Personne
au Québec ne se surprendra d’assister à une collision entre Gabriel
Nadeau-Dubois (GND) et Mathieu Bock-Côté (MBC). La collision entre le
leader parlementaire solidaire et la figue de proue nationaliste
conservatrice a eu lieu il y a quelques jours (le 6 septembre), la
raison de l’affrontement le«programme universel d’alimentation scolaire»
proposé par Québec solidaire, le champs de bataille, les pages du Journal de Montréal.
C’est MBC qui a ouvert les hostilités s’en prenant à une proposition
solidaire. «Québec solidaire a proposé récemment ce qu’il appelle un
« programme universel d‘alimentation scolaire». il tient dans une idée
simple, censée remporter immédiatement l’adhésion: chaque enfant devrait
avoir droit à un repas gratuit à l’école. QS avance deux arguments.
D’abord un enfant sur cinq se présenterait l’école le ventre vide. C’est
évidemment un scandale. Ensuite, cela permettrait de soutenir les
familles général dans un contexte de hausse du panier d’épicerie Mais
nous sommes ici, quoi qu’on en dise devant une fausse bonne idée. Pour
une raison morale d’abord: c’est la responsabilité élémentaire des
parents de nourrir leur marmaille. Une société qui demande à l’État de
se substituer aux parents pour une tache aussi élémentaire les
infantilise. C’est l’État-nounou, ce que reconnaît involontairement Sol
Zanetti sur X en demandant: «Qui a envie d’arrêter de préparer des
lunchs?» Comme si le collectif devait en toutes circonstances . Sans
s’en rendre compte, une telle société brise ses ressorts. […]Certes
l’État peut soutenir les familles en difficulté, quand des enfants
viennent à l’école le ventre vide , parce que leurs parents n’ont pas su
remplir leur devoir vital, il doit les aider. Mais on ne saurait en
tirer un programme universel.» (les lunchs de Québec solidaire et
l’État-nounou, Journal de Montréal, 6 septembre ). Le
leader parlementaire de Québec solidaire n’a pas tardé à répliquer au
chroniqueur du Journal de Montréal, dans les heures suivants la parution
du texte de MBC. Il écrit: «J’ai lu la dernière chronique deMathieu
Bock-Côté avec un certain étonnement.
La proposition de Québec
solidaire sur les lunchs dans les écoles est une politique pro-famille
qui fonctionne partout ou elle est mise en oeuvre. Elle fonctionne
partout ou elle été mise en oeuvre. Elle améliore la discipline en
classe, elle favorise la réussite scolaire , elle réduit la pauvreté
chez les enfants et elle forme des adultes en meilleure santé.[…] Chaque
dollar investi dans les programmes alimentaires à l’école rapporte 3 à
10$ en retombées pour la société. Au lieu de contester cela, le
chroniqueur présente un argument moral: nourrir les enfants, c’est la
responsabilités des parents. Personne ne dit le contraire. Le problème,
c’est que de plus en plus de parents n’y arrivent pas. Les prix à
l’épicerie ont explosé, les loyers et les hypothèques grimpent plus vite
que les salaires. Ce ne sont plus seulement ceux que M. Bock-Côté
appelle «les pauvres»qui peinent à remplir leur frigo. L’an dernier, un
Québécois sur dix a fréquenté une banque alimentaire. Sur les bancs de
nos écoles, un enfant sur cinq a faim. C’est énorme. Il faut être
déconnecté du quotidien des familles québécoises pour croire que des
parents débordés ont besoin qu’on leur explique leurs responsabilités
envers leurs enfants. Ils travaillent déjà du matin au soir pour remplir
ces responsabilités. Ce dont ils ont besoin, c’est d’un coup de main.»
Ce à quoi, MBC répond On me pardonnera cette réponse un peu simple, que
certains jugeront peu-être trop simple, à Gabriel Nadeau-Dubois (Gabriel
Nadeau-Dubois qui voudrait que l’État se charge de nourrir les enfants
à l’école, sous prétexte que certains ne mangent pas à leur faim, ou
même pas du tout parce qu’ils ont des parents irresponsables. Que l’État
soutienne ceux qui en ont vraiment besoin, très bien, tous en
conviennent .[…]Mais le gouvernement ne saurait sérieusement se
substituer aux parents en la matière, sans abîmer le tissu moral le plus
intime de la société. Je le dis autrement : L’État-providence croit
servir la société, mais l’abîme en l’infantilisant, en développant chez
le commun des mortels un réflexe d’assistanat. Il légitime les conduites
irresponsables (ne pas nourrir ses enfants) en prétendant que la tâche
de toute façon, revient à l’État» (Gabriel Nadeau-Dubois réplique à
Mathieu Bock-Côté, qui lui répond: pour ou contre les lunchs payés par
l’école dans les écoles? Journal de Montréal, 6 septembre)
Je
lis habituellement avec plaisir et approbation les chroniques de MBC.
Un nationaliste conséquent devrait considérer avec prudence cette
proposition solidaire. Ce nationaliste conséquent ne saurait cependant
se satisfaire de voir cette grave question laissée à la seule initiative
privée d'organismes comme le Club des petits déjeuners et celle de la
Fondation OLO (pour orange, lait, oeufs). Les objections soulevées par
MBC méritent considération.Je regrette que derrière son argument des
parents aux conduites irresponsables, n’affleurent les arguments d’une
droite que je qualifierait pour simplifier de droite tatcherienne (Loin
de moi l’idée de résumer Mme Tatcher à une simple faire valoir de la
droite économique, il suffit de se rappeler sa résolution très
patriotique dans la crise des Malouines) prompte à dénoncer les parents
qui préfèrent «fumer boire, acheter des billets de loterie ou se
droguer». Avec MBC, il faut garder en tête le rôle central de la famille
dans cette question des soins aux enfants (alimentation comprise). Le
Québec doit réfléchir à des solutions qui gardent la famille au coeur de
la résolution de cette question; ouvrir la porte à des solutions qui
excluent la famille, c’est faire le lit de l’état-nounou et du
gouvernemaman.
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