Monday, September 2, 2024

D’un extrême l’autre extrême




Serons-nous témoins d’un véritable changement de paradigme au Québec?

le Québec passera-t-il d’un extrême à l’autre dans le dossier de l’instruction publique? Je suis de la génération des années 1960. Années qui furent celles du «tout à l’université. dans le Québec effervescent de la Révolution tranquille; tous pouvaient aller à l’université, mieux, tous devaient aller à l’université. Cette conviction nous a valu la création de l’Université du Québec et la multiplication de ces modules régionaux. Cette démocratisation un peu anarchique, nous a aussi valu la création de programmes aussi essentiels que le programme d’animation et recherche culturelle de l’UQAM et du programme en récréologie (Université du Québec à Trois-Rivières), Qu’importe que ces programmes se soient avérés de véritables culs de sac pour ceux qui s’étaient laissés prendre à ses vessies universitaires. 
 

 

Le Québec n’était pas seul à vivre à ce rythme débridé; à Montréal et Québec, comme à Paris; la jeunesse de l’époque voulait ardemment croire au slogan «sous les pavés, la plage» cette plage enflamma Paris en mai 1968; plus sages, nos étudiants québécois se contentèrent de quelques débrayages. Il est vrai aussi que les étudiants québécois de l’époque ne comptaient pas dans leurs rangs des camarades comme le trotskyste Alain Krivine ou des agitateurs pédo anarchiste comme Daniel Cohn-Bendit. .
Le Québec de 2024 est définitivement moins effervescent que celui que je décris plus haut. il vit à l’heure de la crise du logement et de la pénurie de main d’œuvre, puissants antidotes aux rêveries professionnelles. Pas plus qu’une hirondelle ne fait le printemps, un article de journal ne fait un nouveau paradigme. Un article peut cependant annoncer une tendance en devenir.

Comment devenir Charpentier

Tendance qui serait celle de l’éventuelle fin du «tout à l’université». C’est ainsi que je comprend un article que je lit dans l‘édition d’aujourd’hui (29 août) du Journal de Montréal. Cet article intitulé «Plus besoin d’aller à l’université pour faire de l’argent si l’on a un bon métier» s’intéresse  au cheminement d’un jeune entrepreneur de 21 ans qui, pour reprendre les termes de l’article: «s’enlignait pour être avocat au secondaire». Ce qui ne veut rien dire, combien d’auditeurs d’Indéfendable voudront devenir avocat avant de se heurter aux exigences des facultés de Droit du Québec?
Jacob Grisé, le jeune entrepreneur en question, a, 21 ans; «Aujourd’hui, le jeune homme dirige le Groupe Mirage sur la Rive-Sud de Montréal (entreprise de construction et d’entretien paysager NDA). […] «Or Jacob ne serait pas le seul à suivre cette voie si l’on se fie à une nouvelle étude de l’Institut du Québec (IDQ) publiée aujourd’hui, intitulée Étudier, est-ce encore si payant?» (Plus besoin d’aller à l’université pour faire de l’argent si l’on a un bon métier, Journal de Montréal, 29 août). Cet article semble répondre à un autre article  paru deux jours plus tôt allant dans le même sens: article affirmant : «Construction: des métiers payants et en demande», Journal de Montréal, 27 août). Devons-nous envisager la fin prochaine du «tout à l’université» et son remplacement par le «Tout au métiers».  Entre ses deux extrêmes, le Québec peut-il souhaiter un juste milieu et reconnaître l’utilité d’un bon plombier, mais qu’un sociologue comme Mathieu Bock-Côté n’est pas pour autant inutile. Passant d’un extrême à l’autre, allons-nous vers une ère caractérisée par le «tout aux métiers».

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