Pour
certains journalistes et chroniqueurs, la défaite du Parti libéral du
Canada (PLQ) lors de l’élection partielle tenue, le 16 septembre, dans
la circonscription montréalaise de Lasalle-Émard-Verdun annoncerait
la fin de la carrière politique de Justin Trudeau. C’est vendre un peu
vite la peau de l’ours. Pour la chroniqueuse Yasmine Abdelfadel:«Autre
règle de base : que fait-on avec un chef qui devient toxique sur le plan
électoral? Le caucus et les militants le larguent avant que les
électeurs ne le fassent. Justin Trudeau n’a même pas le loisir
d’inventer des excuses farfelues. Le premier signal d’alarme avait déjà
retenti lors de la cuisante défaites libéraux à Toronto-St. Paul’s cet
été.» (Justin Trudeau est devenu électoralement toxique, Journal de Montréal,
17 septembre). «Justin Trudeau et arrivé la mine basse au parlement ce
matin, à Ottawa, au lendemain d’une défaite symbolique dans
LaSalle-Émard-Verdun.[…] Questionné à savoir si la défaite de son parti
au profit du Bloc Québécois dans ce château fort libéral remettait en
question son leadership, le premier ministre a répondu qu’il n’est
«jamais le fun de passer si proche et de ne pas gagner une partielle. »
(Un château fort libéral tombe: Justin Trudeau la mine basse au
lendemain d’une défaite significative, Journal de Montréal,
17 septembre). Je veux bien me réjouir de la «mine basse» de Justin
Trudeau, mais je ne suis pas prêt à conclure à la mort politique de
celui-ci. La logique qui préside au vote lors d’une élection partielle
est toute autre que celle qui détermine un vote lors d’une élection
générale.Le vote lors d’une élection partielle est souvent un vote
protestataire; je serais d’ailleurs curieux de voir combien de ces
circonscriptions protestataires demeurent fidèles à ce vote
protestataire lorsque vient une élection générale. Autre raison de
croire que Justin Trudeau survivra aux élections partielles de
Toronto-St. Paul’s et La Salle-Émard-Verdun, qui le remplacera. Ce n’est
pas Mark Carney, parfaite illustration du technocrate affairiste et
mondialiste qui semble taillé pour le poste, d’autant plus que l’homme
apparaît doté du charisme d’une vieille patère. Aux Libéraux, guettés
par l’amnésie, qu’il suffise de rappeler le seul nom de Michel
Ignatieff, s’ils veulent revivre cette désolante expérience, Mark Carney
est leur homme. Selon toute vraisemblance, le PLC ira à la prochaine
bataille électorale avec Justin Trudeau comme porte étendard; le temps
apparaissant de plus en plus compté pour une course au leadership.
Il
y a un autre élément négligé par les journalistes et chroniqueurs,
Justin Trudeau, n’est pas que le chef du PLC. Il est aussi en dépit de
son jeune âge, un rentier de la politique canadienne; sa rente peut
sembler tenir à peu de chose, mais chez les libéraux fédéraux, le seul
nom de Trudeau vaut de l’or. Cette rente, c’est Justin et seulement qui
en retire les intérêts. J’ai le sentiment que Justin Trudeau sera sur
les rangs lors de Prochaine élection, à défaut de mieux penseront
probablement ministres libéraux, qui voudra prendre l’odieux de jour les
Brutus? Ce n’est pas demain que sonnera le glas pour Justin Trudeau;
qui voudra prendre la tête d’une Fronde dirigée contre lui?
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