Tuesday, May 20, 2025

Étoiles et $$$$

 



 Je me réjouis pour les restaurateurs québécois qui font leur entrée dans le guide Michelin. La couverture médiatique qui s’en est ensuivie me rappelle qu’il n’y malheureusement pas de Guide Michelin de la qualité de la couverture journalistique.


Loin de moi, l’idée de sous entendre que les étoiles décernées ne sont pas méritées. Pour certains scribouillards, ces étoiles marquaient la reconnaissance gastronomique du Québec. «La gastronomie québécoise reconnue internationale avec l’arrivée du Guide Michelin devrait propulser le tourisme gourmand dans la province ,croit la PDG de l’Alliance de l’industrie touristique du Québec, Geneviève Cantin». Journalisme ampoulé comme aime le pratiquer certains pisse-copies québécois: loin des cimes gastronomiques annoncées. Le Québec, aux dernières nouvelles, reste la terre de naissance de la poutine et le fast food n’y est pas en péril. À la lecture de telles lignes, il me vient le goût de céder à la tentation de demander l’ «asile culinaire» dans un modeste mais bien québécois Saint-Hubert. Les étoiles Michelin ne nous disent finalement rien sur la gastronomie québécoise. Elles saluent d’abord et avant tout, le talent et le travail individuels de rares, de trop rares, artisans passionnés. Souhaitons qu’il fasse école, tout en sachant que mes maigres ressources ne me permettront pas de fréquenter les temples ou officient ces artisans. 


Le bel enthousiasme qui entoure la réception de ces premières étoiles Michelin au Québec ne doit pas nous faire oublier que ces étoiles ne nous tombent pas des nues. Ce ne sont pas les beaux yeux des chefs cuisiniers québécois ou les effluves de la gastronomie d’ici conduisent les inspecteurs du Guide Michelin sur nos rivages: «Se voir attribuer de ses fameuses «étoiles»est un rêve que caressent la plupart des chefs, mais ce rêve ne peut devenir réalité que si un critique daigne rendre visite à leurs restaurants. Or ces visites ont un prix , du moins indirectement. Les restaurateurs ne paient pas pour la venue d’un inspecteur, pas plus qu’il ne sont au courant quand l’eux vient évaluer leur table. Les échanges ont lieu à un autre niveau, et l’entreprise française signe des ententes confidentielles avec diverses organisations en vue de la publication de son répertoire pour une région donnée. Le Guide qui paraîtra au printemps 2025 pour le Québec ne fait pas exception à la règle. Selon nos informations, six organisations, dont l’Alliance touristiques du Québec, la ville de Québec, la ville de Montréal, Destination Québec cité et Montréal centre -ville, investiront chacune 280 000$ pour mettre en valeur  et «commercialiser» le Guide au cours des trois prochaines années. Avec la cagnotte de 450 000$ investie par le gouvernement fédéral, l’addition s’élève donc à environ 2,1 millions $, en trois ans. Ces sommes servent à la promotion du guide, et ne seraient pas versées directement à l’entreprise française, précisent nos sources.» (2.1 Millions $ pour attirer le «Guide Michelin» au Québec, Journal de Québec, 30 août 2024). 2,1millions$ pour 111 établissements (9 établissements et 102 établissements recommandés) distingués par le guide Michelin. Cela met « l’étoile Michelin» à 18 918. $ pièce.

 


 

 

Ces établissements reconnus dérouleront-ils le tapis rouge pour nous, puisque compte tenu de ces contributions publiques et para publiques, car pour reprendre un vieux slogan publicitaire «Il y a un peu de nous autres là-dedans!».

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