a des vote que vous séduisez, des votes dont vous vous emparez quelquefois de haute lutte et des votes perdus. Mes Boulerice et Davies  réaliseront à leurs dépens que les électeurs issus des minorités mentionnées plus haut ne sont pas considérées comme «prêtées« par les Libéraux, mais qu’il s’agit bien d’un «vote volé». Il y a fort à parier que les stratèges du PLC réfléchissent depuis le soir du 28 avril, à la façon d’«annexer» définitivement ce vote. S’il n’y prennent garde, Ms Boulerice et Davies ne reverront jamais ce vote. Si cela devait se produire, le PLC s’assurerait le pouvoir à Ottawa pour les années à venir. Cette perspective devrait convaincre le Bloc québécois de revoir sa position actuelle qui consiste à refuser de reconnaître le statut de parti officiel au Nouveau Parti démocratique.

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