Friday, September 13, 2024

GND versus MBC

 



Personne au Québec ne se surprendra d’assister à une collision entre Gabriel Nadeau-Dubois (GND) et Mathieu Bock-Côté (MBC). La collision entre le leader parlementaire solidaire et la figue de proue nationaliste conservatrice a eu lieu il y a quelques jours (le 6 septembre), la raison de l’affrontement le«programme universel d’alimentation scolaire» proposé par Québec solidaire, le champs de bataille, les pages du Journal de Montréal. C’est MBC qui a ouvert les hostilités s’en prenant à une proposition solidaire. «Québec solidaire  a proposé récemment ce qu’il appelle un « programme universel d‘alimentation scolaire». il tient dans une idée simple, censée remporter immédiatement l’adhésion: chaque enfant devrait avoir droit à un repas gratuit à l’école. QS avance deux arguments. D’abord un enfant sur cinq se présenterait l’école le ventre vide. C’est évidemment un scandale. Ensuite, cela permettrait de soutenir les familles général dans un contexte de hausse du panier d’épicerie Mais nous sommes ici, quoi qu’on en dise devant une fausse bonne idée. Pour une raison morale d’abord: c’est la responsabilité élémentaire des parents de nourrir leur marmaille. Une société qui demande à l’État de se substituer aux parents pour une tache aussi élémentaire les infantilise. C’est l’État-nounou, ce que reconnaît involontairement Sol Zanetti sur X en demandant: «Qui a envie d’arrêter de préparer des lunchs?» Comme si le collectif devait en toutes circonstances . Sans s’en rendre compte, une telle société brise ses ressorts. […]Certes l’État peut soutenir les familles en difficulté, quand des enfants viennent à l’école le ventre vide , parce que leurs parents n’ont pas su remplir leur devoir vital, il doit les aider. Mais on ne saurait en tirer un programme universel.» (les lunchs de Québec solidaire et l’État-nounou, Journal de Montréal, 6 septembre ). Le leader parlementaire de Québec solidaire n’a pas tardé à répliquer au chroniqueur du Journal de Montréal, dans les heures suivants la parution du texte de MBC. Il écrit: «J’ai lu la dernière chronique deMathieu Bock-Côté  avec un certain étonnement. 

 
 
La proposition de Québec solidaire sur les lunchs dans les écoles est une politique pro-famille qui fonctionne partout ou elle est mise en oeuvre. Elle fonctionne partout ou elle été mise en oeuvre. Elle améliore la discipline en classe, elle favorise la réussite scolaire , elle réduit la pauvreté chez les enfants et elle forme des adultes en meilleure santé.[…] Chaque dollar investi dans les programmes alimentaires à l’école rapporte 3 à 10$ en retombées pour la société. Au lieu de contester cela, le chroniqueur présente un argument moral: nourrir les enfants, c’est la responsabilités des parents. Personne ne dit le contraire. Le problème, c’est que de plus en plus de parents n’y arrivent pas. Les prix à l’épicerie ont explosé, les loyers et les hypothèques grimpent plus vite que les salaires. Ce ne sont plus seulement ceux que M. Bock-Côté appelle «les pauvres»qui peinent à remplir leur frigo. L’an dernier, un Québécois sur dix a fréquenté une banque alimentaire. Sur les bancs de nos écoles, un enfant sur cinq a faim. C’est énorme. Il faut être déconnecté du quotidien des familles québécoises pour croire que des parents débordés ont besoin qu’on leur explique leurs responsabilités envers leurs enfants. Ils travaillent déjà du matin au soir pour remplir ces responsabilités. Ce dont ils ont besoin, c’est d’un coup de main.» Ce à quoi, MBC répond On me pardonnera cette réponse un peu simple, que certains jugeront peu-être trop simple, à Gabriel Nadeau-Dubois (Gabriel Nadeau-Dubois  qui voudrait que l’État se charge de nourrir les enfants à l’école, sous prétexte que certains ne mangent pas à leur faim, ou même pas du tout parce qu’ils ont des parents irresponsables. Que l’État soutienne ceux qui en ont vraiment besoin, très bien, tous en conviennent .[…]Mais le gouvernement ne saurait sérieusement se substituer aux parents en la matière, sans abîmer le tissu moral le plus intime de la société. Je le dis autrement : L’État-providence croit servir la société, mais l’abîme en l’infantilisant, en développant chez le commun des mortels un réflexe d’assistanat. Il légitime les conduites irresponsables (ne pas nourrir ses enfants) en prétendant que la tâche de toute façon, revient à l’État» (Gabriel Nadeau-Dubois réplique à Mathieu Bock-Côté, qui lui répond: pour ou contre les lunchs payés par l’école dans les écoles? Journal de Montréal, 6 septembre) 
 

 
 
Je lis habituellement avec plaisir et approbation les   chroniques de MBC. Un nationaliste conséquent devrait considérer avec prudence cette proposition solidaire. Ce  nationaliste conséquent ne saurait cependant se satisfaire de voir cette grave question laissée à la seule initiative privée d'organismes comme le Club des petits déjeuners et celle de la Fondation OLO (pour orange, lait, oeufs). Les objections soulevées par MBC méritent considération.Je regrette que derrière son argument des parents aux conduites irresponsables, n’affleurent les arguments d’une droite que je qualifierait pour simplifier de droite tatcherienne (Loin de moi l’idée de résumer Mme Tatcher à une simple faire valoir de la droite économique, il suffit de se rappeler sa résolution très patriotique dans la crise des Malouines) prompte à dénoncer les parents qui préfèrent «fumer boire, acheter des billets de loterie ou se droguer». Avec MBC, il faut garder en tête le rôle central de la famille dans cette question des soins aux enfants (alimentation comprise). Le Québec doit réfléchir à des solutions qui gardent la famille au coeur de la résolution de cette question; ouvrir la porte à des solutions qui excluent la famille, c’est faire le lit de l’état-nounou et du gouvernemaman.

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