Monday, September 9, 2024

CAQ, Cataraman avenir Québec


À mon avis, la Coalition avenir Québec (CAQ) n’est pas un parti politique. La CAQ a tout du catamaran avec ses deux coques; une coque fédéraliste et une coque nationaliste. C’est en raison de ce caractère singulier de la CAQ que la démission de Pierre Fitzgibbon mérite de retenir l’attention bien au-delà; de l’ «ajustement ministériel» qui l’a suivi! Avec la démission de Pierre Fitzgibbon, démission qui prend tout son sens lorsque l’on interprète de pair avec les intention du ministre des Finances Éric Girard. En effet: «On prête à Éric Girard le désir de se présenter, dans quelques mois, avec les conservateurs de Pierre Poilievre. ll y serait à sa place. François Legault verrait toutefois son équipe économique réduite à une peau de chagrin. […] Spéculons un peu: certaines figures de l’aile fédéraliste de la CAQ seraient-elles tentées de faire elles aussi le saut à Ottawa, avec les conservateurs, pour retrouver là-bas un pouvoir qu’elles pourraient bien perdre à Québec en 2026? Il manque aux conservateurs fédéraux quelques figures féminines. Est-ce qu’une Geneviève Guilbault pourrait être tentée de les rejoindre? Elle ne manque ni de talent ni d’ambition, mais son talent comme son ambition s’exprimeraient mieux dans le cadre canadien que dans le cadre québécois.» (Mathieu Bock-Côté, Et si Fitzgibbon n’était que le premier à quitter un navire à la dérive?, Journal de Montréal, 4 septembre) La démission de Pierre Fitzgibbon et le départ annoncé d’Éric Girard affaiblissent la coque fédéraliste de la CAQ. La disparition de ces figures de proue fédéralistes annonce-t-elle le départ de figures fédéralistes moins connues; comme Éric Girard se trouvera-t-il d’autres députés caquistes pour succomber aux sirènes conservatrices? Plus grave pour la CAQ les départs de Pierre Fitzgibbon et Éric Girard annoncent-ils une hémorragie moins spectaculaire, mais plus grave pour l’existence de la CAQ. Sans ces poids lourds, un certain nombre de cadres caquistes fédéralistes (présidents d’association, membres des cabinets ministériels. collecteurs de fonds, etc.) entrés à la CAQ justement parce qu’elle était une coalition devant permettre de mettre sous le boisseau la question nationale pendant au moins dix ans, seront-ils tentés de quitter une CAQ qui serait de moins en moins une coalition? Est-ce impossible d’envisager un véritable «retour au bercail» pour ces caquistes fédéralistes; un «retour au bercail» les ramenant au bercail libéral.
L’ancien péquiste, François Legault voudra-t-il continuer à présider une CAQ délestée de sa coque fédéraliste et peut-être séduite par une politique plus nationaliste surtout devant les succès du Parti québécois(PQ) dans le sondages? Dans cette perspective, La démission de Pierre Fitzgibbon est pourrait s’avérer être le premier clou dans le cercueil  de la Coalition avenir Québec. 




Autre conséquence possible et souhaitable de cette éventuelle disparition de la CAQ, les problèmes du catamaran caquiste libéreront-ils un certain nombre d’électeurs nationalistes fatigués, électeurs revenant au bercail péquiste? Pour le plus grand bonheur de Pierre Saint-Paul-Plamondon et du parti Québécois (PQ).
Nous sommes à un an des prochaines élections générales. Je crois que nous assisterons à de «grandes manoeuvres» politiques dignes des meilleures suspenses, «grandes manoeuvres» qui nous clouerons devant nos petits écrans. 
Les problèmes de la CAQ ouvrent-ils de nouvelles perspectives pour les nationalistes identitaires québécois? Le nationalisme identitaire (finalement, bien soft de la CAQ), refus d’étendre l’application dela loi 101 aux Cégeps anglophones. L’échec du timide nationalisme identitaire de la CAQ devrait convaincre le PQ de pratiquer un nationalisme identitaire plus affirmé en incluant justement les cégeps anglophones dans le champ d’application de la Charte de la langue française et en ne reculant pas sur les frais de scolarité des étudiants canadiens dans les universités québécoises. Devant l’échec de la CAQ en matière d’immigration, Le PQ doit revenir à ses propositions de 2022 sur le nombre maximum de travailleurs permanents que le Québec doit accueillir; c’est à dire 35 000, pas un de plus et faire la sourde oreille aux appels des diverses Chambres du commerce du Québec.

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